Les 4 conséquences d'une Ligue 1 à 22 clubs
Par Jean Dubas
Après la décision, les conséquences. Mardi après-midi, le Conseil d'État a tranché en faveur d'un arrêt définitif de la saison de 2019-2020 de Ligue 1. De plus, la plus haute institution administrative a donné raison à Amiens et Toulouse qui pourraient disputer une saison de plus dans l'élite l'année prochaine. Mais quelles seraient les répercussions d'une Ligue 1 à 22 clubs ?
1. Plus de clubs donc plus de matchs
Avec les montées de Lorient et Lens, additionnées au maintien d'Amiens et Toulouse, chaque équipe verra quatre matchs supplémentaires s'ajouter à son calendrier. Loin d'être une aubaine pour les clubs jouant sur plusieurs tableaux, déjà mécontents du calendrier chargé. 42 rencontres au lieu de 38 impliquera forcément une débauche d'effort supplémentaire. Pas l'idéal quand on ignore tout de l'état physique des joueurs à la rentrée. Pour les clubs européens notamment, l'enchaînement de matchs déjà prévu a de quoi faire des remous.
"La Coupe de la Ligue est supprimée pour enlever des matchs et assurer une meilleure compétitivité en Europe, et on va en rajouter encore 4 .""
- Laurent Nicollin, Onze Mondial
2. Un mercato agité
Cet été et dû au contexte sanitaire particulier, le mercato s'étend du 8 juin au 2 septembre. Presque quatre mois pendant lesquels les clubs voudront rapidement rééquilibrer leurs finances. Qui dit plus de matchs dit aussi plus de rotation. Désormais, les clubs français savent qu'ils vont devoir mieux s'armer face à l'enchaînement de matchs qui les attend. Cependant, à la sortie d'une situation de crise aussi exceptionnelle, beaucoup n'ont pas inclus dans leurs priorités des dépenses supplémentaires.
3. Un manque à gagner considérable
L'aspect économique justement est bien celui mis en avant par cette décision inattendue. Désormais, les droits TV, qui avaient pourtant augmenté de 400 millions d'euros avec l'arrivée de MediaPro devraient se partager non plus à 20, mais à 22. En termes de chiffres, chaque club toucherait donc 18 millions d'euros au lieu des 20 prévus initialement. Et aucun moyen de compenser avec la billetterie avec les huis-clos à venir. À l'échelle des clubs au plus petit budget, les conséquences pourraient être sévères. On peut également imaginer l'écart entre gros et petits s'accentuer.
4. Les répercussions sur les divisions inférieures
Dans la convention actuelle établie par la LFP, la Ligue 1 fixe pourtant sa limite à 20 clubs. Pas la Ligue 2. C'est pourquoi Le Mans et Orléans (relégués en National) ont déposé recours devant le CNOSF. Cependant, si le Comité National Olympique et Sportif Français donnait raison aux deux formations lésées, on peut facilement imaginer tous les clubs de division inférieure se trouvant dans une situation identique user des mêmes recours. Ainsi, la LFP et la FFF se retrouveraient confronter à des dilemmes sans précédent.
Les prochaines mises à jour concernant le dossier promettent en tout cas matière à débat. L'été sera chaud pour le football français.