Interview exclusive - Sébastien Frey : "J'ai dérangé car j'ai dit haut et fort ce que je pensais"

  • Sébastien Frey a accordé à 90min une longue interview
  • L'ancien gardien professionnel revient sur son expérience en Équipe de France et sa carrière en Italie
  • Lors de cet entretien, il évoque de nombreuses anecdotes sur des légendes du football
Sébastien Frey s'est livré sans langue de bois à 90min France
Sébastien Frey s'est livré sans langue de bois à 90min France / Matthew Burt / 90min
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Retraité depuis plusieurs saisons, Sébastien Frey s'est livré sans langue de bois au micro de 90min. Le gardien français passé par l'Inter, Parme, la Fiorentina ou encore le Genoa a évoqué de nombreux thèmes : la formation française, le poste de gardien, Gianluigi Donnarumma et l'Équipe de France. Il a aussi raconté des anecdotes sur Ronaldo, la Serie A.

Entre histoires croustillantes et vision du football, entretien exclusif avec un gardien de légende, pourtant peu mis en avant dans l'Hexagone.


90min - Comment se passe l'après-carrière de Sébastien Frey ?

Sebastien Frey - Elle se passe très, très bien. Je ne pensais pas être encore autant sollicité. Je voyage beaucoup, il y a encore beaucoup de reconnaissance pour ce qu'on est et ce que l'on a été. Je pense que ç'a été une très belle génération qui a laissé beaucoup au football : beaucoup appellent ça la génération nostalgique. C'était un foot romantique avec des valeurs, les personnes prenaient peut-être plus de plaisir. J'ai quatre enfants, dont mon fils qui est footballeur professionnel en Italie : je suis aussi papa à temps plein. Franchement, je suis très heureux de la vie que j'ai aujourd'hui, je suis quelqu'un de comblé.

Et Sébastien Frey c'est aussi une grande passion pour le vin ?

S.F. - J'ai toujours aimé boire du bon vin. Jusqu'à il y a quelques années, je ne buvais que français. On se voit avec Andrea Barzagli (ancien défenseur italien) à la foire aux vins à Vérone, il y a aussi Andrea Pirlo. On fait le vin dans les Pouilles, dans le sud de l'Italie. Dans le projet avec moi qui s'appelle "The Wine of The Champions" (le vin des champions) il y a Ronaldinho, Roberto Carlos, Marco Materazzi et Vincent Candela : on est une équipe, on fait la promotion de notre vin et il y a prochainement un documentaire qui sortira sur Netflix. C'est un peu comme le poste de gardien de but, avec le vin je ne fais qu'apprendre. Il y a aussi Mattia Perin (gardien de la Juventus) qui est un grand fan du vin français, c'est un très, très grand passionné et amateur de vin français.

Bon sinon Sébastien Frey c'est aussi le football. Quel est le lien de votre famille avec l'Italie et avec le football ? Car votre frère, votre père et votre grand-père ont été footballeurs professionnels...

S.F. - Le lien avec l'Italie, c'est moi qui l'ait créé car je suis le premier à être parti. Puis mon frère a eu l'opportunité de découvrir ce pays. C'est un sujet qui apparaîtra dans mon livre qui sortira prochainement, c'est un sujet qui m'est toujours resté en travers de la gorge. Je fais partie d'une dynastie : mon grand-père a joué au FC Metz et à Toulouse, mon père a joué en deuxième division, moi, mon frère et mon fils en Italie. C'est unique au monde d'avoir des générations qui continuent de porter le nom au plus haut niveau et en France, on n'en a pratiquement jamais parlé : ça m'a attristé à l'époque.

Je dois beaucoup à mon grand-père parce qu'il m'a hébergé lorsque je suis entré en sport étude à Cannes. Sans ça, il n'y aurait pas forcément eu la suite. J'en garde un souvenir extraordinaire. Je lui dois beaucoup de respect. On n'en parle pas beaucoup de notre dynastie très large. À mon goût, on n'en a pas assez parlé alors que c'est quelque chose de spécial, mais je suis très fier de ma famille.

Le football pour les enfants, c'est comme une religion, c'est comme un point d'attache. C'est le plus beau métier du monde, tu arrives à créer des liens avec des gens que tu ne connais pas, qui peuvent devenir tes copains. Ce ballon rond à des pouvoirs de cohésion, on est chanceux. Quand tu deviens footballeur professionnel, c'est le plus beau métier du monde parce que c'est un métier, mais aussi une passion, nous, on a ce privilège-là.

"Le football pour les enfants, c'est comme une religion, c'est comme un point d'attache."

Sébastien Frey

Racontez-nous votre formation à Cannes. Avez-vous été préparé au monde professionnel, parce que vous avez été titulaire en Ligue 1 à l'âge de 17 ans, c'est rare...

S.F. - À l'époque, le centre de formation de l'AS Cannes était l'un des meilleurs de France avec Nantes, Auxerre et Lyon. C'était de la rigueur, c'est une école de vie qui a été très importante pour moi. J'ai toujours été le plus jeune, c'était un peu la loi de la jungle. Dès les U15 jusqu'en Équipe de France A, j'ai fait le cursus de sélection et ça, ç'a été très important pour la maturité et pour le prestige. J'étais prêt, l'AS Cannes a vu en moi un énorme potentiel.

Lors de ma deuxième année de formation, je faisais quatre entraînements par jour. C'est ce qui m'a forgé à être prêt avant d'autres, ils m'ont permis d'épanouir mon potentiel. En 1997, je débute en pro alors que je ne devais pas être là : il y a eu beaucoup de mérite, de sacrifice. Notre premier gardien se blesse donc je fais mes débuts contre Rennes puis à partir de là ma carrière a débuté.

Quels sont les dangers de commencer une carrière aussi jeune au poste de gardien ?

S.F. - Brûler les étapes ce n'est pas facile, il faut avoir un club solide derrière toi par rapport à la formation. On est tous appelé à faire des erreurs, mais ça fait partie de notre poste. Quand tu es un gardien jeune, que tu fais une erreur et qu'on te remet au placard, il y a aussi le côté psychologique qui devient compliqué donc c'est important que le club soit derrière toi et qu'il te laisse travailler sur une saison. Aujourd'hui les clubs ne te donnent plus le temps, la gestion psychologique n'est pas facile donc c'est un risque.

Pour faire le parallèle avec Guillaume Restes, il y a eu Alban Lafont qui a commencé très tôt, mais aujourd'hui, c'est une valeur sûre du championnat français. Il n'était peut-être pas prêt pour un club comme la Fiorentina, mais il est dans une réalité qui lui convient très bien, c'est le capitaine et il est à nouveau très performant. L'autre gros danger, c'est qu'on te définisse comme un champion après peu de matchs, la gestion émotionnelle est importante, il faut avoir la chance d'être entouré avec des personnes qui puissent te protéger.

Sebastien Frey
Sébastien Frey avec la Fiorentina / Etsuo Hara/GettyImages

Que pensez-vous de Mike Maignan qui est désormais titulaire en Équipe de France ? Pourquoi a-t-il plus de reconnaissance que vous alors que vous aussi, vous performiez en Italie à l'époque ?

S.F. - La reconnaissance ? C'est encore une question que je me pose, je pense avoir des réponses et elles seront dans mon livre. J'ai dérangé d'avoir dit haut et fort ce que je pensais. En France, il fallait aller dans le sens du vent. Ce ne sont que des vérités et parfois elles peuvent déranger. Mes prestations étaient tellement importantes dans le meilleur championnat du monde qu'on était obligé de parler de moi. La France a toujours eu ce côté "on parle de Frey, mais pas trop quand même".

Après quand tu comprends le jeu et le système, tu fais avec. Je suis très fier d'être Français mais footballistiquement je me sens pratiquement Italien : je m'y suis imposé, j'ai eu beaucoup de reconnaissance et de respect. Ce pays m'a "adopté", je pense avoir du mérite sur le fait que tout ça est arrivé, mais c'est toujours un plaisir de parler de mon vécu en Italie. Quand on me parle de la France, il y a toujours une polémique, il y a un problème avec des personnes, le sélectionneur.

Pour revenir à Mike Maignan, il représente le gardien moderne. C'est mérité qu'il soit titulaire en Équipe de France. Ce n'est pas le meilleur au monde parce qu'il faut respecter Courtois, Oblak, ter Stegen, Neuer qui sont encore en activité et ils ont un niveau impressionnant depuis des années.

Mais Mike est en train d'y arriver, il a les qualités et la personnalité pour. Il fait partie des leaders de la nouvelle génération de l'Équipe de France. Tout ce qui arrive à Maignan aujourd'hui est mérité, il est dans sa dimension : Milan est le club qu'il lui faut. Il fait partie du top 3-4 au monde à son poste aujourd'hui.

"Tout ce qui arrive à Maignan aujourd'hui est mérité, il est dans sa dimension."

Sébastien Frey

Vous avez une bonne relation avec Gianluigi Donnarumma qui lui aussi a débuté sa carrière très tôt, n'est-ce pas ?

S.F. - Gigio est un très bon copain. On échange énormément ensemble. Il a besoin de m'entendre, de savoir. Quand il était plus jeune, je faisais partie des gardiens dont il s'inspirait, ça me fait plaisir. On a un très bon rapport, mais je lui dis toujours les vérités. Mais aujourd'hui quand on parle d'objectivité et de Donnarumma, ce sont deux mots qui sont totalement à l'opposé : les personnes ne sont pas objectives sur lui, surtout en Italie. Il faut respecter son choix de quitter le Milan. Moi, j'ai eu mon point de vue, il m'a demandé et je lui ai dit ce que je pensais. Le PSG est l'un des meilleurs clubs d'Europe aujourd'hui, le meilleur club en France.

Il fait partie des meilleurs gardiens. Cette saison, je le vois très serein, mais on ne lui pardonne rien. Je pense que ça l'a touché, il le sait quand il fait une erreur et on en discute. Il ne mérite pas ce harcèlement médiatique, c'est quelqu'un d'extraordinaire humainement. Maignan a 28 ans, Donnarumma a 23 ans et ça fait autant de temps qu'il est à ce niveau-là donc peut-être qu'aujourd'hui Gigio a plus de mérite par rapport à son jeune âge et au fait qu'il joue au haut niveau depuis plusieurs années.

Je ne cautionne pas les sifflets à San Siro lorsqu'il porte le maillot de l'Italie. Là, on mélange les choses. Là, tu représentes ton pays, les supporters doivent l'applaudir et le respecter. Je ne trouve pas ça correct. Aujourd'hui, il y a l'évolution de poste de gardien de but, il est beaucoup impliqué dans le jeu. Gigio n'est peut-être pas au niveau d'un Navas au jeu au pied, mais l'un a 37 ans et l'autre 24. Il a une marge de progression énorme. Après, je me mets à la place du supporter du PSG, avec le salaire qu'il a, ils se disent qu'ils ne peuvent pas attendre. Malheureusement, c'est le système foot qui est devenu comme ça.

Gianluigi Donnarumma
Pour Sébastien Frey, Gianluigi Donnarumma est victime de harcèlement médiatique / Jean Catuffe/GettyImages

Médiatiquement, l'analyse d'un gardien est t-elle souvent tronquée ?

S.F. - C'est un poste tellement particulier et il y a tellement de facteurs à prendre en compte dans un but encaissé pour dire qu'il y a erreur ou non. Malheureusement, il y a beaucoup de médias qui se disent experts au poste de gardien. Moi, je vois les analyses et des notes... Sur 10, s'il y en a un qui sort du lot, c'est déjà bien. L'analyse n'est pas spécifique et c'est dommage. Il y aurait beaucoup à approfondir.

Sebastien Frey
Sébastien Frey e fait pratiquement toute sa carrière de joueur en Italie / Claudio Villa/GettyImages

Sébastien Frey a-t-il eu des opportunités de revenir en France durant sa carrière ? Et des regrets de ne pas être revenu ?

S.F. - Opportunités ? Oui. Regrets ? Absolument pas. J'étais dans le meilleur championnat d'Europe, je faisais partie des meilleurs gardiens de Serie A dans un championnat où tu as Buffon, Dida, Julio César : pourquoi chercher ailleurs ? Combien de gardiens Français se sont imposés dans le championnat italien à l'époque à part moi ? Aucun.

J'ai eu trois opportunités de revenir en France. L'année où je pars de Cannes pour l'Inter, j'aurais pu signer à l'Olympique de Marseille. Les raisons seront inscrites dans mon livre.

L'année où je quitte la Fiorentina, j'étais en négociation avec le Paris Saint-Germain, mais c'était une négociation qui devait durer longtemps, moi, je n'avais pas envie d'attendre. J'étais en plein divorce, j'avais envie de changer d'air et je n'étais pas en condition d'attendre. Au final, ça ne se fait pas, c'est l'année où le PSG prend Salvatore Sirigu.

French L1 football club Paris Saint-Germ
Leonardo (au centre), Salvatore Sirigu (à gauche) et Mohamed Sissoko (à droite) / PIERRE VERDY/GettyImages

Et puis en fin de carrière, j'ai eu l'opportunité de revenir. Après mes deux ans en Turquie, je décide d'arrêter ma carrière et là j'ai un coup de téléphone très surprenant de Monsieur Ghislain Printant qui était coach de Bastia. Il m'a dit "Séb j'ai besoin de toi, n'arrête pas ta carrière. Ça te ferait plaisir de partir dans cette aventure avec moi". Malgré que j'avais pris la décision d'arrêter, je ne te cache pas que je me suis dit "pourquoi pas finir en France", j'y ai pensé. On avait parlé d'un contrat de deux ans. Mais, ironie du sort, la veille de mon départ pour signer mon contrat à Bastia, le club est bloqué par la DNCG. J'ai dit à Ghislain de faire comme si j'avais accepté, mais je pense que c'était un signe.

Quel a été votre regard sur la concurrence en Équipe de France au poste des gardiens à votre époque, où il y avait notamment Fabien Barthez, Mickaël Landreau, Grégory Coupet et Steve Mandanda ?

S.F. - Fabien Barthez et Grégory Coupet sont deux personnes que je respecte beaucoup. Greg, c'est un copain. Je ne me suis jamais senti supérieur mais je ne me suis jamais senti inférieur à eux. J'ai beaucoup de respect, jamais je ne me suis mis en avant au niveau médiatique parce qu'ils ont tout mon respect. Fabien c'est l'icône de l'Équipe de France, c'est le gardien de France 98 et de l'Euro 2000. C'était le meilleur lors des deux compétitions, il l'a prouvé.

Pour moi, j'étais supérieur à Landreau mais médiatiquement il y avait deux traitements complètement différents : un qui était dans le moule presse française, toujours dans le sens du poil donc ce n'était même pas loyal. C'est depuis les Espoirs que j'ai eus ce problème avec lui : il n'y a pas que le côté sportif qui rentre en compte, mais aussi le côté humain. Ça n'a jamais été correct donc oui je le dis sans problème, je me suis toujours senti supérieur à lui, mais quand ça ne dépend pas de toi...

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Sébastien Frey a joué en Equipe de France A / FRANCK FIFE/GettyImages

Vous avez joué avec un certain Ronaldo à l'Inter. Auriez-vous une anecdote sur R9 ?

S.F. - J'étais au centre d'entraînement lorsque je jouais à l'Inter et là, on voit arriver deux camions Nike. On part s'entraîner et quand on revient dans le vestiaire, on voit qu'à chaque place de joueurs, il y avait une paire de chaussures Nike édition limitée signée par Ronaldo, un tee-shirt R9, une casquette et une montre Nike qui était introuvable dans le commerce à l'époque. Et là, le magasinier nous dit "non non ce n'est pas Nike mais Ronaldo qui vous offre ça". Il nous a fait un cadeau pour Noël. Tu te dis que le mec est une star mondiale et qu'il a pensé à faire un cadeau à toute son équipe. Tu vois ça et tu te dis "wow" et tu apprends. C'est un exemple.

Sebastien Frey
Sebastien Frey a joué avec R9 à l'Inter / Mike Hewitt/GettyImages

Parmi les autres légendes que vous avez côtoyé, il y a Roberto Baggio. Quel lien entretenez-vous ? On sait que vous êtes tous deux boudhistes !

S.F. - On est contact permanent avec Roberto. En 2006, je deviens bouddhiste un peu grâce à lui. Je l'avais côtoyé à l'Inter et on avait discuté de loin, j'avais 18 ans alors que lui était une star mondiale. Ce qui m'avait marqué chez ce joueur, c'est que malgré les souffrances qu'il a enduré, avec des balafres partout sur le corps, le genou reconstruit, il arrivait toujours avec le sourire : Roberto est quelqu'un de solaire.

Lorsque je me blesse au genou, je l'appelle et là, il me dit "j'étais certain que tu allais m'appeler". Puis ensuite, j'ai commencé un parcours spirituel comme lui et ç'a changé ma carrière et ma vie. Baggio a une humilité incroyable, on échange énormément par téléphone. C'est mon exemple, il a tout compris : il est loin du monde médiatique. Il me le dit encore aujourd'hui, malgré beaucoup de spiritualité, il n'a pas digéré le penalty de 1994 et pourtant, il en a gagné des trophées.

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Sébastien Frey a remplacé Buffon comme gardien numéro un à Parme / Grazia Neri/GettyImages

Avez-vous été stressé de remplacer Gianluigi Buffon à Parme ?

S.F. - Non. C'est une question que je ne me suis jamais posée. Quand je suis arrivé à Parme, mes prestations étaient tout de suite bonnes, on n'a jamais fait une comparaison entre Buffon et moi. Je pense avoir été à la hauteur.

On est très potes, mais il faut savoir que Buffon a un rapport très compliqué avec le téléphone. Lorsqu'il a annoncé sa retraite, je lui ai envoyé un message et je dis à sa femme en rigolant "tu peux dire à Gigi qu'il me réponde" et là, elle me dit qu'il a plus de 7 000 messages où il n'a pas répondu.

J'ai beaucoup de respect, quand je suis arrivé en Italie, on m'a appelé le Buffon français. Au début de saison mon objectif, c'était d'arriver devant lui et je pense que pour lui c'était pareil. C'était une source de motivation de se dire qu'il fallait que je sois meilleur que lui et j'y suis arrivé quelques fois. C'est sûrement le meilleur gardien de sa génération, il a une carrière extraordinaire, c'est une icône.

Le joueur qui vous a le plus impressionné durant ta carrière ?

S.F. - R9. Le meilleur. Aujourd'hui tu prends la vitesse de Mbappé, la force d'Haaland, la technique de Messi et le jeu de tête de CR7, R9 avait ces quatre qualités. Quand tu entends Maldini, Cannavaro, Ibrahimovic et d'autres, ils te répondent tous Ronaldo. Lui, c'était quelque chose d'unique.

"Tu prends la vitesse de Mbappé, la force d'Haaland, la technique de Messi et le jeu de tête de CR7 : R9 avait ces quatre qualités"

Sébastien Frey

Quels sont les attaquants qui vous ont mis le plus en difficulté ?

S.F. - Francesco Totti, Alessandro Del Piero et Zlatan Ibrahimovic. Je me surpassais face à eux. Contre Zlatan je savais qu'il fallait que je fasse un match de malade pour l'arrêter.

Juventus' Alessandro Del Piero, (R), run
Sébastien Frey a affronté de nombreuses fois Alessandro Del Piero / NICO CASAMASSIMA/GettyImages

Le défenseur qui vous a mis le plus en confiance ?

S.F. - Fabio Cannavaro. Il a vraiment tout gagné. Ceux qui crient au scandale pour son Ballon d'Or 2006 sont des malades mentaux. Il n'était pas très grand, mais je n'ai jamais vu un joueur lui prendre le ballon de la tête. Il avait une mentalité de gagnant, tu apprends beaucoup de ce type de joueur.

Si vous deviez créer votre gardien idéal en fonction des différents points (Réflexe, travail sur la ligne, jeu au pied, détente, personnalité et longévité), en associant une qualité à un gardien ?

S.F. - Je me mets sur la catégorie détente. En réflexe, je mets Jan Oblak. Travail sur la ligne, je choisis Gigi Buffon. Au jeu au pied, j'opte pour Julio César. La personnalité je mets, Manuel Neuer et la longévité, je dis Iker Casillas.

La rédaction de 90min remercie Sébastien Frey pour sa disponibilité.

De l'AS Cannes jusqu'aux sommets de la Serie A, en passant par l'équipe de France, Sébastien Frey s'est livré au micro d'Elvin de Fazio et de 90min au cours d'un long entretien où il retrace sa carrière, évoque les légendes qu'il côtoyé ou affronté, de Roberto Baggio à Gianluigi Buffon, en passant par Zlatan Ibrahimovic, Francesco Totti ou Alessandro Del Pierro, sans oublier le légendaire Ronaldo.

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