Pol Lirola : Le nouveau "terzino" de l'OM vu d'Italie
Par Kristen Collie
Exsangue de Bouna Sarr, parti l'été dernier au Bayern Munich, l'Olympique de Marseille a enfin assouvi sa quête d'un latéral droit. Prêté avec option d'achat en provenance de la Fiorentina, Pol Lirola jouit d'une belle réputation en Italie, où son profil de latéral moderne et son passage à Sassuolo présagent une évidente réussite en Ligue 1. Enquête.
L'alliage de la rigueur italienne et de l'allant offensif espagnol. Ce mardi, l'OM a officialisé l'arrivée en prêt, assorti d'une option d'achat de 12 M€, du latéral Pol Lirola. Un joli coup réalisé par Pablo Longoria, pour un jeune joueur de 23 ans, acheté 11 M€ par la Fiorentina en début de saison.
Le terzino espagnol
Formé à l'Espanyol Barcelone, c'est pourtant en Italie et à la Juventus que l'Espagnol parfait sa formation.
"Il est sorti de l'académie de la Juventus, où il était perçu comme un des meilleurs joueurs de sa génération. "
- Alessandro Eremiti, 90min Italia
Ailier lors de ses débuts en Espagne, il se reconvertit "terzino" (latéral) dès son arrivée dans la Botte. Ses passages dans les deux pays sont ainsi le reflet de son style de jeu moderne et polyvalent :
"Il est meilleur lorsqu'il joue en tant que piston droit dans un 3-5-2. Il aime enchaîner les efforts et est très rapide, souligne Matteo Baldini, supporter de la Viola. Il peut également jouer en tant que latéral droit dans un 4-4-2. Il était parfait dans ce système à Sassuolo."
La révélation à Sassuolo
Car c'est bien dans le club de Modène que Pol Lirola exploite parfaitement son potentiel. Prêté lors de la saison 2016-2017, puis définitivement acheté à la Juventus pour 7 M€ en janvier 2018, l'Espagnol brille dans le séduisant collectif de Sassuolo et prend une nouvelle dimension lors de l'arrivée du coach Roberto De Zerbi.
"Son style de jeu collait parfaitement à la philosophie de l'équipe, précise Alessandro Eremiti, responsable du contenu italien de 90min. Dès ses débuts pros en Serie A, il était considéré comme un talent prometteur et a formidablement débuté avec Sassuolo."
Sous les couleurs des Neroverdi, le latéral offensif dispute 93 matchs pour 3 buts et 11 passes décisives, avec en point d'orgue la saison 2018-2019, où il est l'auteur de 7 passes décisives et est décrit "comme l'un des meilleurs terzini de Serie A".
Le sacrifice tactique de la Fiorentina
Naturellement, ses prestations attirent le regard de clubs plus prestigieux. Avec pragmatisme, il décide de poursuivre sa carrière à la Fiorentina. Si sa première saison, où il est titulaire indiscutable, est de bonne facture malgré l'exercice délicat de la Viola (10ème), la donne est diamétralement différente cette saison.
À l'image de l'équipe, seulement 12ème du Calcio, les performances de Lirola interrogent.
"Il a été très bon avec Sassuolo et la saison dernière avec la Fio. Mais cette année, il souffre de la confusion qui règne à la Fiorentina. Iachini a été remplacé par Prandelli, mais La Viola a toujours du mal à trouver une identité de jeu", analyse Matteo Baldini.
"Avec Prandelli, qui va probablement changer de système, ils ont décidé de le sacrifier. "
- Matteo Baldini, supporter de la Fio
Pire, le retour de Prandelli à la Fiorentina s'accompagne d'un changement de dispositif, à première vue incompatible au profil de l'ancien latéral de Sassuolo :
"Avec Prandelli, qui va probablement changer de système, ils ont décidé de le sacrifier car ils ont beaucoup de joueurs dans cette équipe, souligne Matteo Baldini. La Viola commence à jouer en 4-2-3-1 avec Callejon comme ailier droit, donc ils préfèrent probablement avoir un joueur plus défensif comme arrière droit", argue-t-il.
La seule issue était donc un départ, malgré les 11 M€ lâchés par la Viola lors du mercato estival.
Calibré pour s'imposer à l'OM ?
Le joueur de 23 ans va donc poursuivre sa carrière en Ligue 1. Sur la Canebière, il est prédestiné à prendre rapidement la place d'Hiroki Sakai. Au sein du 4-3-3 d'André Villas-Boas, il apportera une touche bien plus offensive que le Japonais. Si bien que l'OM domine ses adversaires...
"Il est plus à l'aise s'il joue dans une équipe qui contrôle le jeu, parce qu'il préfère nettement l'attaque à la défense, où il doit encore progresser, juge le supporter de la Fiorentina. Il a tendance à rester à l'écart lorsque son équipe est en possession du ballon et subit les contre-attaques des adversaires."
"Dans l'ensemble, c'est un bon joueur. Tout dépendra de Marseille. Si l'équipe est performante, il en profitera certainement, rajoute notre confrère italien Alessandro Eremiti. Si Marseille s'attend à ce qu'il adapte son style de jeu à l'équipe, ce ne sera pas le cas. Si l'OM adopte la bonne approche, Lirola peut sans aucun doute contribuer à créer des occasions et briller en phase offensive."
L'Espagnol a désormais six mois pour convaincre tout le peuple marseillais. Pas une mince affaire.