Les 10 pires erreurs d'arbitrage de l'Histoire
Par Jean Dubas
Comme les plus beaux buts en font sa beauté, les pires erreurs d'arbitrage dessinent la dramaturgie du football. Des faits de jeu dont on parle et parlera des décennies plus tard. Certaines ont complètement changé le cours de l'histoire, d'autres ont tout simplement marqué les mémoires par leur stupidité.
1. La main de Dieu
Un fait de jeu qui participe à la légende du football comme à celle de Diego Maradona. En quarts de finale de la Coupe du Monde 1986, le petit prodige argentin saute plus haut que tout le monde et inscrit, face à l'Angleterre, un but de la main devenu mythique.
L'Argentine a pris sa revanche après sa déconvenue dans la guerre des Malouines, quatre ans plus tôt. Quant à Maradona, il ajoute une ligne de plus à sa légende.
2. L'étoile la plus controversée de l'histoire
En 1966, l'Angleterre a enfin l'occasion de remporter sa première étoile. Dernier obstacle en finale, la RFA. La Mannschaft se montre au dessus des Three Lions sur le match.
Pourtant, venue de nulle part, une frappe cinglante de Geoffrey Hurst heurte la barre avant de rebondir au sol et d'être dégagée par un joueur allemand. But ou pas but ? On ne le saura jamais. Le juge de ligne a en tout cas pris sa décision. L'Angleterre remportera, sur le score de 4-2, sa première et unique étoile.
3. La revanche
44 ans. C'est le temps qu'il a fallu à l'Allemagne pour enfin prendre sa revanche. En huitièmes de finale du Mondial sud-Africain, en 2010, les Allemands retrouvent un vieil ennemi.
La Mannschaft mène tranquillement 2-0 et semble se diriger sans encombre vers les quarts. Jusqu'à la 37e minute. Le moment choisi par Upson pour réduire le score.
Sur le coup d'envoi suivant, les Anglais récupèrent le ballon et Lampard envoie une sacoche depuis l'entrée de la surface qui touche la barre avant de rebondir derrière la ligne du but de Manuel Neuer.
Les ralentis du monde entier confirment la validité du but. Pourtant, l'arbitre du match, Jorge Larrionda est formel, le but n'est pas accordé. Coup de massue sur les Anglais qui s'écrouleront ensuite (4-1) avant de rentrer au pays. Un but à l'origine de beaucoup de débats sur la Goal Line technology et l'arbitrage vidéo.
4. La main de Thierry Henry
18 novembre 2009, Stade de France. Les Bleus jouent, face à l'Irlande, le barrage retour qualificatif pour la coupe du Monde 2010. A l'aller, la formation tricolore s'était imposée sur le score de 1-0 grâce à un but de Nicolas Anelka.
A la 33e minute, Robbie Keane remet les deux équipes à égalité au score cumulé. Prolongations! Le moment choisi par Thierry Henry, à la 103e minute, pour empêcher un long coup franc de Malouda de sortir et délivrer une passe décisive à bout portant pour Gallas.
Les Irlandais crient au scandale. L'arbitre n'a rien vu mais l'attaquant d'Arsenal s'est aidé de la main pour garder le ballon dans les limites du terrain. L'affaire provoquera un séisme médiatique et politique sans précédent en France.
5. It's a fucking disgrace !
Après une demi-finale de Ligue des Champions 2009 très litigieuse, Drogba assène ces mots cinglants face caméra. Chelsea vient de se faire sortir par Barcelone au terme d'une des rencontres les plus polémiques de la compétition.
Six erreurs d'arbitrage catastrophiques pour un but légendaire d'Iniesta venue crucifier les Blues, dans les dernières minutes du match. Le 6 juin 2009 restera, à vie, un souvenir douloureux dans les mémoires des Londoniens.
6. L'attentat de Shumacher sur Battiston
Demi-finale de coupe du Monde 1982. La France dispute à la RFA sa place en finale. A la 58e minute, le score est de 1-1 quand Patrick Battiston, bien servi par Platini, se présente seul face à Harald Shumacher.
Le gardien allemand semble se soucier de tout sauf du ballon et détruit le Français qui sortira sur civière, inconscient. Le "boucher de Séville" s'en sortira blanc comme neige. Les Allemands l'emporteront 2-1 et se qualifieront en finale.
7. Arbitrage politique
Premier tour de la coupe du Monde 1982. La France, qui vient de s'incliner face à l'Angleterre pour son entrée lice, affronte le Koweit. Il reste 10 minutes à jouer et les coéquipiers de Platini ont réalisé l'essentiel du job.
Les Bleus mènent 3-1 et inscrivent un quatrième but par le biais d'Alain Giresse. Le stade gronde. La raison ? Un coup de sifflet venu des tribunes aurait perturbé les défenseur Koweitiens.
Le cheikh Fahad al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, frère de l'émir, est furieux. Il descend sur la pelouse et ordonne à ses joueurs de rentrer aux vestiaires. L'arbitre annule finalement le but et provoque la colère du sélectionneur des Bleus, Michel Hidalgo. La France marquera finalement le cinquième but d'une rencontre qui restera comme le premier fait d'arbitrage diplomatique de l'histoire.
8. Les trois jaunes de Simunic
Le 22 juin 2006, la Croatie affronte l'Australie dans le cadre de la Coupe du Monde en Allemagne. À la 61e minute, le Croate Josep Simunic reçoit un premier carton jaune. Un deuxième à la 90e minute.
Mais le joueur n'est pas expulsé par l'arbitre, visiblement égaré. Simunic recevra finalement un troisième carton jaune cette fois synonyme d'exclusion. Il est le seul joueur à avoir reçu trois cartons dans un même match jusqu'à aujourd'hui.
9. Arbitrage maison en Corée
La Coupe du Monde 2002 est loin d'être l'une des plus prestigieuses. Plus que le niveau de jeu ou le visuel, l'arbitrage maison de l'édition en faveur de la Corée du Sud laisse dubitatif.
Un doute qui semble se confirmer en huitièmes de finale contre l'Italie. Face au pays hôte, les Italiens se font rouer de coups, Totti est expulsé pour une simulation inexistante et un but est refusé à Tommasi pour un hors-jeu plus que discutable.
Même tarif pour l'Espagne au tour suivant, l'arbitre refusera à Morientes un but en or. Les deux nations, désabusées, se verront éliminées aux tirs aux buts. La Corée du Sud atteindra le dernier carré de la compétition sous les yeux ébahis des amateurs de football.
10. "Y'avait penalty sur Nilmar"
Le plus grand traumatisme présent dans les mémoires lyonnaises. Champion de France en série, Lyon roule sur la Ligue 1 et vient d'exploser le Werder Brême en huitièmes de finale (7-2).
Le 13 avril 2005, à Eindhoven, les coéquipiers de Juninho jouent leur quart finale retour (1-1 à l'aller) pour décrocher leur première demi-finale de Ligue des Champions. Le score est une nouvelle fois de 1-1 quand, dans les prolongations, Nilmar est fauché par le gardien adverse, Heurelho Gomes.
L'arbitre ne bronche pas malgré l'évidence de la faute et Lyon s'inclinera finalement aux tirs aux buts. Le plus gros regret d'un club qui avait les moyens d'aller jusqu'au bout cette année là.