La fin de la saison de Ligue 1 vue par la presse étrangère
Par Morgan Piot
Dépeintes comme un désastre en Europe, les annonces du gouvernement français et de la Fédération Française de Football sont perçues comme une catastrophe sur le plan financier.
Le couperet est tombé pour la version 2019-2020 de la Ligue 1 qui ne pourra pas aller à son terme suite aux annonces fortes d'Edouard Philippe, mardi après-midi. Confirmé par Noël Le Graët, l'arrêt définitif du championnat doit encore être officiellement prononcé par la Ligue de football professionnel. L'instance nationale doit se réunir ce jeudi.
L'Europe craint le pire
Si l'UNFP, le syndicat représentant des joueurs en France, s'est réjoui de cette décision, l'inquiétude prédomine en revanche pour de nombreux dirigeants en Ligue 1 qui craignent des pertes financières conséquentes dans les prochains mois. Dernièrement, André Villas-Boas a réagi dans les colonnes de l'Equipe en validant une décision "logique". Pour autant, le tacticien portugais entend bien s'entretenir avec la direction marseillaise sur la question des finances afin de préparer au mieux le prochain exercice.
En Europe, les dispositions prises par les instances françaises ont été reçues avec stupéfaction, à l'image d'AS, en Espagne, qui estime que "les conséquences de la suspension de la saison seront dévastatrices sur le plan financier. Les équipes subiront un déficit économique sans précédent." Un son de cloche similaire à la Gazzetta dello Sport qui met en garde le football français contre "le risque d'aggraver les finances des clubs" en citant notamment l'exemple du Paris Saint-Germain qui pourrait enregistrer des pertes estimées à "200 millions d'euros".
Du côté des Anglais, la BBC s'est d'abord prononcée sur la nécessité de préserver la santé avant d'aborder à son tour le "choc" et le "désastre sur un plan financier".
""Bien que ce soit la bonne décision, c'est un choc, en France, de savoir qu'il n'y aura pas de football jusqu'en septembre. Nous ne savons pas encore s'il y aura des relégations, des montées, car cet arrêt n'était dans l'esprit de personne. Financièrement, aussi, ça va être un désastre...""
- BBC
Marca s'interroge
Nos confrères allemands ont ciblé le désaccord des clubs français sur la marche à suivre pour la suite des échéances :
""La résistance vient du patron lyonnais Jean-Michel Aulas, qui ne veut pas supporter une fin de championnat et souhaite voir se jouer les barrages. Pas étonnant : Lyon n'est que septième du classement et ne serait plus représenté à l'international.""
- Kicker
De retour en Espagne, Marca a préféré afficher un visage neutre en donnant en priorité la parole aux principaux concernés :
""C'est une décision qui peut être bonne ou mauvaise, selon le club dans lequel vous êtes. Mais la santé est primordiale... C'est difficile, douloureux pour beaucoup et cela peut nuire financièrement, mais en fin de compte, la santé compte plus que tout.""
- Alvaro Gonzalez à Marca
""J'ai été figé, comme tous mes collègues, quand nous l'avons découvert dans le groupe WhatsApp de l'équipe. C'est une surprise et ça a été une douche froide pour nous tous.""
- Cristian Benavente à Marca
Et à l'international ?
L'annonce n'a pas forcément été relayée outre mesure malgré un léger intérêt de Globoesporte pour la déclaration de Noël Le Graët. Sans pour autant se prononcer sur la question, le média brésilien s'est contenté d'annoncer les principales mesures. Un fait à l'international où la Ligue 1 ne suscite pas un énorme engouement.