Ligue des Champions : Pourquoi Marcelino a eu tout faux dans la double confrontation entre l'OM et le Panathinaïkos
- La tactique de Marcelino n'a pas démontré des résultats plaisants.
- L'OM a été éliminé par le Panathinaïkos au 3ème tour qualificatif de Ligue des champions.
- Les choix du tacticien marseillais ont surpris.
Par Olivier Halloua
L'Olympique de Marseille a sombré une nouvelle fois au Vélodrome. Le Panathinaïkos a écarté les Phocéens de la campagne de qualification en Ligue des champions au terme d'un retour dramatique à Marseille conclu par une séance de penalties terrible (2-2, 3-5 aux TAB). Durant cette double confrontation, Marcelino a déjà démontré des limites que ce soit en termes de management et de maîtrise tactique. Il est, à coup sûr, l'un des premiers responsables de cette déconvenue.
Les cinq grosses erreurs de Marcelino
1. Un match aller complètement raté
Déjà à l'aller, Marcelino nous avait concocté une animation offensive assez surprenante. En Grèce, les joueurs étaient très éloignés les uns des autres, les mouvements offensifs étaient soit téléphonés soit trop rares. Le tacticien espagnol n'avait pas sorti Geoffrey Kondogbia, pourtant sous le coup d'un carton rouge après un jaune très tôt dans le match et d'autres fautes entre temps.
Au final, face à une adversité plus faible, l'OM repartait du Panthinaïkos avec un retard d'un but et une prestation médiocre : 4 tirs pour un cadré. Sa lecture du match aller a surpris et déçu. Au lieu d'apporter des modifications tactiques ou de revoir son onze, il a préféré ne rien toucher. Pour le premier match de l'année, l'indulgence restait de rigueur.
2. Sa gestion d'un avantage de deux buts
L'OM est virtuellement en barrages de Ligue des champions avec un avantage de deux buts après une première période exceptionnelle au retour. Les Phocéens et Marcelino ont bien analysé comment exploiter les faiblesses adverses et ont travaillé des circuits de passes pour jouer dans le dos de cette lente charnière grecque.
Ensuite, à l'heure de jeu, Marcelino perd en lucidité. Le tacticien espagnol décide de sortir Azzedine Ounahi pour envoyer Amine Harit sur le pré. Certainement, le seul changement qui aura du sens mardi soir. Ensuite, Pierre-Emerick Aubameyang, double buteur du soir et reposé samedi contre le Stade de Reims, est à son tour sorti pour Vitinha. Pourtant, le score est loin d'être acquis à 10 minutes du terme. "PEA" pose énormément de soucis à l'opposition et semble en jambes. Son remplaçant portugais a manqué bon nombre d'occasions malheureusement pour l'OM, malgré une belle activité...
Le pire arrive avec l'entrée de Mattéo Guendouzi en lieu et place d'Iliman Ndiaye. Ce dernier était blessé et nécessitait un remplacement. Or, l'entrée de son vice-capitaine implique un remaniement tactique. Marseille passe désormais en 4-3-3. La pression mise sur la charnière centrale et les deux milieux s'est évaporée.
Les Grecs arrivent facilement à passer l'entrejeu, l'OM est obligé de se recroqueviller dans ses 16 mètres jusqu'à la fin du match. Dès lors, on le sait bien, à force de subir l'OM n'est jamais à l'abri d'un drame comme d'un penalty sur une main inattendue.
Ce changement de système et ces sorties de cadres ont coûté à l'OM sa domination territoriale et sa tranquillité. Après cela, la Panathinaïkos a plus que doublé ses tentatives sur les buts de Pau Lopez, décisif avant l'égalisation. Auparavant, l'écurie grecque n'existait pas.
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3. Renan Lodi a tenu et heureusement
Renan Lodi s'est blessé sur une accélération en toute fin de match, autour de la 98ème minute. Le latéral brésilien a reçu un coup au genou et souffrait. Sur une jambe pendant presque dix minutes, le défenseur marseillais grimaçait et avait du mal à prendre de la vitesse. Cela aurait pu coûter des grosses occasions, des mouvements ou même un but. Le Panathinaïkos a d'ailleurs tamponné cette aile tout le long des prolongations.
Marcelino a demandé à son joueur s'il pouvait tenir mais il voyait bien qu'il était en grande difficulté. Lodi n'a pas voulu sortir, arguant que ça irait mieux après. Heureusement, il a retrouvé une partie de ses moyens pour contenir les assauts adverses et apporter des dédoublements. Si cela n'avait pas été le cas, le tacticien espagnol aurait encore démontré une inaptitude à prendre des décisions sous pression.
C'est lui l'entraîneur, à lui de se mouiller et se décider à le sortir pour le bien de l'équipe. Leonardo Balerdi était prêt à rentrer, tout le monde l'attendait. Comme pour le cas Guendouzi (voir ci-dessous), Marcelino a subi et non agi.
4. Guendouzi au fond du trou mais premier tireur
Mattéo Guendouzi a été l'auteur d'une entrée cataclysmique. C'est évidemment le scénario catastrophe pour lui, déjà très maladroit avec le ballon, l'international français a offert le penalty. Sur un duel aérien, le ballon lui rebondit sur le bras. Pas de chance. Et cette action est davantage à mettre au compte de Marcelino, comme évoqué, que de son milieu de terrain.
Ensuite, si on omet sa belle passe décisive annulée pour hors-jeu, la partition de Guendouzi est désastreuse. Presque aucune récupération, beaucoup de pertes de balles, des transmissions mal ajustées et un mental atteint par son erreur à la 95ème minute.
Au moment des penalties, tous les voyants sont au rouge pour que le vice-champion du monde s'élance en faveur de l'OM. Nous ne connaissons pas les tenants et les aboutissants des discussions avec Marcelino. Or, le résultat observé est le suivant : Guendouzi a tiré, mais en plus en tout premier. Evidemment, comme la majorité des experts et fans s'en doutaient, c'était très mal tiré et arrêté par le gardien.
Certes, l'ancien d'Arsenal est un joueur habitué à les tirer. Pour autant, le contexte doit alarmer Marcelino. Aucune raison de l'envoyer même s'il souhaite se rattraper de sa bévue. Du moins, difficile de le voir premier frappeur pour l'OM. Encore une fois, le manager ibérique a certainement subi plus qu'agi. Rappelons qu'il avait décidé de ne pas travailler les penalties pensant que les siens gagneraient dans le temps imparti (comme évoqué en conférence de presse d'avant-match).
5. Ruben Blanco, merci d'être passé
Pour conclure en apothéose, Marcelino a imité d'autres avant lui comme Hervé Renard pas plus tard que samedi, en changeant de gardien pour les pénos. Ruben Blanco a remplacé Pau Lopez. Comme beaucoup avant lui, cela n'a pas eu l'effet escompté et l'ancien portier du Celta de Vigo n'a pas détourné la moindre tentative.
Une d'entre elle était au bout de son gant mais forcément lorsqu'on a eu juste le temps de s'échauffer, la main n'a pas été assez ferme. Aucun reproche ne sera porté à la doublure dans les barres de Marseille mais bien à son coach encore auteur d'une décision surprenante et non payante.
La presse espagnole est d'ailleurs tombée des nues ce mercredi matin quant à cette décision. En effet, Blanco n'a pas arrêté le moindre penalty en carrière en Liga (22 pénos, 20 buts et 2 tirs non cadrés). Evidemment, il est possible qu'à l'entraînement la donne fut différente. Pour autant, le résultat a sûrement fait sourire en Espagne.
Non Marcelino, ce ne sont pas que des détails ou même l'arbitrage qui ont éliminé l'OM. Marseille est arrivé déphasé physiquement à l'aller, au terme d'une préparation ne permettant pas aux joueurs d'être prêts début août. Ensuite, ils ont subi des remaniements tactiques et de joueurs dont les effets furent dévastateurs. Espérons pour le futur pensionnaire de Ligue Europa que ce n'était qu'un faux-pas tactique et pas le préambule d'une saison frustrante en tous points à venir.
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