Interview exclusive : L'Islandaise Sif Atladóttir se confie avant le match contre l'équipe de France à l'Euro 2022

Sif Atladóttir sera l'une des adversaires de l'équipe de France
Sif Atladóttir sera l'une des adversaires de l'équipe de France /
facebooktwitterreddit

Sif Atladóttir fait partie des cadres de la sélection islandaise, que la France affronte ce lundi 18 juillet lors du dernier match des phases de poules de l'Euro 2022. L'expérimentée défenseure a évoqué pour 90min, son approche du match contre les Bleues, son apport au sein du groupe islandais et la place des mères dans l'effectif de l'Islande notamment.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Sif, Atladóttir, j'ai 36 ans, footballeuse, joueuse de l'équipe nationale islandaise depuis 2007. Je viens de revenir en Islande après douze ans en tant que footballeuse professionnelle à l'étranger, une année et demie en Allemagne et onze ans en Suède avec Kristianstad. Je joue maintenant pour Selfoss donc à une heure de Reykjavik. Et oui, je suis mère de deux enfants et mariée.

J'ai eu un bachelor en santé publique, que j'ai passé en Suède et je travaille à distance sur mon master en sciences du sport. J'ai récemment commencé à travailler pour l'Union des Joueurs Islandais, en janvier donc il y a beaucoup de football dans l'air.

Que craignez-vous le plus chez les Françaises ?

Je pense que l'équipe de France et les équipes du championnat français sont rapides et physiques.
Elles ont un bon contrôle de balle, sont organisées et elles sont menaçantes à chaque possession. Je pense que le football français occupe une place forte dans le football féminin. Lyon et le PSG sont des équipes au sommet du football européen depuis un moment. Les joueuses évoluant à l'étranger jouent dans de grandes équipes et font preuve d'un certain professionnalisme entre les matchs.

Donc vous pouvez le voir sur et en dehors du terrain, et je pense que la France, avec Lyon et le PSG, a apporté au football féminin il y a quelques années déjà. Ils ont investi et vous pouvez le voir dans
la qualité des joueuses, qui sont techniques et physiques. Donc je pense que c'est pour cela que la France est toujours une équipe au top dès qu'elle prend part à une compétition ce qui est très bien
et c'est donc un match toujours difficile à jouer mais je pense que ça explique à peu près comment je vois le football français... [rires]

"Je pense que le football français occupe une place forte dans le football féminin. Lyon et le PSG sont des équipes au sommet du football européen depuis un moment."

Sif Atladóttir

Vous avez affronté plusieurs fois la France, qu'est-ce que vous retenez de ces confrontations ?

C'est toujours un match compliqué, la France a toujours des joueuses de qualité à chaque poste donc il est difficile de leur faire mal. C'est dur de leur trouver des faiblesses. Je me souviens qu'on les
avait battu une fois à domicile, 1-0 (en 2007). Nous avions une machine à marquer des buts, qui n'avait besoin que d'une occasion, et Margrét (Lára Viðarsdóttir) a saisi sa chance, ce qui était vraiment bien. Cela a commencé par une longue touche que j'ai effectué je crois. C'est une deuxième
passe décisive si vous êtes au hockey ! [rires]

Mais je pense que dans le jeu, la France a toujours eu plus le contrôle du ballon, ce qui est normal puisque nous sommes une petite nation, beaucoup plus petite que la France sur le plan du football féminin. Mais on a toujours été présentes sur le plan défensif. Et je pense que nous sommes une équipe difficile à battre, mais comme le football est fait, quand vous faites une erreur, les bonnes équipes vous punissent pour cela. Donc, comme à l'Euro la dernière fois, elles ont obtenu un penalty en fin de match, je pense que nous les avons bien maîtrisées pendant la majeure partie du match, mais les bonnes équipes vous punissent pour de petites erreurs et la France l'a fait.

Je pense que c'est toujours un gros combat face aux équipes qui veulent beaucoup garder le ballon et nous avions une très bonne défense donc c'est toujours comme un jeu d'échecs contre elles.

Dans quel domaine l'Islande peut inquiéter la France ?

Je pense que notre jeune génération est peut-être un peu différente de la génération précédente qui a joué en France (4-0 en amical, en 2019). Notre jeune génération est techniquement meilleure dans
de nombreux domaines et les jeunes partent à l'étranger, elles apprennent donc plus rapidement dans le monde professionnel et les ligues supérieures, donc je pense que la vitesse et l'intelligence
de jeu accompagneront un peu plus nos efforts. Je pense donc que ce sera la clé pour nous, d'utiliser la force, la technique et le talent de notre jeune génération, ce sera un match amusant à
jouer.

Vous êtes la joueuse la plus âgée parmi les 23, qu'apportez-vous au groupe ?

Je pense que c'est simplement beaucoup d'expérience et surtout avec le tournoi, je pense que pour
nous, les joueuses plus âgées, il est important d'apporter l'expérience que l'on a et d'aider les plus jeunes à rapidement oublier leurs erreurs et à faire mieux dans un sens. Cela peut se faire avec les joueuses que nous avons.

Être expérimentée est peut-être assez difficile à décrire, mais cinq d'entre nous sont mères, donc nous avons des enfants et notre objectif est peut-être différent de quand vous êtes seule ou de cette vision que le monde tourne autour du football. Nous avons des enfants quand nous rentrons à la maison et ils ne se soucient pas de savoir si nous gagnons ou perdons, donc notre vision du football est d'en profiter et d'apporter peut-être un peu de calme et l'instinct maternel dans le groupe, en ouvrant simplement la voie et en aidant la jeune génération.

Leur transmettre notre expérience de comment cela s'est passé et comment elles peuvent travailler cela, et donc être un soutien pour l'équipe. Personnellement, je pense qu'il est important d'harmoniser un peu le groupe car nous avons besoin de tout le monde dans un grand tournoi comme celui-ci. Peu importe que tu sois le premier sur le papier ou que tu sois le numéro 23, tout le monde est important et je pense que l'on fait ça bien les plus anciennes et c'est comme ça que je vois mon rôle. Prendre soin du groupe d'une certaine manière et faire ma part, petite ou grande au final.

Le fait que vous soyez mère de deux enfants a-t-il changé quelque chose à votre façon d'appréhender le football ?

Clairement ! Je pense que lorsque j'ai eu mon premier bébé, j'ai compris que le football n'était qu'un jeu et que pour nous, en tant que footballeurs, c'est un métier, pas quelque chose qui nous définit. Les enfants se fichent de savoir si je gagne ou si je perds, ils sont juste heureux de me voir. Si je commence à ramener du travail à la maison ou quoi que ce soit, ils seront déçus et je ne veux pas cela. Donc pour moi, c'est un jeu, nous gagnons ou perdons et vous apprenez de la défaite.

Je pense que mon état d'esprit est plutôt : quand je suis à l'entraînement, je suis à l'entraînement. Parce que je prends du temps loin de mes enfants et de ma famille, donc je pense que je suis concentrée sur le football en sachant que cela prendra fin à un moment donné. Donc, j'apprécie simplement ce que je fais et je pense que vous avez une perspective différente par rapport à lorsque vous êtes seule. Vous ne devez penser à personne d'autre que vous-même et vous ne pouvez pas vous éparpiller et vous retrouver dans une situation difficile. Quand vous êtes mère et que ça devient dur, les enfants vous ramènent à ce qui compte dans la vie et je pense que c'est un très bon point de vue que j'ai découvert quand j'ai eu mon premier enfant et avec le second c'est un peu plus chaotique mais c'est génial en même temps !

Vous serez plusieurs joueuses à avoir des enfants est-ce que cela peut apporter un plus à l'équipe ?

Je pense que oui, j'ai eu la chance de jouer dans des équipes où mes enfants étaient les bienvenus dans les vestiaires et le reste de l'équipe trouve que la présence d'enfants est agréable. Je pense que les enfants enlèvent la tension, donc si une joueuse est de mauvaise humeur et qu'elle voit un petit, ça ira mieux. La plupart des joueuses avec qui j'ai joué trouvait cela apaisant d'avoir des enfants autour d'elles. J'en suis tellement heureuse et vraiment reconnaissante envers mes coéquipières, en Suède et ici en Islande.

Elles les ont simplement embrassés et je pense que cela apporte simplement une joie différente quand ils sont autour d'un groupe de personnes et je pense que vous oubliez facilement que le football est une affaire sérieuse parce que je veux dire la joie d'un enfant et le sourire d'un enfant vous rendent toujours heureux et je pense qu'avoir plusieurs mères est aussi quelque chose de fort.

Cela montre que vous pouvez faire les deux et que cela doit être accepté comme tel et je pense que pour moi et les gens avec qui j'ai joué, les enfants apportent juste un autre type de bonheur dans le vestiaire, un autre type d'atmosphère qui, je pense, est contagieux et rend les gens plus souriant. Ils veulent ensuite jouer et trouver l'enfant qui sommeille en eux et je pense que c'est une partie très importante que nous oublions parfois quand nous traversons une période difficile, donc je pense que c'est une chose vraiment positive.

"Quand vous êtes mère et que ça devient dur, les enfants vous ramènent à ce qui compte dans la vie et je pense que c'est un très bon point de vue que j'ai découvert quand j'ai eu mon premier enfant."

Sif Atladóttir

Les enfants seront-ils acceptés dans le vestiaire pendant le tournoi ?

Je ne pense pas qu'on aura l'occasion de les faire entrer dans les vestiaires. Mais notre sélectionneur a dit que bien sûr les enfants sont les bienvenus à l'hôtel et nous pouvons les voir quand nous avons le temps, s'ils peuvent faire le voyage jusqu'à l'hôtel.

Nous avons aussi une journée familiale de prévue durant les semaines où nous serons là-bas. Donc nous, les mères au moins, étions vraiment heureuses d'entendre que les enfants sont toujours les bienvenus à l'hôtel, il s'agit simplement de bien gérer son temps et de savoir si cela est positif pour vous d'avoir vos enfants et de les voir, alors ils sont bien sûr les bienvenus, il s'agit simplement de gérer le temps correctement, mais j'espère vraiment que nous pourrons amener nos enfants sur le terrain après chaque match et avoir juste ce moment avec eux, simplement profiter d'être là et les laisser profiter de l'expérience même si certains d'entre eux ne comprendront pas ce qu'il se passe.

Les images resteront gravées dans nos mémoires et nous pourrons en parler et leur montrer des images. Je pense que c'est un message fort et important que nous envoyons au monde du sport féminin. Vous pouvez faire les deux, c'est acceptable, il n'est pas nécessaire de faire un choix, que ce soit fonder une famille ou faire sa carrière, cela peut être combiné. Il y aura de beaux moments après le match, voir les enfants courir sur le terrain sera une chose incroyable à voir, je pense.

Vous semblez être proche des jeunes joueuses, quel est votre rôle avec elles ?

Je pense que ce sont des stars si brillantes et qu'elles ont un si grand cœur... Ma grand-mère disait toujours : "Il faut être proche de la jeune génération parce qu'ils vous gardent jeune". Et je pense que c'est quelque chose que j'ai toujours gardé avec moi et j'aime simplement les gens et la jeune génération est juste incroyable. Elles ont un si grand cœur et elles sont si amusantes à côtoyer parce qu'elles sont encore des enfants et qu'elles adorent faire des bêtises.

Quand tu vieillis, tu commences à oublier les choses qui rendent une personne amusante et être avec elles me rend vraiment heureuse donc je pense qu'elles réveillent l'enfant qui est en nous et donc en moi. C'est une un plaisir partagé d'être ensemble et je pense que nous sommes faciles à vivre.

Je suis vraiment protectrice de mon groupe et je veux vraiment qu'elles sachent que c'est normal de faire des erreurs et quoi qu'il arrive je serai toujours là. Je pense qu'elles apprécient cela et je fais toujours attention à elles, savoir comment elles vont donc si elles traversent une période difficile et que je vois que c'est compliqué pour elles, j'essaie toujours de leur donner une tape dans le dos et de leur rappeler à quel point elles sont géniales. Je pense que c'est quelque chose dont tout le monde a besoin, tout le temps, peu importe que vous soyez jeune ou vieux, c'est de savoir que vous avez quelqu'un à vos côtés qui sera toujours là. Mais personnellement, c'est juste que j'aime être avec elles, ce sont des humains incroyables et c'est tellement amusant d'être avec elles !

Vous êtes la fille du regretté Atli Eðvaldsson, que vous a-t-il transmis ?

Beaucoup de choses, mais je pense que cela revient peut-être à mon rapport avec la jeune génération. Il nous a toujours dit à mes frères et sœurs et moi de prendre soin des plus jeunes. Parce que faire ses premiers pas dans l'équipe première ou par la suite en équipe nationale, ça va toujours être dur et tu as toujours besoin de tout le monde, que ce soit sur le terrain, sur le banc en dehors ou en dehors de l'équipe. Être un jeune joueur dans ce scénario est difficile. Donc, prendre soin d'eux et les aider sur leur parcours sera toujours apprécié.

Et je pense que mon père et ma mère ont insisté sur le fait d'être simplement de bonnes personnes, et je pense que cela a joué un rôle important dans le fait d'avoir de bons rapports avec tout le monde et de prendre soin des plus jeunes parce que je pense que les sportifs que nous sommes ont la tâche difficile de devoir être les meilleurs. Mais ce sera toujours mieux si tu emmènes d'autres personnes avec toi.

Je pense que c'était un message important de prendre en compte tout le monde et de faire attention aux plus jeunes. Parce que si vous êtes dur avec eux ou injuste envers eux simplement parce qu'ils sont plus jeunes, ils ne vous passeront jamais le ballon lorsque vous en aurez besoin. Donc je préfère avoir une joueuse plus jeune en pleine confiance en lui disant que si elle fait une erreur, ce n'est pas grave, tant que vous essayez.

Je pense que c'est mon message pour les plus jeunes, peu importe si vous essayez une nouvelle chose ou si vous perdez la balle. Montrez-moi juste que vous faîtes les efforts et tout ira bien. Je pense que c'était une partie très importante, pour moi, du moins, pour entrer dans le rôle de la doyenne au fur et à mesure que je vieillissais dans le football. Mais il y a beaucoup de choses que je pense que mon père a laissées en nous et je pense qu'essayer de voir les choses positives et travailler dur en font partie. Clairement, oui. Donc je pense que ça a beaucoup à voir avec le caractère et simplement être une bonne personne. Je pense que c'est probablement la meilleure réponse. [rires]

"Je pense que c'est mon message pour les plus jeunes, peu importe si vous essayez une nouvelle chose ou si vous perdez la balle. Montrez-moi juste que vous faîtes les efforts et tout ira bien. "

Sif Atladóttir

Votre mari est votre entraîneur, ce n'est pas un peu particulier ?

Oui, [rires] c'est vrai, mais il était entraînait une équipe de jeunes, à Valur (Reykjavik) quand je jouais là-bas donc nous nous sommes rencontrés là-bas et il jouait lui aussi à l'époque. Ensuite, quand j'ai eu l'opportunité d'aller à l'étranger, de jouer dans Allemagne, à l'été 2010, il a déménagé avec moi. C'était bien pour moi parce que c'était je pense, la première fois où j'ai réalisé que nous pouvions travailler ensemble parce qu'il a commencé à être mon entraîneur à la maison, en quelque sorte.

Nous avons toujours pu parler football avec mon père, ma mère et mon frère aîné et quand nous jouons ou quand je jouais (quand son père était vivant), j'ai toujours voulu analyser le jeu et voir ce à quoi ressemblait mon jeu alors j'avais un entraîneur à la maison avec qui nous discutions et nous avons commencé à développer une sorte d'accord sur la façon dont nous parlons du football et il me rappelle beaucoup comment était mon père, ce qui est vraiment intéressant et amusant. Et puis, l'opportunité pour lui d'être entraîneur adjoint de « Beta » (Elisabet Gunnarsdóttir, à Kristianstad) en Suède a été une énorme opportunité. Autour de Noël en 2010, elle a demandé à Bjössi (le mari de Sif) s'il voulait devenir son assistant à Kristianstad. Ensuite j'ai terminé la saison en Allemagne puis je l'ai rejoint en Suède.

Nous en avons discuté en amont bien sûr, sachant que je les rejoindrais et je pense que parce qu'il a été mon entraîneur, en quelque sorte, en Allemagne, nous savions que nous pouvions travailler ensemble et aucun de nous ne recherche les conflits, nous voulons juste discuter et nous connaissons le football et je le respecte en tant qu'entraîneur, donc nous avons vraiment eu une bonne relation sur le terrain pendant onze ans.

Pour revenir sur Beta, c'est une personne merveilleuse. Vraiment motivée et en tant qu'entraîneure, elle se soucie beaucoup de ses joueuses. Elle se donne corps et âme pour le football. Elle est l'une des meilleures personnes que vous rencontrerez et elle est tellement drôle. L'impact qu'elle a eu sur Bjössi et moi est difficile à décrire avec des mots. Elle n'est pas seulement l'une des meilleures entraîneures, elle est aussi l'une de nos amies les plus proches. Simplement extraordinaire.

Lorsque Bjössi est devenu entraîneur principal (à Selfoss), j'avais l'opportunité d'aller dans une autre équipe mais si vous pensez au football, à la vie de famille et à la vie en dehors du football, cela a du sens (de le rejoindre à Selfoss), surtout que nous travaillons ensemble depuis si longtemps et que nous savions que cela fonctionnerait et j'ai juste senti que je voulais l'aider dans ses premiers pas en tant qu'entraîneur principal. Et donc je ne sais pas, les gens trouvent probablement cela vraiment bizarre de savoir que nous sommes mariés et qu'il me coache... [rires]

Les gens sont vraiment intéressés à l'idée de savoir si nous parlons beaucoup de football à la maison, mais nous ne le faisons vraiment pas parce que nous comprenons que nous avons deux enfants et c'est pourquoi les enfants sont vraiment importants, parce qu'ils ne se soucient pas de savoir si ça ne va pas bien pour nous dans le football. Nous avons donc développé une très bonne relation ; lorsque nous sommes à l'entraînement, nous sommes à l'entraînement et ensuite, lorsque nous sommes à la maison, nous sommes une famille. Je pense donc que j'ai eu beaucoup de chance de les avoir dans mon parcours et je suis heureuse de les avoir et d'accompagner mon mari dans ses premiers pas en tant qu'entraîneur principal.

"Les gens trouvent probablement cela vraiment bizarre de savoir que nous sommes mariés et qu'il me coache"

Sif Atladóttir

A la maison arrivez-vous à parler d'autres choses que du football ? Vous avez un accord, c'est ça ?

Non, je pense que c'est plutôt savoir que... Bien sûr, on parle football, mais on ne parle pas de l'équipe ou de ce que je fais ou si je joue mal. On discute de football et on essaie d'analyser des choses ensemble. Mais je pense que c'est comme s'il se passait quelque chose, alors nous pouvons en discuter, mais nous savons qu'il y a d'autres choses dans la vie que le football, et je pense que c'est juste un accord silencieux selon lequel nous nous concentrons uniquement sur la famille quand nous ne sommes pas à l'entraînement et je pense que c'est un bon accord et puis nous ne recherchons pas les conflits.

Si je ne suis pas d'accord, nous pouvons en discuter, mais je le respecte tellement en tant qu'entraîneur. Donc mon point de vue, c'est qu'il est un très bon entraîneur et je respecte ses
décisions et oui, je suis son soldat sur le terrain, donc s'il a besoin que je fasse quelque chose, je le ferai. Nous avons la partie la plus intéressante.

"Je suis son soldat sur le terrain, donc s'il a besoin que je fasse quelque chose, je le ferai. "

Sif Atladóttir

Devez-vous combiner avec un travail à côté du football ?

Oui, je travaille pour l'Union des Joueurs Islandais, donc je représente les joueurs en Islande. On vient tout juste d'être accepté par la FIFPRO, qui est l'association internationale des joueurs. J'étais déjà présente au sein de l'Union des Joueurs Suédois lorsque j'étais en Suède. C'est pour cela que mes collègues Kristinn Björgúlfsson et Arnar Sveinn Geirsson qui ont créé l'Union des Joueurs Islandais il y a sept ans m'ont contacté avant que je revienne en Islande pour savoir si je voulais les rejoindre, avec mon expérience et mon passé au sein de l'Union des Joueurs Suédois, ce qui était un gros plus pour les joueurs en Islande.

Je pense que l'Islande est vraiment en retard en ce qui concerne le statut des joueurs. Les joueurs en Islande n'ont pas une grande voix au sein de la fédération ou dans les ligues. Je pense qu'il y a beaucoup à faire là-bas, ayant été professionnelle pendant douze ans et je sais que la plupart des joueurs en Islande travaillent ou sont encore dans les études. Ensuite ils doivent aller s'entraîner ou jouer le soir donc ils n'ont pas le privilège de jouer uniquement au football. La plupart d'entre eux ont des emplois et travaillent de 8h à 16h ou de 8h à 17h, puis vont directement jouer. C'est vraiment difficile et je revis maintenant cette situation après avoir été à l'étranger pendant si longtemps, donc j'ai là un cheval de bataille, je pense.

Je pense que les joueurs doivent avoir leur mot à dire dans leur travail de footballeurs, car si nous regardons le football aujourd'hui, ce n'est pas seulement un passe-temps, vous êtes payé pour jouer, mais les heures de travail sont assez mal payées par rapport au temps passé sur les terrains et au dévouement que vous devez faire si vous jouez en première division ou si vous jouez avec l'équipe nationale. Donc, sachant comment l'Union des joueurs en Suède s'était battue pour les joueurs et leur importance et apprenait à connaître leur organisation, je me suis dit que ce serait une excellente occasion de préparer l'après et d'avoir déjà un pied dans mon après carrière, j'aurai un travail qui me passionne beaucoup, alors je pense que c'est une des principales raisons pour lesquelles j'ai accepté ce poste au sein de l'Union des Joueurs Islandais.

Et j'espère que mon expérience de footballeuse à l'étranger depuis si longtemps aidera les joueurs islandais à résoudre leurs problèmes ou leurs histoires concernant leur temps consacré au football, les blessures ou la santé mentale ou tout autre sujet. Je pense donc que je suis une bonne avocate pour cela, en sachant, en écoutant et en comprenant ce dont ils ont besoin.

Y a-t-il le même salaire pour les hommes que pour les femmes en sélection islandaise ?

Nous avons égalé les hommes il y a quelques années. Nous avons le même paiement qui s'effectue en fonction du nombre de jours en sélection, donc c'est l'égalité. Mais ensuite, il y a une énorme différence entre les bonus que nous obtenons pour les qualifications pour les tournois et cela a beaucoup à voir avec l'argent injecté par la FIFA, et l'UEFA dans le football féminin.

Je pense donc qu'il y a un énorme écart entre le football masculin et féminin en général en ce qui concerne l'aspect financier, lorsqu'il s'agit de participer à des championnats ou à des tournois.