Unpopular Opinion : Brandao a plus marqué l'histoire de l'OM que Gignac

Brandao décisif face à l'inter Milan a marqué l'histoire de l'OM
Brandao décisif face à l'inter Milan a marqué l'histoire de l'OM / OLIVIER MORIN/Getty Images
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Evaeverson Lemos da Silva dit Brandão est entré dans la légende de l'OM pendant ses trois années au sein de l'effectif marseillais. Très controversé, il a pourtant été plus important qu'André-Pierre Gignac et son nom restera gravé à tout jamais dans l'histoire du club.


Les"Unpopular Opinion". Ces avis clivants, que l'on garde souvent pour soi par peur de subir les foudres de la majorité bien pensante. Pour autant, ces opinions ont le mérite d'exister et sont même essentielles afin de faire évoluer les débats. Au cours de cette nouvelle série, pas de propos aseptisés ou édulcorés, mais une bonne dose de franchise propre à l'essence de90min : donner la parole aux supporters.

Nouvelle semaine et nouvel avis tranché. Cette fois, nous nous attaquons à l'un des attaquants les plus critiqués de l'ère OM : Brandao. Oui, son jeu n'était pas esthétique ni technique, mais, il a plus marqué l'histoire du club, qu'un André-Pierre Gignac, Pourtant, lui, était adulé des supporters.

Les fans ont tendance à s'arrêter sur le moment présent pour juger de l'importance ou non d'un joueur dans un effectif. Effectivement, quand le brésilien manquait de nombreuses occasions lors d'un rencontre, la tendance était tournée vers les critiques.

Ce serait oublié un peu vite que l'attaquant a permis à Marseille d'atteindre des objectifs qui n'avaient plus été réalisés depuis longtemps. Quasiment huit ans après son dernier match, il est temps de redorer le blason de Brandao.

La coupe de Ligue en 2012, c'est lui

Sept buts en huit matchs avec l'OM en coupe de la Ligue. Cette compétition, c'est la sienne. Déjà très important lors des éditions précédentes, il se montrera déterminant en 2012 en finale face au rival lyonnais. Alors que le temps réglementaire se terminait sur un bon 0-0, l'heure du Brésilien a sonné.

Entré en jeu à la 97ème minute à la place de Loïc Rémy, il ne met que huit minutes à frapper. Il profite d'un centre de Cheyrou et d'une erreur d'Umtiti pour aller battre Lloris d'un tir entre les jambes dans un angle fermé. Un geste pur et terriblement efficace.

Les Phocéens s'imposent un but à zéro et décrochent leur troisième coupe de la Ligue d'affilée. Mais celle-ci garde une saveur particulière. Déjà, elle est face à l'OL, mais surtout elle qualifie les Olympiens pour la Ligue Europa.

Un scénario incroyable et difficilement envisageable alors que le club était sur une série de douze rencontres sans succès, toutes compétitions confondues, et mal embarqué pour participer à une coupe d'Europe. C'était sans compter sur SuperBrandao.

Le quart de finale en Ligue des Champions, c'est aussi lui

Il y a des joueurs capables de se transcender lors des matchs importants, et Evaeverson en fait incontestablement partie. Alors que les Phocéens ont retrouvé cette année la Ligue des Champions après sept ans d'absence, leur dernière heure de gloire remonte au huitième de finale de C1 contre l'Inter Milan.

Quelle émotion après cette victoire et cet exploit réalisé par la bande de Brandao. L'attaquant, remplaçant au coup d'envoi, a une nouvelle fois enfilé son costume de sauveur. Qui ne se souvient pas de ce but incroyable ?

Un dégagement de Mandanda, un contrôle du dos tout en se retournant vers les cages de l'Inter, et une frappe écrasée du gauche qui bat le portier adverse. Tout ça, à la dernière minute du match alors que l'OM était éliminé. Un mental hors pair.

"J'étais sur le banc et quand Didier Deschamps m'a appelé, je lui ai dit : "Je vais marquer, sois tranquille. J'étais sûr de moi. Sur mon premier ballon que je contrôle du dos, j'ai marqué et qualifié l'OM. C'était trop bon !"

Brandao

Un palmarès plus garni en trois ans que Gignac en cinq

Brandao est arrivé dans les rangs marseillais à partir de la saison 2009-2010. Coïncidence, l'OM a commencé à remporter ses premiers titres sur le terrain national dès 2010 alors que les trophées échappaient au club depuis 1993.

Dans son palmarès, trois coupes de la Ligue, un titre de champion de France. C'est bien plus que la grande majorité des joueurs qui ont porté le maillot olympien. Et personne ne pourra lui enlever ça. Gignac, quant à lui, ne connaîtra jamais la sensation et la joie de soulever le trophée de la Ligue 1 en tant que Marseillais.

Deuxième meilleur buteur derrière Niang en championnat cette année-là avec huit réalisations, son nom restera pour le coup à jamais dans l'histoire comme l'un des joueurs ayant réussi à ramener le titre sur la Canebière après 17 ans d'attente.

Plus de 100 matchs sous le maillot de l'OM, loin d'être anodin

SI l'on se remémore les années de l'ancien du Shakhtar, les détracteurs citeront avant tout les manqués incroyables, la technique douteuse, le jeu pour le moins peu esthétique, le célèbre "Pas touchéow" ou encore les déboires extra-sportifs venus gâcher ses derniers mois dans le sud de la France.

Pourtant, Brandao c'est aussi plus de 100 matchs avec l'OM. Précisément, 116. Un chiffre assez impressionnant quand on connait l'impatience des supporters et des dirigeants olympiens. Si vous ne faites pas l'affaire, n'espérez pas une indulgence de la part du club.

Il est d'ailleurs l'un des derniers attaquants à avoir atteint un tel nombre de rencontres avec Marseille, preuve de son utilité plus qu'appréciée par son entraîneur de l'époque, Didier Deschamps. En tout et pour tout, il marquera 31 fois et distribuera 13 passes décisives. Il participera au match légendaire entre l'OL et l'OM qui a terminé par un 5-5, où il reprendra un corner victorieux pour le 4-2.

C'est son abnégation, son caractère, sa faculté à peser sur les défenses adverses, et à exercer un pressing constant qui plaira énormément au technicien français. Avec un jeu de tête intéressant, il a rendu de fier service, qu'on le veuille ou non.

Brandao, le "Giroud" de Deschamps

Une belle entente entre Deschamps et Brandao
Une belle entente entre Deschamps et Brandao / BORIS HORVAT/Getty Images

La relation entre Deschamps et Brandao a été l'un des piliers de la réussite des deux hommes dans le microcosme marseillais. Ensemble, ils ont tout vécu. Les victoires, les moments plus difficiles, les railleries, mais ils ont toujours été soudés.

Le Brésilien a d'ailleurs, dans une interview accordée à l'Equipe, en 2019, dit tout le bien qu'il pensait de son entraîneur. Il a aussi osé une comparaison, tout a fait légitime, en liant sa situation avec celle d'Olivier Giroud, l'autre "chouchou" de DD. "J'étais le Giroud de Deschamps", aime t-il rappeler.

"Il savait exactement comment nous orienter et il expliquait bien ce qu'il attendait de chacun de nous. Il savait aussi être exigeant pour qu'on progresse à chaque match, à chaque entraînement. Ça m'a marqué."

Brandao

Le sélectionneur de l'Equipe de France a souvent le nez creux en ce qui concerne les joueurs indispensables pour remporter des matchs. Il ne sait pas trompé avec Brandao. Pour rappel, avec Gignac, cela fut bien plus compliqué, avec notamment une altercation où ce dernier jette une bouteille d'eau au visage de l'ancien champion du Monde. C'est une victoire par KO pour Brandao.