PSG : Pourquoi Pochettino ne doit plus aligner Marco Verratti en 10
Par Jordan Proisy
Mauricio Pochettino n'a pas eu beaucoup de temps depuis son arrivée pour réellement travailler avec son groupe. Malgré tout, l'entraîneur argentin essaye des choses, et c'est tout à son honneur. Comme le nouveau positionnement de Marco Verratti en numéro 10. Mais ce choix, pour le moment, n'est pas une réussite et prouve que l'Italien est avant tout un milieu relayeur.
Ce n'est pas son poste de prédilection
L'international italien (38 sélections) n'est pas un numéro 10, ce n'est pas un meneur de jeu. Ce poste est spécial, à part dans l'histoire du football. On ne devient pas Zinedine Zidane ou Kevin De Bruyne en claquant des doigts.
Ses qualités de passes sont indéniables, et sa vision du jeu aussi, d'où la tentative de Mauricio Pochettino d'essayer Marco Verratti dans ce rôle. Mais ce n'est pas suffisant pour faire de vous le chef d'orchestre d'une équipe.
Le numéro 6 a besoin d'avoir tout le jeu face à lui, ce qui n'est pas forcément le cas quand vous demandez le ballon dans l'intervalle entre la défense et le milieu adverse.
Face à l'OM, lors du match pour le Trophée des Champions, on a d'ailleurs vu le milieu de terrain souvent décrocher et revenir bas sur le terrain pour toucher des ballons. Il manquait alors forcément un joueur derrière l'attaquant et le PSG a pendant longtemps eu un jeu trop latéral.
Pas assez décisif
Faire une liste de toutes les qualités de Verratti serait beaucoup trop long tant le joueur a du talent et de l'or dans les pieds. Pour autant, certaines critiques s'entendent, notamment sur le fait qu'il n'est jamais réellement décisif que cela soit par la passe ou la frappe.
Les statistiques sont, il est vrai, assez faméliques en ce qui concerne les buts ou les offrandes directes à l'un de ses partenaires. En 331 matchs avec le PSG, l'ancien de Pescara a marqué neuf fois, et délivré 54 passes. Ce qui est assez peu pour un joueur indiscutable dans le XI type et arrivé en 2012 dans la capitale.
Certes, il est décisif autrement, dans sa protection de balle, dans sa projection vers l'avant ou dans ses avants dernières passes tout aussi précieuses mais pour un meneur de jeu, ce que l'on demande avant tout c'est le dernier geste, ou l'avant dernier geste. Et c'est bien ce qui lui manque.
Le PSG perd un relanceur de talent
En positionnant l'Italien plus haut sur le terrain, vous perdez inévitablement un atout de choix devant la défense. Jusqu'à présent, aucun des joueurs qui ont débarqué dans le club après lui n'ont pu détrôner sa majesté de son poste, c'est à dire en 8.
Il est le parfait relayeur. Son association, avec notamment Thiago Motta, faisait des merveilles. Avec un profil plus défensif à côté de lui, il peut apporter une touche technique plus haut sur le terrain, en se préoccupant moins de l'aspect récupération.
Un aspect qu'il maitrise tout de même assez bien. En enlevant le milieu de poche de cette zone, la fluidité au milieu risque d'en pâtir. Par ses passes tranchantes, il arrive facilement à casser les lignes adverses et à trouver ses partenaires en profondeur. Il sait aussi calmer le jeu quand il le faut en gardant le ballon et en faisant tourner.
Il sait aussi résister à un pressing constant, et enclencher lui même un moment de pressing quand cela le demande en se ruant sur son adversaire. Il est le poumon de l'entrejeu parisien et pas sûr qu'il puisse être si facilement remplacé.
Angel Di Maria peut tenir ce rôle à la perfection
Le match contre l'OM a été le révélateur de cette "mauvaise" décision de Pochettino. Marco Verratti n'a que trop peu existé face aux Marseillais. André Villas-Boas avait choisi de densifier le milieu de terrain avec Pape Gueye, Boubacar Kamara et Valentin Rongier, plus Florian Thauvin et Nemanja Radonjic qui rentraient à l'intérieur pour défendre.
Verratti n'a pas su comment se positionner pour mener le jeu de son équipe et s'est retrouvé trop souvent en mauvaise position pour recevoir le ballon. Trop rarement trouvé, Paris a d'ailleurs pendant longtemps été assez inefficace et inoffensif.
La lumière est venue d'Angel Di Maria. Il a distillé une merveille de passe dont son pied gauche à le secret pour l'ouverture du score et a ensuite pris le jeu à son compte en seconde mi-temps en étant justement positionné en meneur. Cela coïncide avec une plus grande domination du PSG.
La différence a été flagrante. L'Argentin a toujours su trouver la bonne position pour ne pas se retrouver en mauvaise posture, ainsi que trop proche des joueurs marseillais, qui n'ont que trop peu trouvé la solution pour l'arrêter.
Avec le retour de Neymar, l'ancien coach de Tottenham devrait plutôt opter pour un 4-2-3-1 avec Mauro Icardi en pointe, Kylian Mbappé et le Brésilien sur les côtés et Di Maria en 10. Verratti retrouverait son poste habituel, pour son plus grand bonheur.