PSG - Manchester United : Une entrée manquée et alarmante
Par Nathan Themines
Le Paris Saint-Germain s'est incliné (1-2), ce mardi soir, face à Manchester United lors de la première journée de Ligue des Champions. C'est la première défaite au Parc des Princes en phase de poules de la reine des compétitions depuis le 7 décembre 2004 et une défaite 1-3 face au CSKA Moscou. De quoi s'inquiéter pour la suite ?
Rashford, encore lui. Ce mardi soir l'attaquant anglais Marcus Rashford (22 ans) a inscrit le but de la victoire mancunienne dans les tout derniers instants du match de Ligue des Champions face au PSG.
Comme il y a un an et demi, en huitièmes de finale, au Parc des Princes, le néo-membre de l'Ordre de l'Empire britannique est venu climatiser le Parc. Cette défaite, plus qu'anodine, révèle un manque flagrant de maitrise de la part du PSG. Ce match face aux Red Devils témoigne d'une fragilité et d'une faiblesse qui inquiètent.
Un début de saison manqué
Personne ne s'inquièterait de voir un PSG si faible si la défaite face à Manchester United n'était qu'une simple erreur de parcours. Qu'une simple anomalie dans une saison jusque-là normale.
Il n'est rien de tout ça. Les coéquipiers de Kylian Mbappé manquent leur début de saison, et nul ne peut le cacher. De par les résultats d'abord : trois défaites en huit matchs toutes compétitions confondues, soit le pire départ des Franciliens depuis 2010.
Il y a bien sur la contre-performance ce mardi soir face à Manchester, une autre à Lens lors de la première journée de championnat. Puis enfin celle à domicile face à Marseille, un Classique qu'ils n'avaient plus perdu depuis 10 ans maintenant.
Ces défaites, pas dignes d'un PSG version Qatar, n'arrivent pas par hasard. Le PSG a du mal sportivement. Sans philosophie de jeu, l'équipe se repose trop souvent sur des exploits individuels de Kylian Mbappé ou de Neymar.
Elles viennent aussi d'une direction trop laxiste sur les sorties médiatiques des membres du club : celle de Thomas Tuchel sur le mercato parisien par exemple. Une déclaration qui avait d'ailleurs fait réagir Leonardo, dévoilant publiquement les tensions régnantes entre le directeur sportif brésilien et le coach allemand.
Les maux du PSG se sont aussi ressentis dans le recrutement. Le club ne s'est renforcé que dans le dernier jour du mercato en grande partie. Mais surtout, il a manqué de se renforcer dans un domaine où il a perdu gros : en défense centrale.
Avec le départ de Thiago Silva, capitaine et véritable patron de cette défense, l'arrière garde parisienne semble perdue. En l'absence de Marquinhos, un Brésilien vous manque est tout est dépeuplé. Jumelé à cela l'absence de longue date du combatif Bernat, pas remplacé non plus par le recrutement, et la défense est en manque de repères.
L' animation du milieu inexistante
Le problème ne réside pas seulement en cette défense perdue. L'animation du milieu est inexistante. Encore une fois, le match de Ligue des Champions face aux Red Devils est venu le confirmer.
Ander Herrera et Idrissa Gueye ne sont pas des créateurs. Placés en numéro 8, les deux joueurs n'ont pas la justesse technique et la vision de jeu de Marco Verratti. Un Italien vous manque est tout est dépeuplé. Si Rafinha aurait pu remplir ce rôle, il a été placé sur le banc des remplaçants au début du match.
Trop en manque de créativité, le milieu du Paris Saint-Germain ne se connaissait pas. Danilo Perreira jouait pour la première fois avec ses nouveaux coéquipiers. Pourtant il a réalisé une performance encourageante d'un point de vue défensif. Les deux autres joueurs du milieu ont trop peu souvent trouvé leurs attaquants. Asphyxié par les adversaire, l'entrejeu parisien a sombré dans l'intensité imposée par les Red Devils.
Un trio offensif en manque de solutions
Et quand le PSG va mal, il doit s'en remettre à son trio offensif. Di Maria, Mbappé, Neymar, sur le papier, c'est ce qui se fait de mieux en Europe.
Sur le papier, mais aussi sur le terrain. Toutes compétitions confondues, le trio a disputé 15 matchs la saison passée et culmine à une moyenne de 2,9 buts par match. Ces trois joueurs sont impliqués dans 62% des buts du PSG la saison dernière en termes de passes décisives ou de buts.
Pourtant lors de la première journée de Ligue des Champions ce mardi, les trois joueurs, alignés ensemble, n'ont pas réussi à faire la différence face aux coéquipiers de Paul Pogba.
Souvent pris à plusieurs par les défenseurs adverses, le trio offensif du PSG a été trop individualiste. Trop souvent dans la décision soliste, ils ont trop peu de fois essayé de transpercer la défense mancunienne en combinant devant.
Et surtout, en étant sans cesse en mouvement, ce qui ne fut pas le cas. L'objectif de cette défense à six, avec McTominay très bas, était clair : que ces trois fantastiques ne se trouvent jamais. Ou du moins le moins possible.
Et cela a fonctionné, Mbappé n'a par exemple donné que deux ballons à Di Maria, quatre à Neymar. Dans un mauvais soir, leurs coéquipiers parisiens n'ont pu guère faire mieux. Les milieux ont abandonné le trio offensif devant laissant un espace trop important entre eux et les attaquants. Une aubaine pour Fred ou McTominay.
Tout à remettre en cause ?
Cette contre-performance, qui apparait comme l'un des plus mauvais matchs des Parisiens en Ligue des Champions depuis leur retour dans la compétition, ne doit pas tout compromettre. Mais elle doit prévenir.
Prévenir que le Paris Saint-Germain ne se résume pas à trois joueurs. Que le club a besoin de leader en défense comme l'était Thiago Silva. Que le PSG doit certes s'en remettre à ses créateurs, mais qu'ils soient accompagnés sur le terrain. Le club francilien doit être acteur de sa réussite, aucun de ses membres ne doit l'attendre arriver seul.
Les retours de Marquinhos, Marco Verratti ou encore d'un vrai numéro 9 comme Mauro Icardi pourront bien sûr redorer l'image d'un collectif trop amorphe, trop déséquilibré, trop faible.
Si Thomas Tuchel parait sur la sellette plus que jamais, le jeu parisien n'a jamais semblé aussi peu créatif. Pourtant il n'en manque pas des créateurs dans cette équipe. Il faudra que le coach allemand trouve rapidement la solution pour les faire évoluer ensemble, avant qu'il ne soit trop tard pour lui. En attendant, le finaliste de la dernière Ligue des Champions doit se ressaisir, car le plus beau reste à venir.