PSG - Manchester City : Le 3-5-2 de Laurent Blanc, l'histoire d'un pari raté
Par Jean Dubas
Ce mercredi soir (21h), le Paris Saint-Germain retrouve Manchester City en demi-finales de la Ligue des champions. Le dernier affrontement entre les deux mastodontes européens remonte à 2016. Un certain quart de finale retour, marqué par un choix stratégique suscitant toujours autant la polémique, signé Laurent Blanc.
Bien avant d'atteindre sa première demi-finale de Ligue des champions, l'année dernière, le PSG aurait sans doute pu rallier le dernier carré, cinq ans plus tôt.
En 2016, les Parisiens franchissent le premier obstacle anglais en battant Chelsea en huitièmes de finale (2-1, 2-1). Les hommes de Laurent Blanc se retrouvent ensuite dans un choc de puissances financières face à Manchester City au tour suivant. Après avoir concédé le nul sur sa pelouse (2-2), le PSG garde encore toutes ses chances de faire sauter le plafond de verre des quarts de finale.
Il n'en sera rien. "Lolo White" opte ce soir de 12 avril pour un 3-5-2 étrange et son équipe débarque à l'Etihad, perdue, avant de se faire punir dans le dernier quart d'heure par Kevin de Bruyne. Retour sur l'histoire d'un pari raté... mais peut-être pas l'unique responsable de la déroute parisienne.
Une incompréhension générale
Sous l'ère Laurent Blanc, le PSG affiche une véritable identité basée sur la possession et un 4-3-3 bien rôdé qui fera la réputation de son entraîneur. Rien de bien extraordinaire alors quand les joueurs parisiens s'entraînent dans leur schéma habituel la veille du jour-j.
Ce qu'ils ne savent pas cependant, c'est que leur tacticien concocte une petite surprise pour son adversaire, qui va s'avérer en être une plus grande encore pour son propre groupe. À quelques heures du coup d'envoi, les hommes de Laurent Blanc apprennent la nouvelle : leur coach a décidé de troquer son fameux 4-3-3 pour un 3-5-2.
C'est la première fois que le PSG va démarrer un match dans ce système sous l'ère Blanc, la dernière également. Les troupes parisiennes n'ont jamais travaillé dans ce sytème, sauf lors d'un décrassage à Guingamp, trois jours auparavant.
Un échec sur le terrain
Pour justifier ce choix surprenant, le champion du monde 1998 avance trois arguments : le besoin de marquer (2-2 à domicile au match aller), la nécessité de freiner les latéraux et ailiers citizens et de densifier son axe pour ralentir De Bruyne ou Aguero, mais enfin et surtout, l'effet de surprise.
Les Citizens seront en effet surpris par le choix de leur adversaire, mais les Parisiens le sont encore plus. En l'absence de David Luiz, Blaise Matuidi et Marco Verratti, Marquinhos, Thiago Silva et Serge Aurier composent la charnière centrale. Ce dernier se montrera complètement perdu, provoquant notamment un penalty raté par Aguero (30e).
Comme à leur habitude, les hommes de Laurent Blanc affichent une possession sans appel (62%) ainsi que 711 passes complétées sans jamais trouver la faille. L'essentiel leur manquera : des buts et la qualification.
Uniquement de la reponsabilité de Laurent Blanc ?
Mais doit-on vraiment imputer à l'ancien entraîneur du PSG l'entière responsabilité de cette déroute ? "Je prends cette défaite pour moi", avait assumé Blanc après le match. Très classe Lolo. Pourtant, il semblerait que la faute ne t'en revienne pas dans son intégralité.
Si l'on veut être le plus fidèle possible à l'histoire, il faut reprendre le fil du match. Certes, les Parisiens sont apparus complètement désorientés en première période. Pourtant, juste avant la mi-temps (44e), Thiago Motta se blesse.
À ce moment précis, Laurent Blanc repasse en 4-2-3-1 puis en 4-3-3 ensuite. Chose qui n'a pas empêché les joueurs de la capitale de ne jamais trouver la faille et pire encore : d'être punis dans le dernier quart d'heure (76e) par De Bruyne.
De plus, à cette époque, Cavani demande sans cesse à retrouver une place dans l'axe. Cantonné au rôle d'ailier gauche sous le joug d'Ibrahimovic, l'Uruguayen a enfin une chance à saisir, aligné en duo avec le Suédois dans l'axe à l'Etihad. Sans succès.
Deux mois plus tard, l'état major du PSG décide de débarquer Laurent Blanc sur une décision directement venue de Doha. La défaite du club racheté par le Qatar contre celui possédé par les Emirats Arabes Unis a été difficile à déglutir.
On ne retiendra de la fin de l'ère Blanc que ce 3-5-2 aussi incompréhensible que lourd de conséquences. Laurent Blanc aura tout de même posé les bases d'un PSG devenu un grand nom européen et surtout donné une identité à ce Paris Saint-Germain dont beaucoup de fans sont encore nostalgiques.