Interview Exclusive : Julie Thibaud se confie à quelques semaines de la liste d'Hervé Renard pour la Coupe du monde

Julie Thibaud n'a qu'un seul objectif en tête : disputer la Coupe du monde avec les Bleues.
Julie Thibaud n'a qu'un seul objectif en tête : disputer la Coupe du monde avec les Bleues. /
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Elle est l'une des cadres des Girondins de Bordeaux ! Julie Thibaud n'a quasiment pas raté la moindre rencontre de D1 Arkema cette saison et a pu aider son équipe à assurer son maintien dans l'élite du football féminin. Désormais, elle est tournée vers son prochain objectif : disputer la Coupe du monde avec les Bleues. Convoquée lors du Tournoi de France au mois de février dernier, on a pu s'entretenir avec la joueuse de 25 ans à quelques semaines de la liste d'Hervé Renard.


Tout d'abord, comment est venue cette passion pour le football ?

L'envie de jouer au foot ? Je l'ai eue très jeune. Parce que j'étais une fille qui aimait se dépenser, qui aimait faire du sport. Et en fait mon frère jouait au foot. Je me suis donc naturellement dirigée vers ce sport.

Désormais, tu joues un peu partout sur le terrain. Tu peux jouer au milieu, en charnière centrale, mais aussi en latérale droite. Quel est le poste que tu préfères ?

J'ai longtemps aimé jouer au milieu, c'était mon poste au moment où j'ai commencé. Maintenant, ça fait plusieurs années que je me suis stabilisée en défense centrale. Aujourd'hui, j'aime ce poste et je me sens à l'aise sur le terrain.

Comment expliques-tu cette polyvalence ?

Ça a souvent été moi, lorsqu'il manquait une joueuse à certains postes et qu'il fallait quelqu'un pour dépanner. Après, mon jeu fait que je peux aussi jouer milieu ou latérale. J'ai la capacité à jouer à ces deux postes et c'est un point positif pour les coachs d'avoir cette polyvalence dans un effectif.

Quand tu étais plus jeune, est-ce que tu avais des modèles ?

Je n'ai jamais eu trop de modèles, que ce soit dans le foot masculin ou féminin. Au départ, pour moi, le foot, c'était une passion et je ne rêvais pas d'en faire mon métier. Ça n'existait pas du tout quand j'étais jeune. Je regarde énormément de foot à la télé. J'adore le foot, j'adore ce sport, mais je n'ai pas de modèle particulier dans ce sport.

Pour revenir un peu sur ton parcours. Tu débutes à l'AS Echiré et en 2015, alors qu'il n'y a pas de section féminine, tu rejoins l'ASJ Soyaux. Pourquoi ce choix ?

C'était tout simple en fait. On arrive à la fin du collège et j'ai été sélectionnée pour aller au pôle espoir à Tours. J'habitais sur Niort à l'époque et dans la région, le seul club de foot féminin de haut niveau, c'était Soyaux. Le choix s'est très vite dirigé vers ce club.

Tu débutes en D1 Arkema dès la saison 2014/15. Qu'est-ce que ça fait de se lancer aussi tôt au plus haut niveau du foot féminin en France ?

Aujourd'hui, c'est une fierté parce qu'il y a très peu de joueuses qui peuvent dire qu'elles ont débuté si tôt en D1. Pour moi, c'est une fierté ! Quand on a 16 ans et qu'on joue contre le Paris Saint-Germain, on ne se rend pas trop compte de ce que c'est.

Il y avait de la pression sur les premières minutes ?

C'était un contexte un peu particulier. Les joueuses de D1 ne pouvaient pas aller jouer contre Paris, parce que le match était en semaine. Il y avait donc énormément de jeunes joueuses qui avaient été sélectionnées pour jouer. On ne jouait pas avec énormément de pression. C'était surtout un bonus pour nous !

Je voulais faire une petite parenthèse autour de Soyaux. Le club est proche de la faillite. Est-ce que c'est une situation qui te touche, alors que c'est ton premier club au haut niveau ?

Oui forcément. C'est une situation qui touche toutes les joueuses qui sont passées par Soyaux. Après, il y a eu énormément de changements depuis mon départ. Je suis partie, je n'étais pas dans le club pour savoir comment il était géré. Mais on voit forcément, qu'à un moment donné, il y a eu des soucis quelque part. C'est triste ! C'est un club historique, c'est le club avec lequel j'ai commencé en D1, donc ça me touche.

Est-ce que tu penses que ça peut impacter les jeunes joueuses de Soyaux pour la suite de leur carrière ?

C'est certain ! Quand tu es une jeune joueuse et que ton équipe première a joué en D1 et qu'elle va jouer en D2 ou même plus bas, c'est forcément différent. Tu ne te projettes pas de la même manière dans ta future carrière. Ce sont des jeunes joueuses qui n'ont pas encore eu leur chance en D1 ou qui viennent tout juste de l'avoir. Il sera donc difficile de retrouver directement un projet où elles peuvent s'inscrire en D1. Même si voilà, aujourd'hui, il y a énormément de clubs structurés qui sont prêts à accueillir des jeunes joueuses talentueuses.

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Julie Thibaud a disputé la Coupe du monde U20 en France, en 2018. / FRED TANNEAU/GettyImages

En parlant de talent, tu as pu remporter l'Euro U19 en 2016 en Slovaquie. Est-ce que ça reste l'un des moments marquants de ta carrière ?

Forcément ! Quand un tournoi se finit avec un titre, ça reste un énorme souvenir. C'était en 2016 et les gens en parlent encore. Bien sûr, je me suis construit d'autres souvenirs par la suite. Mais c'est vrai qu'une victoire, ça marque toujours un peu plus, d'avoir la médaille, le trophée...

Et il y a encore une finale l'année d'après !

Exactement. Il y a eu une finale l'année d'après, où malheureusement on perd. Et puis l'année suivante, il y a aussi la Coupe du monde U20, qui reste pour moi, un énorme moment gravé dans ma tête. Parce que c'était en France, devant toutes nos familles ! C'était quand même un moment extraordinaire. Certes, on finit sans médaille, mais c'était quand même une super aventure. Je pense que toutes celles qui l'ont vécu sont d'accord pour le dire. On a pu passer de super moments ensemble, on a juste regretté de ne pas avoir une médaille durant cette compétition.

"C'est certain que le changement de propriétaire a un peu changé les choses au niveau de la section féminine"

Julie Thibaud

Désormais, tu évolues à Bordeaux depuis 2017. Comment se passe ta nouvelle vie en Gironde ?

Ça se passe très bien ! On sait tous que le cadre de vie à Bordeaux est très bien, pour vivre, pour jouer au foot... En jouant, j'ai trouvé mes marques assez rapidement dans cette ville et dans ce club. Aujourd'hui, je suis très bien à Bordeaux. J'ai fait six ans de ma carrière à Bordeaux et j'ai vécu de très bons moments, avec la qualification en Ligue des champions... Là, on vit des moments un peu plus difficiles. C'est vrai que là, on a la sensation que le projet s'essouffle un peu. Mais nous les joueuses, on est encore concentré sur la fin de saison avec notre équipe et on verra ensuite ce qu'il se passe.

Justement, je voulais revenir sur le projet. Depuis le changement de propriétaire en 2021, est-ce que les ambitions ont été revues à la baisse pour la section féminine ?

C'est certain que le changement de propriétaire a un peu changé les choses au niveau de la section féminine. Après, je dirai que ça vient aussi de la situation des garçons. On ne va pas se mentir, ça nous a largement impactées, que ce soit la section féminine ou le club en général. Mais aujourd'hui les ambitions du club, on l'a vu cette saison, ça reste le maintien.

Forcément, quand on passe d'une saison où on se qualifie pour la Ligue des champions au maintien, les ambitions changent. Aujourd'hui, ils veulent s'appuyer sur un effectif plus jeune, sur des joueuses qui sont formées à Bordeaux et s'appuyer sur ça pour grandir. C'est vrai que nous, les joueuses qui sommes là depuis le début, c'est un peu différent du plan qu'on avait eu quand on a signé à Bordeaux. Mais c'est un projet qui peut s'inscrire dans la durée, donc on va voir ce que ça donne.

Effectivement, il y a énormément de jeunes talents dans l'effectif. En plus de toi, on retrouve Mylène Chavas ou Ella Palis qui ont été convoquées avec les Bleues. On peut donc vous voir jouer les premiers rôles dans les années à venir ?

Je pense et j'espère que c'est l'objectif du club. Pour l'instant, on sait que ce ne sont pas forcément les meilleures années des Girondins de Bordeaux. Je parle en général, pas seulement chez les féminines. Il faut s'appuyer sur un noyau de joueuses qui, pourquoi pas, viennent d'ici et qui ont la culture club, pour pouvoir construire une équipe autour de ça. Et après, pouvoir aller chercher un peu plus haut au classement dans les années à venir.

Sur le plan personnel, tu n'as quasiment pas raté le moindre match. Comment juges-tu ta saison ?

Sur le plan personnel, je savais que ça allait être une saison où j'étais potentiellement une des cadres, des leaders, et que j'allais être beaucoup sollicitée. Mon objectif était de jouer tous les matchs. Malheureusement, j'ai eu une suspension lors du match aller face à Fleury. Mais pour l'instant, niveau temps de jeu, je suis satisfaite. J'ai joué quasiment tous les matchs, j'ai essayé d'apporter mon maximum pour l'équipe.

On savait que ça allait être une saison difficile. On a perdu beaucoup de joueuses. On avait beaucoup de jeunes. On a réussi à construire quelque chose ensemble ! Personnellement, je suis donc assez satisfaite de ma saison, parce que c'est l'une des premières où je me sens comme une leader, où je peux vraiment me concentrer sur mon jeu, être focus sur tous les matchs et essayer de donner 100%.

Est-ce que ce nouveau rôle de leader te plaît ?

Oui bien sûr ! C'est un rôle qui me plaît, parce que je pense que naturellement, j'ai un peu ce côté leader en moi. J'aime aider, j'aime faire progresser. Après, j'ai seulement 25 ans. On va dire qu'à mon poste, je peux encore progresser. Donc il faut aussi que je me concentre sur moi, en tant que joueuse, et essayer de passer des caps.

Justement, tu peux compter sur Patrice Lair. Annoncé sur le départ en janvier 2022, il reste le coach de Bordeaux après le soutien des joueuses. Quelle est sa relation avec l'effectif bordelais ?

En janvier 2022, on a évité qu'il soit sur le départ. On a fait ça parce que c'était une saison compliquée pour les Girondines. On avait déjà eu un changement de coach, on avait pas mal de petites histoires dans l'effectif. On voulait éviter de faire beaucoup de changements. C'est vrai qu'on s'est mobilisé pour dire que ce n'était pas forcément le bon moment pour changer de coach.

Aujourd'hui, Patrice nous remercie énormément pour ce qu'on a fait. Forcément, je pense qu'on a un groupe un peu spécial pour lui. Après, c'est un coach qui n'a jamais connu la lutte pour le maintien en D1 donc c'est aussi quelque chose de nouveau pour lui. Mais je pense qu'il est très attaché à ce groupe et il a vraiment envie de faire progresser les joueuses pour qu'elles aillent le plus loin possible et notamment en sélection.

"Aujourd'hui, les clubs qui performent dans le foot féminin, ils ont de gros clubs masculins derrière"

La joueuse de 25 ans

De ton point de vue, comment juges-tu l'évolution du football féminin en France ces dernières années ?

Il a forcément un peu évolué. Mais voilà, je pense qu'après la Coupe du monde, on aurait pu prendre un autre tournant dans notre championnat. Aujourd'hui, on se fait dépasser par les championnats à côté et c'est maintenant qu'on se réveille. J'ai envie de dire qu'il n'est jamais trop tard. C'est important que tout le monde se mobilise, que ce soient les joueuses, les clubs, la fédération, pour faire augmenter le niveau de ce championnat, installer des infrastructures, avoir des conditions...

Pour nous, les joueuses, c'est important que l'on soit reconnue comme professionnelle. On peut toujours faire mieux, c'est sûr. Mais le championnat a quand même énormément évolué. Moi, j'ai commencé en D1, on s'entraînait deux à trois fois par semaine. Aujourd'hui, je m'entraîne tous les jours et j'arrive à en vivre. Donc forcément, ça a évolué. Mais on espère toujours que ça évolue plus vite et qu'on rattrape le retard sur les garçons. Mais ça ne se fera pas en un claquement de doigts. Il faut des étapes. La fédération, les clubs et les joueuses ont compris que le tournant était peut-être maintenant. À voir ce qu'il va se passer cet été.

Les mesures qui ont été prises doivent-vous satisfaire ?

En tant que joueuse, ça fait longtemps qu'on attend ça. Entre joueuse et avec le syndicat des joueuses, ça fait une bonne année qu'on en discute. On espérait que les choses avancent. Aujourd'hui, la fédération essaye de prendre les devants pour améliorer tout ça. Donc forcément, on est satisfaite, parce que même s'il n'y a pas des choses qui nous concernent directement, faire progresser les autres clubs, c'est aussi bien pour le niveau global du championnat.

Comment expliques-tu que l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne ou l'Allemagne aient rattrapé aussi vite leur retard sur la France ?

C'est difficile à expliquer parce que je pense que la France avait énormément d'avance. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui, les clubs qui performent dans le foot féminin, ils ont de gros clubs masculins derrière. L'image du foot féminin se rapproche de celle des garçons. Les meilleurs championnats aujourd'hui chez les garçons, c'est la Premier League, c'est la Liga, c'est la Serie A, c'est la Bundesliga. Chez les filles, c'est un peu la même chose.

Les clubs de Premier League sont capables de mettre de très bonnes infrastructures pour les joueuses. Les plus grands clubs en Espagne, en Italie, ils essayent de faire la même chose. C'est peut-être ce qui manque un peu à la France. On les a les gros clubs. Mais il y a toujours des équipes de Ligue 1 qui n'ont pas toujours pas de clubs en D1 ou en D2. Dans les autres pays, je ne sais pas si les mentalités sont différentes. En tout cas, l'amour du football semble un peu plus grand.

En Angleterre, il y a des matchs de cinquième division qui sont énormément regardés. En France, le National 1 ou le National 2, même la Ligue 2, ne sont pas beaucoup suivis. On ne peut donc pas demander à avoir 50 000 personnes pour un match de foot féminin, sachant que même la Ligue 2 n'est pas beaucoup regardée.

La culture joue énormément. Le football est beaucoup plus ancré à l'étranger...

C'est ça. Je pense qu'en France, on a la culture de notre équipe nationale parce qu'on gagne des titres, ce qu'on ne fait pas aujourd'hui dans le football féminin. Mais après, la culture club... Oui, il y a des clubs qui sont énormément soutenus, mais je ne pense pas qu'on ait le même amour qu'en Angleterre.

Est-ce que c'est devenu un objectif, à l'avenir, de jouer à l'étranger ?

Bien sûr. Quand on voit ce qui se passe à l'étranger. Quand on voit la qualité des championnats. Quand on voit les équipes anglaises, italiennes, espagnoles, aller loin en Ligue des champions, ça donne envie de connaître ces championnats. Il y a beaucoup de choses en D1 où on aimerait faire progresser les choses. Et dans certains championnats, ces choses-là sont faites. Forcément, jouer devant plusieurs centaines de spectateurs, ça donne peut-être plus envie de jouer pour ce maillot, de jouer pour ce club, ce qu'il n'y a pas encore en France.

Aujourd'hui, tu vas en Angleterre, tu remplis des stades... C'est quand même quelque chose qu'en tant que joueuse, tu as envie de connaître. Après, on ne va pas se mentir, il n'y a que très peu de métier qui nous permettent d'aller jouer un peu partout dans le monde. Si le football le permet, c'est aussi quelque chose qu'il faut faire dans sa vie, pour découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux championnats... C'est aussi quelque chose de bien pour ton apprentissage personnel.

Et justement, est-ce que tu as une préférence en cas de départ à l'étranger ?

En Europe, ma préférence, c'est la Premier League. C'est un championnat qui correspond très bien à mon profil de joueuse. C'est vraiment le championnat anglais qui m'attire le plus maintenant. Après, j'aime aussi beaucoup la culture américaine, la vision des athlètes aux États-Unis. C'est complètement différent de ce qu'on peut voir en Europe. Je ne mets pas une croix sur une possibilité de rejoindre un jour ce championnat.

Concernant ta carrière internationale. Tu as été convoquée une fois avec les Bleues en septembre 2020 puis tu es revenue en février dernier pour le Tournoi de France. Je voulais déjà savoir, qu'est-ce que ça fait de jouer avec l'équipe première tricolore ?

C'est vraiment une fierté. Tu te dis : "je représente mon pays, je suis sur le terrain et sur le dos, j'ai le maillot de l'équipe de France". Je pense que tout athlète de haut niveau, que ce soit français ou étranger, rêve de représenter son pays. Donc forcément, c'est une immense fierté. C'est un peu un des objectifs personnels qu'on se met dans un coin de la tête en tant qu'athlète. Et de pouvoir le réaliser, c'est quelque chose d'extraordinaire.

Et d'avoir attendu aussi longtemps entre la première convocation et la première sélection, est-ce que ça rend le moment encore plus beau ?

Oui peut-être ! Après, c'est quelque chose que j'attendais depuis longtemps, parce que j'ai été appelée plusieurs fois d'affilée. Tu te dis que tu vas avoir ta chance. Et au final, tu attends. Mais tu continues de travailler et quand ça arrive, tu te dis : "je n'ai pas baissé les bras, j'ai continué à bosser et aujourd'hui ça paie". Voir le travail qui paie, c'est vraiment satisfaisant pour une joueuse.

C'était d'ailleurs le dernier rassemblement de Corinne Diacre. Est-ce que tu sentais une atmosphère pesante dans le vestiaire ? Est-ce que tu te doutais de ce qui allait arriver ?

Non, je n'ai pas senti l'atmosphère pesante. Je n'ai pas senti une atmosphère plus pesante que d'habitude. On sait très bien que la situation pour certaines joueuses n'était pas idéale. Moi, je n'ai jamais eu aucun souci. Ça s'est toujours très bien passé. Après, on sait tous ce qui s'est passé, et j'ai été la première surprise de voir tout ça sur les réseaux ou dans les médias.

"La plus grosse force d'Hervé Renard pour ce groupe, c'est son expérience."

La défenseure de Bordeaux

Désormais, c'est Hervé Renard qui est à la tête des Bleues. Qu'est-ce que tu dois faire de plus pour faire partie de la liste ?

Je dois juste continuer de travailler et continuer de jouer mon football. Je dois montrer tous les week-ends que j'ai ma place dans ce groupe. Mes trois sélections ont aussi pu montrer que je pouvais être performante en équipe de France. À moi de continuer à le montrer avec mon club. Je sais que ça viendra aussi par des résultats collectifs en club, donc il faut qu'on se mette à gagner, qu'on se mette à marquer des buts. Et si collectivement, ça fonctionne, je sais qu'individuellement on brillera aussi. C'est un effort collectif.

Tu as déjà eu des contacts avec Hervé Renard ?

Je n'ai pas eu de contact directement avec lui. Après, je parle beaucoup avec mon coach qui a eu quelques contacts avec lui. Mon objectif est clair : c'est de participer à la Coupe du monde et je donnerai tout jusqu'à la fin. Et même si je n'ai qu'1% de chance, je donnerai tout jusqu'à la fin pour pouvoir participer à cet événement.

Hervé Renard c'est un très grand nom. Il vient de faire la Coupe du monde masculine avec l'Arabie Saoudite. Qu'est-ce qu'il peut apporter pour le football féminin en France ?

Déjà son expérience du haut niveau ! Il a énormément d'expérience. Dans sa carrière d'entraîneur, il a entraîné des clubs et des sélections. Forcément, il va apporter cette expérience. Après le football féminin reste différent du football masculin, je pense qu'il aura un petit temps d'adaptation. Mais de ce que j'ai vu, ça a l'air de très bien se passer. La plus grosse force de ce coach pour ce groupe, c'est son expérience. Il a déjà gagné des titres, donc forcément ça aide dans un groupe.

Est-ce que la France sera championne du monde l'été prochain ?

Tout le monde dit qu'on a un groupe pour aller très loin dans une compétition internationale. On a les joueuses et la qualité pour. Maintenant, à nous de créer ce groupe et à nous d'aller le plus loin dans cette compétition. On a clairement les cartes en main pour aller loin et c'est à nous de jouer. On sait qu'on est une équipe talentueuse. On sait qu'on a des joueuses de qualité, que ce soient des joueuses d'expérience ou des jeunes. C'est à nous de mettre en place un groupe et d'aller chercher ce trophée.

Au niveau des autre sélections, est-ce qu'il y a des pays que tu redoutes tout particulièrement ?

Forcément, on sait que les Américaines sont toujours prêtes pour ce genre d'événements. On sait que les résultats dans leur saison ne vont pas forcément être le reflet de la compétition. Mentalement, elles sont hyper préparées à jouer ces compétitions, donc c'est un gros atout pour elles. Après, le pays-hôte, il a toujours sa carte à jouer. Il est devant son public, il va y avoir énormément de gens qui vont venir au stade. C'est toujours un plus dans cette compétition. Bien sûr, il y aussi d'autres grandes équipes. On sait que l'Angleterre sort d'un titre. Il y a des équipes qui sont très bien placées pour aller chercher ce titre.

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