OM - OL : L'Olympico, historique d'une rivalité sans précédent

Cet Olympico est désormais l'un des matches les plus attendus de la saison.
Cet Olympico est désormais l'un des matches les plus attendus de la saison. / PHILIPPE DESMAZES/GettyImages
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​Choc de cette 35ème journée de la Ligue 1, l'Olympique de Marseille (2e) accueille l'Olympique Lyonnais (8e) ce dimanche au Stade Vélodrome. Retour sur une rivalité sportive, culturelle et historique qui a façonné l'existence de l'Olympico. 


1. ​​Une rivalité sportive

Cenzig Under, Henrique
Ces deux écuries luttent souvent pour une place sur le podium. / Jonathan Moscrop/GettyImages

À défaut d'avoir pu connaître la même épopée dans les années 90 sous les ordres de Bernard Tapie, alors président du club phocéen, l'Olympique Lyonnais pourra se targuer d'avoir répondu de manière magistrale à un club qui a su faire de l'ombre au grand AC Milan. 

Pourtant, c'est bien ​l'OM qui prend une autre dimension à l'aube des Cropped Top. Club phare sur la scène hexagonale, les Marseillais vont se hisser pour la première fois lors d'une finale de C1 en 1991 face à l’Étoile rouge de Belgrade (0-0, défaite 5-3 TAB), balayant pendant un instant la grande période rémoise des années 50. 

Au cours de son histoire, le club phocéen enregistrera pas moins de cinq finales européennes, forgeant sa réputation d'un club calibré pour les matches continentaux. À son image, malgré une période d'adaptation beaucoup plus longue, l'OL prendra un tout autre tournant au début des années 2000 avec une consécration en 2002 pour son premier titre de champion de Ligue 1, le début d'une nouvelle ère sous Jean-Michel Aulas. 

Déterminé à bâtir un "très grand club" grâce à "un modèle économique infaillible", JMA n'hésitera pas à investir en conséquence au cours de sa présidence. Mis aux oubliettes (l'OM) par sept titres de champion de France consécutifs, le public français n'aura que de yeux pour le grand OL, nouveau symbole du développement sur le long terme. 

2. Des confrontations historiques

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L'OL et l'OM ont offert quelques matches incroyables. / PHILIPPE MERLE/GettyImages

Des claques, des buts à la pelle, les OM-OL ou OL-OM n'ont jamais laissé insensibles les attaquants. Force est de constater que chacune des deux formations aura le droit à son moment de "honte" ou de "gloire" dans les journaux, la première allumette fut craquée par les coéquipiers de Jean-Pierre Papin un certain 13 janvier 1991 à domicile. Ce soir-là, les Phocéens en passeront sept pour une victoire sans appel (7-0). Un succès qui contribuera au troisième titre consécutif de l'Olympique de Marseille

Seulement partie remise, puisque les Lyonnais n'oublieront pas non plus de fesser leur adversaire le 24 mai 1997 lors d'une confrontation à domicile au Stade de Gerland. Sous l'impulsion du nouveau petit prince (Ludovic Giuly),​l'OL s'imposera sans fioriture (8-0), mettant définitivement fin au règne marseillais. 

Et pour les amoureux du ballon rond, comment ne pas se rappeler de ce dimanche 8 novembre 2009 ? Les spectateurs assisteront à l'un des plus grands matches de l'histoire de la Ligue 1. Le match se termine sur un score incroyable de 5 buts à 5 ! De quoi faire entrer encore un peu plus cette affiche dans la légende.

3. Une rivalité culturelle

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Et cette rivalité a augmenté après l'arrivée des nouveaux investisseurs à Paris. / ROMAIN LAFABREGUE/GettyImages

D'un point de vue culturel, l'OM et l'OL sont deux formations réputées en France. Souvent opposées sur le rectangle vert, les deux enseignes olympiques le sont également dans leur ambition de "capitale de la province"

Animés par une lutte sans partage, les Lyonnais et les Marseillais seront souvent mis en concurrence pour devenir la "capitale du sud de la France". Un titre honorifique sur le papier, mais qui n'est pas sans déplaire aux présidents qui entretiennent également cette rivalité.

4. Un duel de présidents

Jean-Michel Aulas
Jean-Michel Aulas n'a jamais eu sa langue dans sa poche. / John Berry/GettyImages

Le plus connu d'entre-eux est évidemment le clash Vincent Labrune / Jean-Michel Aulas. Il n'est pas sans rappeler d'autres affrontements plus ou moins relayés dans les médias au cours des décennies. Mais difficile de ne pas se concentrer sur ces petites échauffourées qui auront conduit les deux protagonistes à se chamailler sur les réseaux sociaux. 

Adeptes de la communication rapide, explicite voire implicite pour laisser subsister le doute, Vincent Labrune et Jean-Michel Aulas ont lancé à plusieurs reprises les hostilités d'un Olympico qui en devenait encore plus trépignant. 

Et si Vincent Labrune est un "guignol" lors d'une rencontre interrompue à la 62e minute suite à des jets de projectiles au Stade Vélodrome, Jean-Michel aurait réalisé "un exploit" en terminant cinquième après l'arrivée d'Hubert Fournier sur le banc lyonnais en 2014 (en réaction à la pique du président lyonnais sur la barrière de la langue du tacticien marseillais (Marcelo Bielsa)). 

Toujours intenses, ces échanges d'une douce saveur n'auront pas laissé le temps à Vincent Labrune de "se taire" malgré plusieurs conseils de JMA en mars 2015 suite à une intervention indélicate de Dimitri Payet à l'encontre du corps arbitral. À cette occasion, Vincent Labrune, s'était empressé de prendre la défense de son protégé. Pas du goût de Jean-Michel Aulas qui n'hésitera pas à se "venger" un peu plus tard. 

En juin 2015, soucieux de renforcer son effectif, le maître de la communication sur les réseaux sociaux, se décidera à pilonner les rangs marseillais en arrachant dans un premier temps Mathieu Valbuena et Jérémy Morel. Désireux d'enrôler également Nicolas Nkoulou, le club marseillais aura du répondant sur le dossier protestant :"de la même façon que le PSG n'a pas 100 millions d'euros pour acheter Lacazette, l'OL n'a pas les moyens d'acheter Nkoulou..." Le défenseur camerounais signera finalement la saison suivante à Lyon. 

5. Des ambiances bouillantes

Dimitri Payet
Le match aller avait été arrêté. / John Berry/GettyImages

C'est aussi un détail qui fait de cet Olympico un rendez-vous incontournable de la saison. Les supporters des deux camps attendent avec impatience cette affiche, pour en faire l'un des matches les plus bouillants de l'Hexagone. Certaines fois, cela permet aux fans de se mettre en valeur, comme lorsque le Stade Vélodrome a réalisé l'un des plus beaux tifos de l'histoire du championnat, en novembre 2019.

D'autres fois, les supporters franchissent les limites ! On a pu le voir à Marseille en 2015. Pour le retour de Mathieu Valbuena, dans les rangs de l'OL, les supporters phocéens n'avaient cessé de le provoquer, en mettant notamment en place une poupée à son effigie qui sera pendue.

C'est également le cas pour l'OL ! Lors de la première partie de saison 2021/22, le match face à l'OM a été arrêté après seulement quelques minutes de jeu. Sur un corner, Dimitri Payet a reçu une bouteille en pleine tête.

6. Une rivalité économique

Pablo Longoria
Pablo Longoria a remis l'OM sur de bons rails. / Xavier Laine/GettyImages

Un temps équilibré, les deux formations affichaient des recettes similaires lors de l'exercice 2010 avec un chiffre d'affaires estimé à 139.6 millions d'euros pour l'OL et de 133.2 millions d'euros pour l'OM. 

Face à une volonté de toujours plus se développer, Jean-Michel Aulas mènera à son terme la construction d'un nouvel écrin technologique à Décines, délaissant le Stade de Gerland (propriété de la municipalité) qui est aujourd'hui occupé par le LOU Rugby.

Propriétaire aujourd'hui du Groupama Stadium, JMA, détenteur de OL Groupe, a enregistré un chiffre d'affaires de plus de 300 millions d'euros lors de la saison 2018-2019, balayant haut la main les finances marseillaises plongées dans le rouge après un recrutement mal maîtrisé. 

Heureusement pour les Phocéens, Pablo Longoria a pris la présidence de l'OM en février 2021. Et depuis, il permet au club olympien de combler ses dettes et de réparer ses précédentes erreurs.