Les oubliés : Anderson, que deviens-tu ?

Golden Boy en 2008 et prédestiné à dominer l'entrejeu, le milieu de terrain brésilien n'a pas eu la carrière prometteuse qu'on lui prêtait. Chouchou de Ferguson, mais inconstant à Manchester, Anderson a terminé sa carrière dans l'anonymat total. Désormais retraité, il est aujourd'hui membre du staff de l'Adana Demirspor en Turquie. Retour sur un joueur dont le palmarès fait rêver mais dont l'absence ne se fait pas remarquer.

Formé au Brésil dans le même club que Ronaldinho

De son nom complet Anderson Luís de Abreu Oliveira, est formé au Grêmio Porto Alegre, tout comme la légende Ronaldinho. Au Brésil, Anderson ne reste qu'une saison, mais se fait déjà remarquer en Europe. À l'hiver 2005, il signe au FC Porto pour huit millions d'euros. Avec les Dragons, il remporte deux titres de champions, et comme beaucoup de joueur du championnat portugais, le club lui sert de tremplin pour un grand d'Europe.

Un coup de cœur de Sir Alex Ferguson

Malgré une blessure du joueur, le légendaire manager de Manchester United insiste pour recruter le milieu de terrain. À l'été 2007, les Red Devils déboursent 31,5 millions d'euros celui qui est un grand espoir brésilien à son poste. Pas très grand avec ses 1m75, le joueur, assez robuste, est apprécié pour son gros volume dans l'entrejeu. Des caractéristiques qui correspondent parfaitement au jeu de la Premier League.

Étant arrivé blessé, le joueur dispute son premier match le 1er septembre 2007 face à Sunderland. Il enchaîne ensuite les titularisations, jusqu'à une prestation remarquée face au rival Liverpool. Dans un match plein, le joueur est élu homme du match et rentre dans le cœur des Mancuniens.

Un Golden Boy qui ne marque pas les esprits

Pour sa première année en Angleterre lors de la saison 2007-2008, Anderson et son équipe dominent l'Europe. Champion d'Angleterre et surtout vainqueur de la Ligue des Champions, le Brésilien participe à 38 rencontres toutes compétitions confondues. Entré en fin de match lors de la finale de C1 face à Chelsea, il inscrit l'un des tirs au but de son équipe.

À la fin de l'année 2008, Anderson remporte le Golden Boy, récompensant le meilleur joueur de moins de 21 ans. Le Brésilien est élu devant Théo Walcott et Sergio Agüero. Aujourd'hui, c'est le dernier de ce podium dont on entend le plus parler. Malgré un palmarès dont les plus grandes légendes du football ne peuvent pas se venter, Anderson n'est pas resté dans les mémoires.

À Manchester où il dispute sept saisons, le Brésilien aura eu la chance de tomber dans une équipe des Red Devils impressionnante. Avec une Néville-Ferdinand - Vidic-Évra derrière, Scholes-Carrick au milieu et Nani-Ronaldo-Rooney devant, on peut dire qu'Anderson était bien entouré. Même Julien Faubert aurait fait l'affaire. Car si on se souvient sans exception de tous ces noms, celui d'Anderson ne résonne pas, en dépit de ses 180 matchs avec Manchester United.

Une fin de carrière dans l'anonymat totale

Après un prêt insignifiant à la Fiorentina et un retour au Brésil, le joueur termine sa carrière à l'Adana Demirspor, club de milieu de tableau en Turquie. Le 20 septembre 2019, le Brésilien annonce sa retraite à 31 ans et devient entraîneur adjoint au sein du club turc.

Quatre championnats et une Ligue des Champions dans l'un des plus grands clubs du monde ne suffisent pas pour se souvenir d'Anderson. Preuve que charisme et leadership marquent plus les esprits que de simples trophées. Si un joueur comme Steven Gerrard peut saliver à la vue de ce palmarès, c'est bien de l'Anglais dont on parlera encore dans 50 ans. Le Brésilien sera lui, dans les oubliettes du football, si ce n'est déjà le cas.