Laurent Blanc : "On va y aller avec douceur et fermeté"

Laurent Blanc vient d'être nommé à la tête de l'Olympique Lyonnais en lieux et place de Peter Bosz. L'OL a tenu à le présenter d'entrée ce lundi à 14h30 au Groupama Stadium. Voici ce qu'il fallait retenir de la présentation en conférence de presse de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France.

Aulas : Je vais commencer cette conférence de presse surtout pour dire qu'hier qu'on s'est serré la main avec Peter, c'est celle d'un homme intelligent et loyal. Il a loupé les objectifs, mais a été tout le temps un homme bien. Je voudrais dire qu'on est dans le futur, on a pris nos responsabilités et certains pensent qu'elles ont été prises tardivement. C'est toujours dur de prendre des décisions dures très tôt quand on est entrepreneur, patron de club et homme dans le relationnel.

Après le match contre Toulouse, on n'a pas atteint les objectifs. On a entrepris la décision de prendre des risques et nos responsabilités. Je voulais depuis longtemps avoir Blanc comme entraîneur et ça n'a pas eu se faire avant. Là, c'était le bon moment et on a foncé. Je remercie Laurent de son écoute, de la façon dont ça s'est fait et de son professionnalisme.

Blanc : Je suis très heureux d'être ici. La situation n'est pas facile. Cela a failli se faire avant, mais pour plusieurs raisons cela n'a pas été fait. On doit être concerné sur le futur désormais et je suis ravi de rejoindre l'Olympique Lyonnais.

Premier regard sur le groupe ?

Blanc : Ecoutez, ça a été une rencontre avec le staff, les gens qui travaillent au club. On va y aller avec douceur et fermeté. Comme je dis toujours, les joueurs sont conscients que la situation ne reflète pas les objectifs. Je leur ai fait un discours court et déterminé. Il faut prendre le maximum sur les 5 matchs qui arrivent.

Ensuite, nous aurons plus de temps après la trêve pour travailler sereinement. Il faudra absolument prendre des points. Les joueurs sont grands et ils le savent que la situation est délicate. Il faut plus de confiance individuelle pour plus de confiance collective. Pas facile puisque cela attaque le mental. Les joueurs sont peinés, ils savent que leur responsabilité est engagée. À nous de libérer ses têtes, que comme ça qu'ils se feront plaisir sur le terrain, ce qui n'est pas le cas j'ai l'impression, et remonteront la pente.

Les rectifications à faire sur le mercato ?

Blanc : Beaucoup de matchs d'ici le 1er janvier, ça sert à rien d'y penser maintenant. On peut y réfléchir mais là il faut travailler avec les joueurs qui sont là. A moi de les faire bien travailler, même si on sait où on veut aller, l'urgence est de prendre des points. Il faut être au top de partout, ce n'est pas le cas maintenant. Il faut reprendre confiance en soi pour faire des résultats.

Point faibles de cet OL ?

Blanc : Dans la défaite, il y a toujours plus de négatifs. Des joueurs qui n'apportent pas individuellement ce qu'ils doivent apporter surtout les joueurs d'expérience. On a des jeunes, mais ce sont les joueurs confirmés qui nous sortiront de cette phase. Je m'appuierais sur eux pour sortir de cette phase compliquée. On vise surtout les points, on verra pour le beau jeu et la philosophie après le Mondial. Moi et mon staff, on va tout faire pour faire comprendre à cet effectif qu'ils sont capables du meilleur.

Evolution de l'OL depuis son départ de Paris

Blanc : La dernière fois que j'y suis venu, j'avais perdu avec Paris et je n'avais pas trop observé le stade. J'y porte de l'attention en ce moment et vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez. C'est ce qui se fait de mieux en Europe. Cela ne suffit pas pour performer, mais ça me plait. C'est un superbe environnement, de belles infrastructures pour le travail d'un entraîneur.

Boateng réintégré ?

Blanc : C'est une question précise, mais ma réponse ne le sera pas. Permettez-moi de me faire ma propre opinion, j'ai vu une seule fois le groupe. J'ai vu des joueurs concernés, mais la confiance individuelle est dure à rétablir. L'amélioration tactique, on s'en charge. Les têtes ne sont pas libérées, donc on va travailler et on fera en sorte que les exigences élevées de l'OL soient respectées. Il y a tout faire, il y a du travail, ça me plait.

Relation avec le groupe ?

Blanc : J'ai besoin d'avoir une relation avec le groupe. J'ai besoin de discuter avec eux, de les apprécier et qu'on fasse les choix ensemble. Je préfère quand il m'apprécie évidemment mais ce n'est pas obligé. Il y a toujours onze joueurs sur la feuille de match et il y aura toujours des choix à faire et on le fera ensemble. La situation est urgente, on le sait donc les choix seront pour le groupe.

Un système déjà réfléchi ?

Blanc : J'en ai un, je suis de ceux qui doivent regarder les forces et faiblesses. On doit regarder l'effectif et jauger ce qu'on a. Je vais m'adapter moi, pas les joueurs. Je ne suis pas du genre à dire 'on doit gagner que comme ça et rien d'autre'. Je vais voir cette semaine et à, c'est à moi de voir si mon système est adapté.

Objectif fin de saison ?

Blanc : Améliorer les résultats. La trêve internationale au milieu de saison nous coupe, ce sera peut-être la première et dernière fois dans l'histoire du football. C'est peut-être une chance pour l'OL, on pourra repartir sur des bonnes plus saines. On aura du temps pour travailler et mettre des principes de jeu en place.

On doit prendre des points sur les équipes devant nous. Déjà compliqués comme objectifs, donc on verra la suite. On est remplis de gens qui connaissent le club et c'est comme ça qu'on va s'élever. Je serai idiot de ne pas m'en servir, on a tous une mission de rectifier le tir. Les cinq prochains matchs seront déterminants, nous le savons.

Blanc personne d'autre ?

Aulas : Prétentieux de dire ça. À partir du moment où on a discuté avec le CA, on en a discuté aussi avec les dirigeants de groupes de supporters et John Textor. Tout le monde était dans le même sens. Le contact a été mis en place après Lorient puisqu'on était proche de la première place et ensuite ça s'est dégradé. On n'avait pas beaucoup de candidats qui lui arrivaient à la cheville. C'est un gagnant et j'ai une confiance totale.

Aujourd'hui, on n'a plus de chances de gagner qu'avant. Il y a des conséquences humaines pour un départ de Peter et il fallait les prendre en compte. J'ai pris l'engagement de laisser quelqu'un choisir entre Blanc et Garcia à l'époque et c'est mon erreur je l'avoue. Cela fait 35 ans et 50 titres que je fais ce métier et là j'ai la confiance et la détermination qu'on va y arriver.

Mercato ?

Aucune garantie, je n'ai rien demandé. Je vous le dis droit dans les yeux. Je ne suis pas de cet échange avec des "si". J'ai écouté, je me suis fait la réflexion et j'ai dit oui. Je ne suis pas dans la position de demander et exiger. On est dans un grand club, on va discuter et échanger ensuite. On a le désir d'améliorer l'équipe mais on n'y pense pas maintenant.

La place pour les jeunes ?

J'aime les jeunes. A Paris, on a fait éclore quelques jeunes hein même si ce n'était pas facile là-bas comme Nkunku. Le contexte est particulier. Malheureusement pour les jeunes, je pense que cette période va être tournée vers les anciens. Les jeunes vont s'imprégner pour les saisons à venir.

Ce sont les expérimentés qui vont nous sortir de cette période délicate. Les joueurs vont être surpris parce qu'il va y avoir une somme de travail importante jusqu'au 13 novembre. Ensuite, on fera une préparation de très haut niveau après la Coupe du monde. Déjà ce matin, ils l'ont bien compris je pense. Il va y avoir double ratio parce qu'on ne joue pas l'Europe. Le travail, je connais.

S'appuyer sur Aouar ?

Je vais m'appuyer sur lui et les autres. Tous ceux qui étaient là ce matin, je dois compter sur eux. On va en discuter dans les prochaines semaines. J'accepte toujours les bons joueurs dans mon effectif et Aouar est un très bon joueur.