Unpopular Opinion : La Ligue 1 n'a rien à envier aux autres championnats

Neymar et Mbappé, les deux stars du PSG.
Neymar et Mbappé, les deux stars du PSG. / Aurelien Meunier/Getty Images
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​Ah la Ligue 1. Ses 0-0 où les deux équipes se sont "neutralisées", ses déboires en coupes européennes, ses luttes irrésistibles pour le maintien ou le milieu de tableau… Constamment décrié, en Métropole comme à l’étranger, le championnat de France est péjorativement labellisé comme une "Farmers League" (traduisez ligue de paysans).

Un terme qui revient souvent sur les réseaux sociaux, mais bien loin d’une réalité difficile à admettre : notre championnat est compétitif et dispose d’arguments à rendre jaloux toute la planète football. Analyse.


Les "Unpopular Opinion". Ces avis clivants, que l'on garde souvent pour soi par peur de subir les foudres de la majorité bien pensante. Pour autant, ces opinions ont le mérite d'exister et sont même essentielles afin de faire évoluer les débats. Au cours de cette nouvelle série, pas de propos aseptisés ou édulcorés, mais une bonne dose de franchise propre à l'essence de 90min : donner la parole aux supporters.


Non, ceci n’est pas une ode à la gloire de la ​Ligue 1. Encore moins un contenu sponsorisé. Mais plutôt une remise en perspective nécessaire à l’heure où les "Haters" imposent leur diktat sur les réseaux sociaux, popularisant des opinions faisant fi de toute objectivité.

Certes, il faut remonter en 1993 pour voir un de nos clubs remporter la plus prestigieuse des compétitions européennes (à jamais les premiers, tu connais). Oui, il y a certainement plus d’ambiance lors d’un repas de famille quelque peu alcoolisé que lors d’un ​Girondins de Bordeaux – Stade de Reims.

Non, je ne me suis pas encore délecté devant les montées rageuses de Nicolas Pallois ou les passements de jambes devenus mythiques de Cheick Diabaté. Mais croyez-moi, notre Ligue 1 est belle et mérite que l'on s'y passionne.

1. La "Ligue des talents"

Certains voient en ce slogan une forme de propagande mensongère. Au contraire, il faut saluer la LFP de leur trouvaille, car "la Ligue des talents" qualifie parfaitement le championnat de France.

Comment les Bleus sont devenus champions du monde en 2018 ? Grâce à des joueurs français. Où la grande majorité de ces héros d’une nation se sont révélés ? En Ligue 1. Un joueur résume parfaitement ce syllogisme : ​Kylian Mbappé.

Considéré comme le joueur le plus prometteur de sa génération, en atteste la Une du célèbre Time magazine (voir ci-dessus) en 2018, la star du PSG aimante les regards de toute la planète football et démontre la faculté des clubs français à former parmi les meilleurs joueurs du monde.

Même si l’on assiste à une inévitable fuite de ces "talents", par contrainte économique, on a encore la chance de voir évoluer chaque week-end certaines de ces futures stars du ballon rond. Houssem Aouar, Eduardo Camavinga, Youcef Atal, Boubacar Kamara… profitons d’eux avant qu’ils ne scintillent dans un championnat étranger.

2. Le PSG comme locomotive

Neymar et Mbappé, les étendards du PSG.
Neymar et Mbappé, les étendards du PSG. / Aurelien Meunier/Getty Images

"Ils n'ont aucun mental", "Vraiment des brèles en Champions League", "Elle pue la lose cette équipe". On se calme. Il est vrai que le ​Paris Saint-Germain a vécu des mésaventures retentissantes en ​Ligue des Champions dernièrement, mais elle n'en reste pas moins l'une des meilleures équipes du Vieux Continent.

Avec un effectif constellé de stars - ​Neymar, ​Di Maria, ​Mbappé, ​Verratti pour ne citer qu'eux - le club parisien a fait entrer le championnat de France dans une nouvelle dimension ces dernières années, depuis l'arrivée des investisseurs qataris en 2011. Une aubaine à une période où la Ligue 1 s'essoufflait inexorablement. 

Croyez le ou non, mais cette équipe est calibrée pour remporter la LDC. 

3. Un championnat singulièrement homogène

Ibrahima Niane, meilleur buteur de Ligue 1 cette saison.
Ibrahima Niane, meilleur buteur de Ligue 1 cette saison. / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/Getty Images

Qui peut se targuer d'avoir un championnat aussi homogène ? Outre le PSG, dont l'hégémonie n'est plus à prouver, les clubs de l'élite affichent un niveau étroitement similaire.

Ainsi, voir Metz accrocher l'Olympique de Marseille (1-1) au Vélodrome n'est pas démentiel, encore moins la cinquième place de ​Reims ou la 17ème de ​Saint-Etienne, la saison dernière.

Dans les championnats étrangers comme ​La Liga ou la ​Premier League, un gouffre existe entre les meilleures équipes et celles du milieu de tableau ou luttant pour le maintien.

Chez nous, le 18ème peut très bien accrocher une écurie aux ambitions européennes. Certes il y a moins de spectacle, mais au moins cela amène un suspense singulier à l'échelle du continent.

4. L'Europe comme vitrine

L'un des premiers arguments des "Ligue 1 sceptiques" est le parcours des clubs français en Coupes d'Europe.

Les récents parcours de l'OL et du PSG lors du Final 8 de la précédente Ligue des Champions, certes dans un contexte particulier, sont venus rappeler que nos ambassadeurs continentaux sont capables de briller sur la scène européenne. Et les exemples sont légions.

La constante domination du PSG en phase de poules de LDC, sa victoire éclatante face au ​Barça (4-0) avant la fameuse remontada ( 6-1), le parcours de ​Marseille lors de l'édition 2017-2018 de l'Europa League (finaliste), la victoire de ​Rennes au match aller face à ​Arsenal il y a deux saisons... On continue ?

5. L'explosion des droits TV

Le montant des derniers droits TV de la Ligue 1 (2020-2024) ? Près d'1,2 milliard d'€ ! Ce chiffre exorbitant témoigne de l'attractivité de notre cher championnat aux yeux d'un des acteurs économiques les plus importants du football moderne : les diffuseurs.

On est bien loin des 1,93 milliards dépensés pour la Premier League, mais le championnat français est le troisième plus onéreux en ce domaine, devant la Liga et la ​Serie A.

Alors on arrête de critiquer sans fondement et on allume son téléviseur pour se régaler devant ce bon vieux Metz - Stade Brestois (12ème journée), qui sent bon la lutte pour le maintien.