Juventus : Les 4 raisons de la mauvaise passe des Bianconeri
Cinquième de Serie A avec dix points de retard (mais un match en moins) sur l'AC Milan, la Juventus Turin connaît certainement l'un de ses pires débuts de saison de la dernière décennie. Battue par l'Inter Milan (2-0) dimanche, la Vieille Dame a confirmé ses grandes difficultés, observées depuis septembre.
Les Bianconeri peinent à se montrer réguliers, mais surtout dominateurs dans un championnat qu'ils ont remporté neuf fois, au cours des neuf dernières années. Et les explications sportives sont nombreuses et évidentes.
Une équipe trop dépendante de Ronaldo
La Vieille Dame n'en finit plus de décevoir et un fait marquant interpelle : le club turinois est bien trop dépendant de son attaquant Cristiano Ronaldo, qui a encore marqué 15 buts en 14 matchs de Serie A. Quand le Portugais est en forme, comme cela a été le cas contre l'AC Milan (3-1) le 6 janvier dernier, les Bianconeri régalent et retrouvent leur caractère dominateur.
Mais dès lors que le quintuple Ballon d'Or rencontre des difficultés dans un match, notamment contre le Top 6, la tâche se complique sérieusement pour les Turinois, qui n'ont que la sixième attaque du championnat avec 35 buts marqués...
Pjanic pas remplacé, des cadres à la dérive
Dans cette équipe, les cadres ne répondent plus. On pense aux défenseurs Leonardo Bonucci et Alex Sandro (Chiellini est épargné puisqu'il a peu joué en raison de pépins physiques), mais aussi à Paulo Dybala, qui n'en finit plus de décevoir. De plus, les prometteurs De Ligt, Bentancur, Arthur ou encore Rabiot ne sont pas au niveau attendus.
Et l'absence de Miralem Pjanic, envoyé au FC Barcelone dans le cadre d'une opération liée avec Arthur, se fait plus que jamais sentir. Le Bosnien faisait briller ses partenaires, en les plaçant sur orbite grâce à ses ouvertures de qualité.
Et il n'a pas franchement été remplacé. Au final, cette saison, seuls trois joueurs échappent aux critiques, en plus de CR7 : il s'agit de Cuadrado, excellent en défenseur droit, et les attaquants Morata et Kulusevski.
Pirlo n'a pas le temps de bien travailler
Autre fait notable, le manque d'expérience d'Andrea Pirlo. Pour sa première expérience en tant qu'entraîneur professionnel, l'ancien maestro italien rencontre des débuts délicats, sur un plan sportif mais aussi extrasportif.
On le sait avec le contexte sanitaire, lié à l'épidémie de coronavirus, et la répétition des matchs tous les trois-quatre jours, le coach turinois n'a pas franchement le temps de travailler ses concepts de jeu.
À l'entraînement, Pirlo ne peut pas bien transmettre ses idées de jeu à ses joueurs, par manque de temps. Et quand on sait que la Juventus prônait surtout l'efficacité plutôt que la beauté du jeu lors des précédentes saisons, le changement paraît trop brutal pour les joueurs, qui ont du mal à s'adapter.
Les autres clubs se rebellent...
Enfin il faut reconnaître une belle rébellion des adversaires de la Vieille Dame. Quand on a souvent reproché aux adversaires des Bianconeri de jouer "petit bras" par le passé, cette saison, ces derniers profitent des failles des Turinois et jouent crânement leurs chances.
On pense à Benevento, l'Hellas Vérone ou à Crotone, qui ont tous les trois accroché la Juve (1-1), ou encore à la Fiorentina qui en a collé trois à la bande à Ronaldo en décembre.
Quant aux autres cadors, et principalement les deux clubs de Milan, ils ont enfin su trouver de la régularité en championnat en allant chercher des points tous les week-ends, mais aussi du caractère au moment de défier la Juve. La victoire de l'Inter face aux Bianconeri (2-0) dimanche soir en est la preuve.
Au final, sur la phase aller, la Juve n'aura pris que six points face aux sept équipes du haut de tableau en Serie A, en enlevant bien-sûr les trois points d'abord donnés sur tapis vert puis finalement retirés concernant le match contre Naples, annulé en raison de la Covid-19. Un bilan très peu flatteur...