Juventus : Les 4 raisons de la mauvaise passe des Bianconeri

Cinquième de Serie A avec dix points de retard (mais un match en moins) sur l'AC Milan, la Juventus Turin connaît certainement l'un de ses pires débuts de saison de la dernière décennie. Battue par l'Inter Milan (2-0) dimanche, la Vieille Dame a confirmé ses grandes difficultés, observées depuis septembre.
Les Bianconeri peinent à se montrer réguliers, mais surtout dominateurs dans un championnat qu'ils ont remporté neuf fois, au cours des neuf dernières années. Et les explications sportives sont nombreuses et évidentes.
Une équipe trop dépendante de Ronaldo
La Vieille Dame n'en finit plus de décevoir et un fait marquant interpelle : le club turinois est bien trop dépendant de son attaquant Cristiano Ronaldo, qui a encore marqué 15 buts en 14 matchs de Serie A. Quand le Portugais est en forme, comme cela a été le cas contre l'AC Milan (3-1) le 6 janvier dernier, les Bianconeri régalent et retrouvent leur caractère dominateur.
? La Juventus en Serie A pendant les 1.174 minutes où Ronaldo était sur le terrain (différence de buts) : + 19 buts.
— ElvinDF | JuveFanInfoFR (@JuveFanInfoFR) January 17, 2021
? La Juventus en Serie A dans les 383 minutes jouées sans Ronaldo (différence de but) : + 0 but.
? Gazzetta Dello Sport pic.twitter.com/CJFAFETvmV
Mais dès lors que le quintuple Ballon d'Or rencontre des difficultés dans un match, notamment contre le Top 6, la tâche se complique sérieusement pour les Turinois, qui n'ont que la sixième attaque du championnat avec 35 buts marqués...
Pjanic pas remplacé, des cadres à la dérive
Dans cette équipe, les cadres ne répondent plus. On pense aux défenseurs Leonardo Bonucci et Alex Sandro (Chiellini est épargné puisqu'il a peu joué en raison de pépins physiques), mais aussi à Paulo Dybala, qui n'en finit plus de décevoir. De plus, les prometteurs De Ligt, Bentancur, Arthur ou encore Rabiot ne sont pas au niveau attendus.
Au-delà du résultat, c'est la mentalité affichée qui me fait viscéralement chier. Aucune réaction. Aucun sursaut d'orgueil. Aucune révolte. Une passivité totale.
— ? ? ? ? ? (@BVL_21) January 18, 2021
Cette équipe est aux antipodes de tout ce qui m'a fait aimé ce club. Loin d'être "da Juve".
Et l'absence de Miralem Pjanic, envoyé au FC Barcelone dans le cadre d'une opération liée avec Arthur, se fait plus que jamais sentir. Le Bosnien faisait briller ses partenaires, en les plaçant sur orbite grâce à ses ouvertures de qualité.
Et il n'a pas franchement été remplacé. Au final, cette saison, seuls trois joueurs échappent aux critiques, en plus de CR7 : il s'agit de Cuadrado, excellent en défenseur droit, et les attaquants Morata et Kulusevski.
Pirlo n'a pas le temps de bien travailler
Autre fait notable, le manque d'expérience d'Andrea Pirlo. Pour sa première expérience en tant qu'entraîneur professionnel, l'ancien maestro italien rencontre des débuts délicats, sur un plan sportif mais aussi extrasportif.
On le sait avec le contexte sanitaire, lié à l'épidémie de coronavirus, et la répétition des matchs tous les trois-quatre jours, le coach turinois n'a pas franchement le temps de travailler ses concepts de jeu.
Andrea Pirlo à SKY :
— ElvinDF | JuveFanInfoFR (@JuveFanInfoFR) January 17, 2021
"On a loupé la détermination, on est pas rentré sur la pelouse. On a été passif. On a ete timoré, peureux du jeu de l'Inter. C'est une mauvaise soirée, on peut pas faire pire que ça. Maintenant il y a une finale mercredi".#InterJuve pic.twitter.com/AJShT2JnIc
À l'entraînement, Pirlo ne peut pas bien transmettre ses idées de jeu à ses joueurs, par manque de temps. Et quand on sait que la Juventus prônait surtout l'efficacité plutôt que la beauté du jeu lors des précédentes saisons, le changement paraît trop brutal pour les joueurs, qui ont du mal à s'adapter.
Les autres clubs se rebellent...
Enfin il faut reconnaître une belle rébellion des adversaires de la Vieille Dame. Quand on a souvent reproché aux adversaires des Bianconeri de jouer "petit bras" par le passé, cette saison, ces derniers profitent des failles des Turinois et jouent crânement leurs chances.
On pense à Benevento, l'Hellas Vérone ou à Crotone, qui ont tous les trois accroché la Juve (1-1), ou encore à la Fiorentina qui en a collé trois à la bande à Ronaldo en décembre.
On dit aussi de la Juve qu'elle ne rate jamais deux matches de suite. Cela tombe bien, il y a la Supercoupe d'Italie face au Napoli ce mercredi soir. La Juve est attendue. Et pour la course au scudetto, même si c'est compliqué, ne jamais enterrer la Juve trop tôt...
— Johann Crochet (@johanncrochet) January 18, 2021
Quant aux autres cadors, et principalement les deux clubs de Milan, ils ont enfin su trouver de la régularité en championnat en allant chercher des points tous les week-ends, mais aussi du caractère au moment de défier la Juve. La victoire de l'Inter face aux Bianconeri (2-0) dimanche soir en est la preuve.
Au final, sur la phase aller, la Juve n'aura pris que six points face aux sept équipes du haut de tableau en Serie A, en enlevant bien-sûr les trois points d'abord donnés sur tapis vert puis finalement retirés concernant le match contre Naples, annulé en raison de la Covid-19. Un bilan très peu flatteur...