La bonne affaire mercato pour Nantes : Cheick Diabaté

Cheikh Diabaté lors d'un match de Ligue des Champions asiatique. Ici face aux Saoudiens d'Al Ahli.
Cheikh Diabaté lors d'un match de Ligue des Champions asiatique. Ici face aux Saoudiens d'Al Ahli. / Simon Holmes/Getty Images
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18e attaque de Ligue 1, 17 ème au classement, le FC Nantes, en difficulté, cherche toujours à renforcer son poste d'avant-centre à quelques heures de la fermeture de ce mercato hivernal. Exilé en Iran, l'expérimenté Cheick Diabaté apparaitrait comme la bonne pioche idéale pour les Canaris.

Dans une sphère où les différents acteurs de la planète mercato alimentent rumeurs et spéculations, 90min tente de lier le rationnel au pertinent, en proposant des alternatives séduisantes aux clubs en quête de renforts. Aujourd'hui, nous consacrons notre rubrique à une opportunité à saisir pour le FC Nantes : Cheick Diabaté.

La garantie d'un buteur racé

Cheick. Diabaté. Appellation reconnue d'un des acteurs majeurs du Championnat de France de la dernière décennie. Qui, malheureusement, est plus reconnu pour le sarcasme que les observateurs lui offrent, que pour sa formidable capacité à répondre présent sur le plan statistiques. Et c'est bien ce qu'on demande en premier à un avant-centre, dans le football moderne.

Celui qui a encore inscrit un doublé la semaine dernière avec son club d'Esteghlal Tehéran, se rapproche, à 32 ans, de la cent-cinquantaine de buts inscrits en carrière (143 réalisations en 270 matches au total).

Footballeur atypique, le grand Diabaté (1,94m), possède une ligne de conduite toujours aussi tranchante, malgré un style de jeu peu glamour. L'efficacité prime, quelle que soit la manière de marquer. Et ces dernières saisons, l'ex buteur de Nancy ne semble pas baisser de rythme.

Auteur de 8 buts en 14 matches de L1 lors de son passage à Metz en 2017, il avait surtout réalisé une saison de haut calibre lors de son idylle transalpin. Avec le promu Benevento, Diabaté a rugi à 8 reprises en seulement 11 rencontres de Serie A, lors de la saison 2017-2018.

Et malgré une expérience ratée en Turquie, où Osmanlispor ne lui a offert que 16 matches en 3 ans, le natif de Bamako s'épanouit à Téhéran, où il est le meilleur buteur du Championnat d'Iran (10 buts en 19 journées). Diabaté vieillit bien, et il a encore, dans la force de l'âge, de très beaux services à rendre.

Un joueur qui connaît bien la L1

Pour le FC Nantes, qui n'a scoré qu'à 20 reprises en 21 journées de Championnat, Cheick Diabaté apparaîtrait donc une option solide. Les Canaris manquant clairement de présence dans les 18 derniers mètres, l'international malien (39 sélections) apporterait son sens du placement dans la zone du vérité. D'autant qu'il sait, plus qu'ailleurs, comment performer face aux défenses de l'élite française.

Formé aux Girondins de Bordeaux, le combatif Diabaté, enchaînant les prêts face à une solide concurrence (Bellion, Gouffran, Chamakh) n'emerge véritablement qu'en 2011, lorsque Jean Tigana décide de le titulariser pour combler le départ du Marocain pour Arsenal.

Entre la saison 2011-2012 et la saison 2015-2016, Cheick Diabaté n'a certes pas disputé toutes les journées de L1 (environ une vingtaine en moyenne), mais il s'est toujours montré précieux pour les Girondins, enchaînant des saisons à des taux honorables (entre 8 et 12 buts).

Avec 58 réalisations en 141 matches, Diabaté s'est toujours montré épanoui en France, où il obtient un ratio de 0,41 buts par match. C'est plus que ses contemporains de L1 Bafétimbi Gomis (0,36 buts par match) ou Kévin Gameiro (0,35 buts par match), à titre comparatif.

Nantes ne possède aucun attaquant fiable

À Nantes, les numéros 9 ne sont pas légion. Débarqué sur les bords de l'Erdre dans les tous derniers instants du mercato estival pour porter l'attaque des Canaris, Jean-Kévin Augustin, en méforme, n'a disputé que 3 matches depuis le début de la saison. Aujourd'hui, Raymond Domenech estime que l'ancien du PSG est "à 30% ou 40% de ce qu'il peut faire."

Les seconds couteaux ne répondent pas beaucoup plus présents. Grand espoir de la formation nantaise, Randal Kolo Muani n'a trouvé la faille qu'à 2 reprises en 20 matches cette saison. Dans un même registre que Cheick Diabaté, le longiligne Adama Coulibaly (1,98m), lui aussi capé sous les couleurs du Mali (19 sélections) est resté muet en 9 apparitions cette saison.

En clair, l'arrivée de Cheick Diabaté, joueur confirmé qui a déjà tant prouvé par le passé sur les pelouses françaises, serait véritablement annoncée comme salvatrice pour Raymond Domenech. L'ancien sélectionneur des Bleus manque clairement d'arguments pour former une ligne d'attaque compétitive.

Diabaté "se sent bien" en France

Avec Diabaté, il aurait la certitude, à défaut d'avoir un attaquant possédant un énorme volume de jeu, d'acquérir un joueur performant avec ses qualités (duels aériens, positionnement dans la surface, 1 vs 1 contre le gardien) , et qui connaît ses défauts (prise de profondeur, qualité de dribbles).

D'ailleurs, le Malien, s'était confié l'an passé dans les colonnes de France Football à l'idée d'un retour en Europe : "J'aimerais bien terminer ma carrière en Europe. Ça peut être en France. Je ne sais pas dans quelle équipe, je ne sais pas à quel niveau. Sincèrement, je me dis que ce n'est pas joli quand même de dire que Cheick Diabaté a terminé sa carrière en Iran. Je ne veux pas ça. Mais bien sûr que j'aimerais bien revenir en France. En France, je me sens bien partout où je vais".

Que dire de plus ? L'affaire semblerait convenir aux deux parties, et le prix du joueur (environ 2,40 millions d'€ d'après Transfermarkt) ne semble pas insurmontable pour Valdemar Kita et les Canaris. Problème ? Il ne reste plus que quelques heures aux Canaris pour agir, avant la clôture du mercato hivernal. Bon courage.