Témoignages : Organisation, fans, police... la France championne d'Europe de la honte

La soirée de samedi a été marquée par des débordements autour du stade de France
La soirée de samedi a été marquée par des débordements autour du stade de France / Robbie Jay Barratt - AMA/GettyImages
facebooktwitterreddit

En marge de la finale de la Ligue des champions ce samedi soir, des incidents ont eu lieu dans Paris aux abords du stade de France et dans la Fan Zone de Liverpool. Retour avec les témoignages de supporters anglais et espagnols sur la soirée de la honte.


On parle souvent, et on écrit souvent, sur les différences culturelles entre l'Europe et l'Amérique latine, ce qu'on appelle le premier et le troisième monde. Sur le Vieux Continent, tout est organisé et rien ne va mal. Une image toute autre donnée pourtant ce samedi soir aux abords du stade où devait se dérouler la grand fête annuelle du football européen.

La soirée de la honte

Il faut le dire sans mâcher ses mots : les événements qui se sont déroulés quelques minutes avant le début de la finale de la Ligue des champions au Stade de France sont une honte, et ils brisent bien des convictions quant à la capacité d'un pays aussi développé à organiser de grands évènements sportifs.

Pour rappel, la police française a annoncé aux premières heures du dimanche matin que 68 personnes avaient été arrêtées aux abords du stade. De son côté, l'UEFA a affirmé que les émeutes ont été causées par "des milliers de spectateurs ayant acheté de faux billets". Cette situation a entraîné un retard dans le début du match (repoussé à 21h36 au lieu de 21h), au grand désarroi des personnes présentes dans le stade et des millions de spectateurs dans le monde.

Le match s'est déroulé sans incident et le Real Madrid a pu fêter son 14e titre de Ligue des champions bien mérité. Cependant, dans les heures qui ont suivi, les célébrations dans différents quartiers de Paris n'ont pas été aussi paisibles.

Des débordements policiers

Dans le cadre de la couverture de 90min en différents langages ces derniers jours à Paris, nous avons recueilli le témoignage de nos confrères espagnols et brésiliens sur place

"En l'absence d'informations claires, nous nous sommes rendus à l'Arc de Triomphe, car c'était censé être le lieu de rencontre des supporters. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons remarqué le nombre de policiers présents, et j'ai même été surpris par ce nombre car il n'y avait que des gens dans leurs voitures qui klaxonnaient et une poignée de fans qui faisaient la fête tranquillement," témoigne notre confrère espagnol de 90min, Hernan Horovitz.

Avant d'ajouter : "D'un moment à l'autre, la police a commencé à réprimer les personnes présentes, y compris nous-mêmes, provoquant des courses totalement inutiles. Un de nos camarades, Ramiro Abrevaya, s'est retrouvé au sol avec des coups au visage."

Dans un thread Twitter, nos amis espagnols ont également fait le comparatif entre l'organisation de la CAN dont on s'est beaucoup moqués ici en France... pour au final se tourner en ridicule quelques mois plus tard. Un comparatif également fait avec l'Amérique latine.

"Il n'est pas très difficile d'imaginer tout ce qui aurait été dit et écrit dans la presse mondiale si ces événements s'étaient déroulés dans un pays d'Amérique latine. La corruption, la violence et la désorganisation sont des symptômes malheureux du football aujourd'hui, mais à l'échelle mondiale."

Un hashtag #LaHonte en tendances sur les réseaux

Si les amateurs de football étrangers ont pu témoigner de l'inefficacité des forces de l'ordre et de la sécurité française mais aussi à certains égards de leur violence disproportionnée, les Français aussi ont semblé excéder de voir certains comportements.

Pour fustiger une organisation désastreuse, un hashtag #LaHonte s'est rapidement hissé dans les tendances sur les réseaux sociaux. Un recueil d'incompétence et d'agissements inqualifiables, véritable fardeau pour l'image de notre pays.

Aucune équipe française n'était engagées dans cette finale de Ligue des champions ce samedi 28 mai. La France a pourtant récolté une médaille, celle-ci bien triste... de championne d'Europe de la honte en termes d'organisation.