Interview exclusive : De Martigues au Bayern, l'incroyable parcours d'Inès Belloumou, pépite du football français

  • Formée à Martigues, Inès Belloumou a signé au Bayern Munich cet été
  • La latérale gauche française évoluait au Montpellier HSC la saison dernière
  • Elle s'est confiée en exclusivité à 90min

Inès Belloumou a déjà été présentée à l'Allianz Arena. | Crédit photo : @inesbelloumou sur Instagram
Inès Belloumou a déjà été présentée à l'Allianz Arena. | Crédit photo : @inesbelloumou sur Instagram /
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Il va falloir la suivre de très près dans les mois à venir. Après s'être révélée du côté de Montpellier, Inès Belloumou vient de s'engager avec le Bayern Munich cet été. Formée à Martigues, la latérale gauche de 22 ans est passée par l'OM et Montpellier HSC, avant de poser ses valises du côté de la Bavière.

Et ce n'est que le début pour l'une des grandes pépites du football féminin tricolore ! Alors qu'elle évolue désormais pour l'un des meilleurs clubs européens, Inès Belloumou ne se fixe aucune limite pour la suite de sa carrière, avec notamment son rêve de disputer les Jeux olympiques à Paris. Elle s'est confiée en exclusivité pour 90min.


90min - Bienvenue Inès ! Tout d'abord, comment est venue cette passion pour le football ?

Inès Belloumou - J'ai commencé le football en club à cinq ans, au FC Martigues. J'ai suivi mes frères. Quand j'étais petite, j'étais en admiration devant mes frères. C'étaient mes idoles ! Je faisais tout comme eux. Pourtant, je n'ai pas trop suivi mes sœurs qui faisaient du handball. J'ai suivi mes frères. Ma mère m'emmenait tout le temps en poussette voir mes frères jouer. Et c'est comme ça que je suis tombée dans le monde du foot.

Son parcours

Tu es née à Martigues, tu as joué là-bas, tu as ton frère (ndlr : Samir Belloumou) qui joue encore là-bas. Est-ce que c'est un club que tu suis encore avec beaucoup d'attention ?

Toujours ! Quand j'étais à Montpellier, j'essayais de rentrer tout le temps pour aller voir les matchs. J'avais la chance que ce ne soit qu'à une heure. Mon frère, c'est le capitaine. Ça fait six ans qu'il est là-bas. C'est vraiment un leader là-bas. C'est le patron et c'est un très, très bon joueur. Pas parce que c'est mon frère, mais parce que c'est vraiment un bon joueur. On n'a pas du tout le même profil. C'est un milieu récupérateur, très technique, il a la vista, le petit jeu etc... Moi ce n'est pas trop ça ! Lui, il est en récupération. Moi, je suis plus rapide. C'est vraiment tout l'opposé !

Sinon, je suis tout le temps. Je suis le compte Instagram, le compte Facebook... Je suis tout ! Je suis la fan numéro 1 de mon frère. Mes frères sont des exemples pour moi. Je n'ai que des bons souvenirs à Martigues. Je n'ai pas un mauvais souvenir. Donc je ne peux que les suivre. Et l'année dernière, ils ont eu vraiment un gros parcours. Ils venaient de monter en National 1. Ils ont failli monter en Ligue 2... Avec les moyens du club, c'est beau !

Il y a des clubs comme Versailles, où il y a beaucoup d'argent. À Martigues, il n'y a pas beaucoup d'argent. Pourtant, on voit qu'il y a une ferveur. C'est avec le cœur qu'ils sont arrivés jusque-là. C'est une vraie équipe !

Tu restes donc dix ans à Martigues. Et ensuite, comment se passe ton départ pour l'OM ?

À partir de 15 ans, on n'avait plus le droit de jouer avec les garçons. Il fallait donc que j'aille avec une équipe féminine. J'étais obligée de partir. C'était un peu difficile. Je m'étais adaptée à ces garçons. Ils étaient comme mes frères. J'ai grandi avec eux. On était à l'école ensemble, puis on allait au foot ensemble.

Je pense que tous les footballeurs ont de très bons souvenirs des tournois. C'était vraiment le foot au maximum. C'était du pur plaisir. Ces moments-là sont restés dans ma tête. J'avais donc beaucoup d'appréhension à aller jouer avec les filles. Entre temps, il y a eu la Ligue de Provence, de Méditerranée... Au fur et à mesure, j'ai quand même pu m'adapter au foot féminin.

Et l'adaptation s'est bien passée avec l'équipe féminine à Marseille. C'était vraiment super bien. J'en connaissais certaines que j'avais parfois pu affronter avec les garçons, même si c'était rare. J'ai aussi pu intégrer l'INSEP dans le même temps. Je jouais en parallèle à l'INSEP et à l'OM. C'était un peu compliqué à mon âge. Je vivais à Paris et je rentrais les week-ends.

Tu vivais à Paris et tu rentrais à Marseille simplement pour jouer les matchs ?

C'est ça. Du dimanche soir au vendredi, j'étais à Paris. Je ne faisais même pas un entraînement avec l'OM et le week-end, je jouais le match. Une fois que je terminais le match, je prenais l'avion à Marignane et je remontais à Paris. C'était un train de vie assez intense.

Il y avait d'autres joueuses de l'OM avec toi à l'INSEP ?

Il n'y avait qu'une seule joueuse de l'OM qui était avec moi à l'INSEP. C'était quand même difficile. Mais l'adaptation n'était pas très compliquée. C'est juste le rythme qui était dur. L'avion, c'est fatigant même si on ne se rend pas compte. Tout le temps tout faire vite... Surtout à cet âge-là !

Pour revenir sur ton poste. Tu as toujours évolué en tant que latérale gauche ?

C'est surprenant peut-être, parce qu'il y en a beaucoup qui commencent ailières et qui terminent latérales. Moi, pas du tout ! J'ai toujours aimé défendre, mais je n'aimais pas jouer en défense centrale. J'aimais courir sur le côté ! Je défendais, j'attaquais... Mais je défendais plus que j'attaquais.

Quand on fait des deux contre deux, et qu'on change pour jouer les attaquantes, je préfère toujours défendre. Maintenant, j'ai développé cette capacité à attaquer, parce que le poste de latéral le demande. Sinon, j'ai toujours aimé cette hargne de défendre. Je me considère vraiment comme une défenseure.

"Je préfère défendre qu'attaquer", c'est une phrase qui reste rare dans le football moderne.

Quand j'ai commencé à évoluer dans le football à haut niveau, j'ai goûté à cette envie d'attaquer. Quand je jouais avec les garçons, on me demandait de défendre et de faire des centres. J'ai joué piston également avec Montpellier. Et j'ai découvert un nouveau truc. Ça te permet d'avoir de la variété dans le jeu. Désormais, je ne suis pas une simple latérale gauche défensive. Je sais attaquer maintenant, je sais être piston... Parfois, je joue excentrée, mais je suis vraiment une latérale gauche.

Son profil technique

La saison passée, tu as pu jouer parfois en tant que piston et parfois latérale. Est-ce que ce n'était pas compliqué de faire le changement d'un match à l'autre ?

Lors de la saison 2021/22, j'ai tout le temps joué en tant que piston. Là, j'ai pu vraiment m'adapter à ce poste. J'ai progressé énormément en peu de temps, parce qu'on découvre un nouveau poste et qu'il faut vite s'adapter. On essaye de trouver des automatismes avec les coéquipières. La saison passée, on a plus alterné. On n'a pas réussi à trouver le système qui nous correspondait. Il y a des moments où je jouais latérale et d'autres piston.

Moi je préfère jouer en tant que latérale. J'arrive à combiner avec mon ailière. Il y a des triangles qui se forment. Quand tu es piston, tu es seule dans le couloir. Tu dois un peu te débrouiller toute seule. Je préfère être dans le jeu de combinaisons.

Pour ceux qui vont te découvrir avec cette interview, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur tes qualités et tes axes de progression ?

L'une de mes qualités se trouve dans le jeu de passe, dans le jeu avec le ballon. À l'inverse, je ne suis pas une dribbleuse. Je n'ai jamais été une dribbleuse. J'ai progressé, mais je peux encore plus. C'est véritablement mon axe de progression. Sinon, je suis une joueuse de possession. Quand on a la possession, je sais alterner entre calmer le jeu et l'accélérer. Je suis plus dans ce jeu-là plutôt que d'aller percuter seule.

Après, j'ai aussi des qualités défensives. Comme j'ai toujours été latérale gauche, j'ai tous les repères. Dans mon positionnement, ma tactique, j'ai encore une marge de progression. C'est normal, je n'ai que 22 ans. J'ai aussi des qualités en contre-attaque. Je me projette vite vers l'avant.

Et je peux dire que dans un groupe, je suis quand même une leader. Je donne de la voix sur le terrain. J'ai la dalle. Je n'accepte jamais de perdre. Je suis une gagnante. Parfois, c'est un peu chiant. Mais ça me caractérise vraiment, ce côté un peu du sud. Ma famille est un peu comme ça.

Même à l'entraînement ?

Tout le temps ! Je suis exigeante avec moi-même. Je n'accepte pas l'échec. Je veux toujours faire plus.

C'est aussi une qualité d'avoir cette mentalité-là...

Oui, c'est certain ! Mais certaines fois, ça peut être embêtant. Sur le terrain, j'avais des coéquipières à Montpellier qui étaient aussi caractérielles. On se rentrait dedans et après ça allait, parce qu'on s'adore. Mais c'est le foot. C'est parce qu'on fait ce qu'on aime vraiment.

"Mon agent m'a appelé et m'a dit qu'il avait une bonne nouvelle et que Montpellier me proposait un contrat. À 18 ans, quand Montpellier te propose un contrat, tu es vraiment contente."

Inès Belloumou

Pour revenir sur tes axes de progression, tu as parlé des dribbles. Pourtant, tu restes assez solide dans ce domaine.

Avant, j'étais une joueuse qui jouait exclusivement de l'extérieur. Je rentrais extérieur, puis je repartais extérieur. J'avais toujours cette feinte. Avec Montpellier, j'ai progressé sur le crochet intérieur. Ça m'a ouvert beaucoup plus de solutions. Auparavant, je jouais seulement sur le côté. Maintenant, j'ai la solution extérieure et intérieure. Désormais, mon adversaire direct ne sait pas où je vais aller. Elle ne sait pas si je vais aller à l'extérieur, à l'intérieur, combiner, aller seule... Sur ce point, j'ai vraiment progressé, mais il faut que je progresse encore plus.

C'est un point que tu as prévu de travailler encore dans les prochains mois ?

Oui ! Et déjà là, ça fait une dizaine de jours que je m'entraîne avec le Bayern Munich et je sens vraiment que la progression va aller vite.

Montpellier

En 2018, tu arrives à Montpellier. Tu as toujours affirmé que c'était un rêve de rejoindre Montpellier. Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu rejoins le club cette année-là ?

La première année, je jouais en U19. L'OM me proposait un contrat professionnel. Ce qui aurait pu être mon premier contrat pro. J'ai refusé ce contrat pour aller librement, sans rien toucher, à Montpellier. J'ai fait une année U19 sans rien gagner. J'ai refusé parce qu'on sait que Montpellier en France, c'est un grand club. Même si on n'avait pas réussi à toucher la Ligue des champions pendant un moment, ça reste un club mythique de France. On connaît tous le passé de Montpellier.

J'ai refusé ce contrat à l'OM pour aller en U19 à Montpellier. Je devais prouver que je pouvais toucher l'équipe première et avoir mon premier contrat pro. J'ai fait mon année en U19 et ça s'est très bien passé. J'étais encore à l'INSEP à ce moment-là, je faisais encore les changements. L'année d'après, en été, j'ai signé mon premier contrat pro. Mon agent m'a appelé et m'a dit qu'il avait une bonne nouvelle et que Montpellier me proposait un contrat. À 18 ans, quand Montpellier te propose un contrat, tu es vraiment contente.

Avais-tu eu des garanties au moment de rejoindre les U19 ?

Si tu es sûre de toi, tu sais que tu auras ton contrat. Si tu sais que ça ne va pas le faire, il valait mieux rester à l'OM. Je n'avais pas de garanties, mais j'étais quand même consciente de mes qualités, sans être prétentieuse. Je suis quelqu'un de challenge. Je me disais que si j'y vais, c'est pour avoir mon contrat. Ce n'est pas pour aller profiter de la plage à Montpellier !

J'ai tout mis en œuvre. J'ai travaillé à fond ma dernière année à l'INSEP. Après, j'ai fait le début de préparation avec la D1. Et on m'a dit, si tu fais une bonne préparation, t'as ton contrat. Autant te dire que j'ai tout donné (rires) ! À la fin, on m'a dit que je méritais mon contrat et j'ai signé quatre ans à Montpellier.

À quel moment dans ta carrière, as-tu eu le sentiment que tu pouvais faire carrière dans le football ?

Quand je jouais avec les garçons, il y avait des parents qui étaient trop gentils avec moi. Ils me disaient : "Inès, tu as vu l'équipe de France ! Nous, on rêverait de te voir là-bas". Moi dans ma tête, ce n'était qu'un rêve. J'avais un ordinateur et dessus, j'avais mis la photo officielle de l'équipe de France. Tous les jours, j'ouvrais l'ordinateur et je me disais "ça serait tellement beau"... Pour moi, c'était loin ! Je me disais que c'était inatteignable. Je les voyais comme des stars. C'était vraiment un truc de dingue.

Et quand je suis arrivée à Montpellier, je jouais avec certaines d'entre elles. Là, j'ai commencé à me dire que ça pouvait le faire. Maintenant, je n'ai toujours pas touché la sélection A. Je suis en U23 depuis quelques années et ça se passe très bien. Mais j'aimerais toucher les A, c'est l'un de mes objectifs.

Quand tu arrives à ton poste (à droite et à gauche), tu as Marion Torrent et Sakina Karchaoui. Plusieurs années plus tard, est-ce que tu considères qu'avoir joué avec des joueuses de ce niveau-là, ça t'a permis de prendre cette dimension ?

Marion (ndlr : Marion Torrent) et Saki (ndlr : Sakina Karchaoui) ont été des piliers pour moi à Montpellier. Quand je suis arrivée, j'étais toute petite. J'avais 17 ans. Elles m'ont accueilli comme des grandes sœurs. Il n'y avait que de la bienveillance, que des conseils... De mon côté, j'étais dans l'apprentissage. C'était comme des sœurs. J'ai pu prendre tout le positif des deux et j'ai essayé de faire ma propre personne.

Avoir des joueuses comme ça à un jeune âge, c'est vraiment un plus. Il faut savoir prendre et ne pas dire : "OK il y a des stars, mais je vais leur montrer...". Quand tu es jeune, tu n'as rien montré. Il faut que tu te montres, que tu t'imposes. Dans tous les sports, c'est comme ça ! Mais il faut comprendre que tu n'as rien fait, alors qu'elles oui. J'ai appris des deux et je les remercie encore. Je suis en très bons termes avec elles. On parle tout le temps ! Et franchement, c'est au top !

L'évolution du football féminin

Tu as débuté très jeune en D1 Arkema. Au fil des saisons, tu t'es imposée comme une titulaire. Est-ce que tu considères que l'après Coupe du monde 2019 a permis à la D1 Arkéma d'évoluer ?

Franchement non... Par rapport à ce qu'il se passe actuellement en Australie, on est loin d'y être. Je ne sais pas pourquoi ça met autant de temps en France. On avait l'impression que l'engouement était là à l'instant T. Quatre ans après, on n'a plus cette impression. Les stades ne sont pas pleins. L'engouement qu'il y a autour du foot féminin n'est pas fou. Sur les réseaux, ce n'est pas trop ça... On est toujours dans la critique du foot féminin. On nous compare tout le temps aux hommes, alors que ça n'a rien à voir.

Même les hommes qui font du foot savent qu'une femme et un homme n'ont pas le même corps. Je ne comprends pas. Dans les autres sports, on ne compare pas autant les femmes aux hommes. Je connais plein de basketteuses, handballeuses etc... Quand je discute avec elles, elles ne sont pas comparées. Elles sont juste admirées pour ce qu'elles font ! Il y a deux cases différentes : les basketteuses et les basketteurs.

Nous, on nous place dans une même case sauf qu'on n'a pas les mêmes capacités. Après, on nous critique ! C'est décevant. En France, ça n'avance pas à cause de ça en partie. Il y a une vision négative du foot féminin, alors qu'à l'étranger... J'y suis pour me permettre de dire ça. Ici, je vois comment c'est. Quand je vois les gens dans la rue, parfois, ils nous reconnaissent.

Quand on dit qu'on joue au Bayern, ils sont enthousiastes. En France, il y a toujours des réflexions... On n'est pas reconnues pour ce qu'on fait réellement. C'est désolant. Pour tous sportifs, quand on voit les stades vides... Les pays comme l'Angleterre ou l'Espagne ont trouvé les moyens d'attirer le public. Nous, on ne peut rien y faire. C'est tout ce qui est mis en place à côté. Je pense qu'en France tout ce qui est mis en place à côté, ce n'est pas assez.

"En France, ce sont d'abord les mentalités qui doivent changer. On compare toujours les femmes aux hommes. "

La latérale gauche tricolore

Est-ce que ça peut aussi être un problème de diffusion ? Pour les matchs de l'OL et du PSG, tout est OK. Mais pour les autres, pas tout à fait. Est-ce que ce n'est pas aussi à la fédération de mieux vendre le produit ?

J'ai eu des échos, mais je ne suis pas certaine. En Angleterre, si tu achètes les droits pour regarder les matchs des garçons, tu achètes les droits pour regarder les matchs des féminines. C'est vraiment bien ! Il y a de l'argent qui tourne dans le foot féminin. Même si les gens ne le veulent pas de leur plein gré, ils l'ont quand même. Et c'est comme ça que tu fais découvrir les choses. C'est comme quand tu es dans un marché et que quelqu'un te fait déguster des aliments gratuitement. Quand tu goûtes, tu te dis que finalement, c'est bon, mais que tu ne l'aurais peut-être pas acheté au début.

Si on fait ça, c'est une stratégie. Il y a plein de gens qui ne vont pas vouloir regarder le foot féminin de base. Mais peut-être que si on leur impose, avec une stratégie comme l'Angleterre, après, ils vont vouloir regarder et se dire que finalement, c'est bien, c'est intéressant. C'est plein de stratégies qui peuvent être mises en place. Je pense qu'en France, on ne met pas assez en œuvre. La fédération essaye vraiment de mettre des choses en place.

Maintenant, il faut que les clubs suivent aussi. Quand tu as des clubs qui ne sont pas vraiment professionnels, tu ne peux pas leur demander. Quand il n'y a pas d'argent dans le club, c'est compliqué. Dans le foot féminin, quand il n'y a pas une structure masculine, c'est compliqué d'avoir une structure féminine à part.

Qu'est-ce que tu penses des dernières améliorations ? Est-ce que cela permettra de rattraper le retard sur les autres championnats européens ?

En France, ce sont d'abord les mentalités qui doivent changer. Comme je l'ai dit au début, c'est un peu macho. On compare toujours les femmes aux hommes. Si cela ça ne change pas, même si on fait beaucoup à côté, ça peut avancer, mais pas autant que l'Angleterre. Après l'Angleterre, c'est un pays qui vit foot, mange foot... Ça, c'est autre chose ! Mais quand je vois des pays comme l'Allemagne, comme l'Espagne, où les mentalités des gens ont changé...

On a fait la présentation des équipes dans l'Allianz Arena. Il y a quelques années, il n'y a que les garçons qui faisaient ça. Désormais, on a mis les filles aussi. Ça nous permet d'être connues, au milieu de 40 000 personnes, qui étaient présentes ce jour-là. Ça te fait un nom ! Ça te donne envie de regarder ! Il y a des gens qui viennent pour les garçons, qui vont voir les filles et se dire que ça serait bien de regarder leurs matchs.

Ils nous mettent plus en avant. En France, c'est le ressenti que j'ai eu, les filles sont au second plan.

"Ça m'attriste de voir un club comme l'OM ne pas être en D1"

L'ex joueuse de l'OM ou de Montpellier

C'est aussi peut-être une histoire de clubs. En France, il y a les deux locomotives : l'OL et le PSG. Derrière, il faudrait aussi que des gros clubs mettent les moyens pour rester constamment dans le haut de tableau.

On dirait que les clubs, parfois, ne veulent pas se mouiller. Ils ne veulent pas envoyer l'investissement au début, parce qu'ils ont peur de ne pas gagner. Ils se disent qu'il faut miser sur la section masculine, parce que la section féminine ne rapporte pas beaucoup. Si on a cette réflexion, on n'avancera pas.

On peut le voir en Italie par exemple. Les gros clubs mettent les moyens et en France, il n'y n'en a pas assez...

En France, le problème, c'est que les gros clubs ne sont pas tous en D1. Des clubs comme l'AS Monaco, l'OGC Nice, l'OM... Quand on était avec Montpellier, on faisait des déplacements je ne sais où parce que dans le sud, il n'y a pas de clubs. Ça m'attriste de voir un club comme l'OM ne pas être en D1, où j'ai joué 2 ans là-bas. J'ai grandi juste à côté de Marseille, il y a une ferveur de fou là-bas. C'est désolant. Les clubs comme Monaco, Nice ont de grosses structures. Quand on voit que rien n'est mis en place pour les femmes, on souffle...

Pour revenir à l'Italie, c'est incroyable. Avant, ce n'était pas un championnat très attrayant pour les filles. Il n'y a pas tout le monde qui voulait aller là-bas. Là, on voit des Ella Palis qui vont en Italie parce qu'ils ont tout mis en œuvre pour attirer les bonnes joueuses. Ce n'est pas anodin ! Quand tu mets en place des choses, quand tu investis pour les joueuses, ça marche, c'est tout !

L'évolution de sa carrière

Quand tu démarres ta carrière, est-ce que tu envisageais de changer de championnat, quand tu savais qu'il y avait Lyon ou Paris en D1 ? Le fait d'avoir vu l'évolution ailleurs, est-ce que ça t'as poussé à partir ?

Quand j'étais petite, je voyais toujours Lyon. C'était surtout Lyon où vraiment, c'était le gros club en France et même en Europe. On était vraiment focus sur Lyon. Quand j'ai grandi, j'ai vu ce qu'il se passait ailleurs. Et j'ai eu des discussions avec des filles françaises qui jouaient à l'étranger. Elles m'ont dit qu'elles ne pourraient pas revenir en France. C'est dur d'entendre ça, quand on est Française. Et quand on m'explique, quand on rentre dans le détail, je comprends.

Quand tu as tout ça à disposition. Alors que quand tu ne joues pas à Paris ou à Lyon, et encore, tu n'as pas ça... Ça ne peut que te donner envie d'aller à l'étranger.

Revenons désormais sur ta carrière internationale. Tu as connu toutes les sélections de jeunes. Maintenant, c'est pour quand les A ?

J'ai signé dans un club qui, j'espère, me permettra de toucher la sélection A. C'était un rêve quand j'étais petite, maintenant, c'est vraiment un objectif. Mais ça reste un rêve quand même (rires). Quand tu espères depuis toute petite de toucher les A, ça serait vraiment une grosse fierté pour moi, pour ma famille, pour tout le travail, toutes les choses que l'on ne voit pas, les sacrifices etc... J'espère déjà faire une très grosse saison avec mon club. C'est le plus important.

M'imposer au Bayern, déjà ça serait une très bonne chose. La deuxième chose, qui reste dans ma tête, c'est de pouvoir participer aux Jeux olympiques l'année prochaine. Les JO en France, c'est... Pas besoin d'en parler je pense. Tous les sportifs rêvent de participer aux JO. Quand j'étais à l'INSEP, on préparait déjà les JO 2024. Pour te dire l'ampleur de la chose !

Tous les jours, on entendait Paris 2024 ! On faisait des sorties scolaires pour visiter des infrastructures qui étaient pour Paris 2024. C'était presque dans dix ans ! Je voyais ça dans très longtemps et puis maintenant, ça arrive là... Finalement, c'est demain ! Le temps passe très vite. C'est pour ça qu'il ne faut pas perdre de temps et j'espère vraiment faire une très bonne saison avec le Bayern Munich et toucher les A. Ça serait une grande satisfaction.

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Est-ce que ce transfert a été fait dans ce sens ? Sans les JO, est-ce que tu aurais peut-être attendu une saison de plus pour partir de Montpellier ?

Il n'y a rien à voir avec les JO. Je savais que je partais de Montpellier. Je ne savais pas vraiment où j'allais aller. J'avais des pistes, j'avais des propositions... Mais je n'étais pas sûre de la destination. J'étais juste certaine de quitter Montpellier. Je voulais passer un cap. Je voulais jouer la Ligue des champions. Je voulais toucher les gros clubs, que ce soit français ou étrangers. Même si j'avais une petite préférence pour l'étranger, pas de pays en tête. Mais je voulais toucher les tops clubs.

Pouvoir apprendre tous les jours, à l'entraînement. En dix jours, j'ai appris comme je ne sais pas combien de temps. JO ou pas JO, je savais que je partais de Montpellier. Pour passer un cap et m'imposer dans un gros club. Essayer de franchir un cap et pouvoir me positionner par rapport aux très grosses joueuses européennes.

Surtout que tu as joué avec énormément de joueuses qui sont actuellement présentes à la Coupe du monde féminine, avec les Bleues. Est-ce que ça te pousse à franchir cette dernière étape ?

Je sais justement que la France n'est pas inatteignable. Bien au contraire ! Surtout désormais, où on privilégie quand même beaucoup les jeunes. Avant, c'était difficile quand tu étais jeune d'aller en A. C'était compliqué. Il y avait une équipe qui était installée. Il y en avait parfois une qui montait, mais c'était vraiment très rare. Pour y rester, voilà...

Pour prendre un exemple, Vicki (ndlr : Becho) a sa première convocation et elle fait la Coupe du monde. La sélection dernière, elle était avec moi. On était aux Pays-Bas. On jouait ensemble. Et Naomie (ndlr : Feller), c'est pareil ! On a fait notre dernière sélection ensemble et là, elles sont à la Coupe du monde. Comme quoi, il n'y a rien qui est fait ! Si tu performes, tu peux y aller. Rien n'est fermé ! Si t'es forte, tu iras.

Est-ce que tu as des contacts avec Hervé Renard depuis sa prise de fonction ?

Je pense que le Bayern Munich en a eu avec lui avant de me recruter, que ce soit avec Corinne Diacre ou Hervé Renard. Il y en a eu. Personnellement, directement avec lui, non. Mais je pense que même les autres clubs qui m'ont fait une proposition de contrat ont eu au téléphone les sélectionneurs, que ce soit les sélectionneurs U23, les A (Corinne Diacre, Hervé Renard). Ils ont eu des contacts avec eux. Moi non, mais eux oui ! Et d'après eux, ils ont eu des retours positifs.

Son arrivée au Bayern Munich

Tu as reçu plusieurs offres en Amérique et en Europe. Pourquoi avoir choisi le Bayern Munich ?

Pour commencer, aux États-Unis, ils ont un très gros championnat. Mais je ne me voyais pas y aller maintenant. Je ne suis fermée à rien. Je suis à un âge où il faut que je trouve un projet qui me fasse progresser et qui me permette de toucher le très haut niveau. Le Bayern Munich, c'est ce que je recherchais au final. C'est un club qui est extrêmement pro. J'ai vu des choses qui m'ont impressionné, que ce soit dans le foot ou à côté. C'est le top du top !

Ces dernières années, elles font des belles choses. L'année dernière, elles ont été championnes de Bundesliga. Là, l'objectif, c'est d'aller le plus loin en Ligue des champions. Faire au minimum ce qu'elles ont fait l'année dernière. Voilà, une offre comme le Bayern Munich, ça ne se refuse pas.

Tu as pu visiter les infrastructures avant de signer ou tu as eu la surprise au moment de signer ?

Je n'ai pas eu le temps d'y aller. On m'a envoyé une vidéo. Et là, je me suis dit : "ah ouais, ça change". Ça change de tout ce que j'ai pu avoir dans ma carrière, pas qu'à Montpellier, mais partout. Même l'INSEP qui était le top, ce n'est pas égal au Bayern Munich. Je souhaite à tout le monde d'être entouré à ce point-là. Tu es joueuse, mais tu te sens entourée comme si tu étais une enfant. Il y a tout qui est à ta disposition...

Tu ne manques de rien ! Tu as envie de faire du vélo dans une piscine, tu peux faire du vélo dans une piscine. Tu as envie de faire un bain froid à 18h00, tu as tout à disposition. Tu as envie d'avoir des soins pendant 1h30, ils vont te faire ça pendant 1h30... Ça c'est extra-foot ! Mais ce qui est du terrain, c'est incroyable.

"On a l'image des Allemandes, qui sont très athlétiques... Mais il n'y a pas que ça finalement. "

La jeune joueuse de 22 ans

Comme tu as pu nous le dire, tu as fait l'Allianz Arena. Qu'est-ce que ça fait ?

Déjà, moi j'ai connu le Stade Vélodrome en grand stade. Il était plein, mais je n'étais pas sur la pelouse. C'est impressionnant le Vélodrome. Après, j'ai connu la Mosson où c'est vraiment un autre délire. Ça n'a rien à voir. C'est un petit stade plutôt familial. C'est un ancien stade qui était rarement plein. Et là, je suis arrivée à l'Allianz Arena, qui n'était pas plein du tout. Il y avait 40 000 personnes. C'était juste un match de gala.

Juste après ce match de gala, on a fait les présentations. Il y a l'équipe féminine, puis l'équipe masculine. Et c'est incroyable ! Tout ce qui est mis en œuvre, c'est vraiment impressionnant. Le public, le speaker... Tout est en grand ! On a eu un repas dans les loges. Pour les premiers jours, c'était impressionnant !

C'est fou de se retrouver à l'Allianz Arena pour l'un de ses premiers jours au Bayern...

Et en plus sur la pelouse (rires) ! C'était vraiment impressionnant. Après, ce qui m'a le plus impressionné, c'est le rythme du jeu à l'entraînement. Ici, il y a beaucoup de petits jeux. Ils veulent développer une joueuse intelligente. C'est la nouvelle joueuse. Tu te développes dans tous les domaines en fait. Ce n'est pas que physiquement. On a l'image des Allemandes, qui sont très athlétiques... Mais il n'y a pas que ça finalement.

Il y a beaucoup de travail athlétique, de musculation, ça, c'est vrai ! Chose que je ne faisais pas autant à Montpellier. J'avais l'impression d'être une athlète à un moment ! Mais après, tout ce qui est niveau foot... Tout ce qui est petit jeu, conservation de ballon, prise d'info... Il faut être très éveillée ! Si tu es dans un mauvais jour, tu passeras un très mauvais entraînement. Et pourtant, il manque encore 12 joueuses.

Est-ce que tu as réussi à te mettre dans le rythme directement ?

Tu n'as pas le choix ! Si tu veux passer des bons entraînements et pouvoir te faire respecter, il faut que tu te mettes vite dans le rythme. Le premier entraînement, c'était surprenant. Après, j'ai réussi à m'adapter au niveau de l'équipe. Mais ça prouve bien que tu ne peux que progresser ici. Être entourée de grandes joueuses comme ça, tu ne peux que progresser.

Emelyne Laurent vient de quitter le Bayern Munich. Tu te retrouves seule joueuse française en Bavière. Est-ce que ce n'est pas trop compliqué pour des débuts ?

Avant, il y avait Vivi (ndlr : Viviane Assey), elle est partie. Ensuite, il y avait Emelyne (ndlr : Laurent), puis elle est partie. Maintenant, il reste moi. Je pense qu'ils ne veulent pas nous voir à plusieurs (rires). Mais sérieusement non ! Je me débrouille en anglais. Ça facilite les choses. J'ai des cours d'allemand. L'adjoint est Français, donc ça facilite aussi les choses. Le coach est Norvégien, donc il parle en anglais à tous les entraînements. Je comprends et quand tu parles la langue du foot...

Après l'extra-foot, dans le vestiaire, je ne suis pas timide. Je parle avec les filles. Je tente, même si mon anglais est pourri, ce n'est pas grave, je me fais comprendre. Je comprends ce que les filles disent. Et c'est comme ça qu'on progresse finalement. Il faut toujours tenter, il faut essayer. Il ne faut pas rester dans son coin, quand tu arrives comme ça dans un pays.

Surtout que chez moi, il faisait 38 degrés quand je suis venue. Là, il fait 14/15 degrés et il pleut presque tous les jours. Si tu restes chez toi, toute seule, à cogiter, tu arrives aux vestiaires, tu subis la vie. Tu ne parles avec personne. Ça va être long !

Justement, pour le climat, ce n'était pas trop compliqué de quitter le sud pour aller en Bavière ?

Honnêtement, quand j'ai eu le coach, le directeur sportif et la directrice au téléphone, ils m'ont demandé de quoi j'avais peur et j'ai répondu du temps (rires). Mais bon, j'ai vécu un peu à Paris à l'INSEP. J'ai eu l'entre-deux. Mais là, ça n'a rien à voir. Quand ils m'ont dit qu'il faisait -10 l'hiver, j'ai peur (rires). Donc j'ai hâte de voir. Pour moi, on est déjà plus en été. L'été, c'est fini !

La Ligue des Champions

Cerise sur le gâteau, tu vas disputer la Ligue des champions. Et désormais, il y a le nouveau format, avec la phase de poules. Est-ce que ça rend cette compétition encore plus attrayante ?

Déjà c'est différent, parce que nous à Montpellier, on était focus sur la troisième place. Avec cette troisième place, tu n'es pas qualifié directement, il faut que tu passes par les qualifications. Là, avec le Bayern Munich, on est qualifiées. Et avec ce nouveau format, il y a plus de matchs. Toute façon, on me dirait de jouer un match de Ligue des champions. Je donnerai tout pour jouer un match de Ligue des champions... Et si en plus, on m'en rajoute !

C'est une énorme fierté et ça donne tous les jours l'envie de s'entraîner encore plus, de te pousser à ton maximum. C'est incroyable de se dire que tu joues la Ligue des champions... Si on m'avait dit ça quand j'avais cinq ans, je ne l'aurais pas cru. La Ligue des champions, tu te rends compte ! Moi qui suis dans le truc désormais, je donne corps et âme. Je veux m'imposer et avoir le maximum de temps de jeu. C'est un grand club. On est plusieurs au poste. Il faut savoir tout donner et savoir s'imposer.

Ce qui est beau, c'est que la concurrence s'annonce plus féroce que jamais pour le sacre. Tu peux clairement espérer aller au bout de cette Ligue des champions !

C'est ça... L'année dernière, elles ont gagné la Bundesliga. Et je regardais et je me disais que j'aimerais trop que ça m'arrive la saison prochaine. Être avec la tenue allemande et le trophée dans les mains ! Ça serait incroyable. En plus, les filles et les garçons ont gagné, donc c'était une fête incroyable. Je souhaite au minimum ça la saison prochaine. Et si en plus, il y a la Ligue des champions... Ça serait incroyable ! Et comme on disait, à Montpellier, on n'était pas un effectif très garni, ici, tous les postes sont doublés ou triplés. Que ce soit de la première à la troisième gardienne, le niveau est très haut.

Il faut savoir se faire sa place ! Il y aura beaucoup de matchs, donc il y aura une rotation. Ce n'est pas parce que tu ne joues pas un match que tu ne joueras pas le match d'après. Il faut toujours être ambitieux, optimiste. Il ne faut pas baisser la tête dès qu'il y a un échec. On est dans un gros club. C'est normal que parfois, je ne joue pas. Mais on est des gagnants, on est des compétiteurs et on veut jouer le plus possible.

Surtout que l'effectif s'est renforcé. En plus de toi, Pernille Harder et Magdalena Eriksson ont rejoint le Bayern Munich. Il y a donc de quoi rêver...

Cette saison, il y a eu neuf recrues. C'est énorme ! Quand j'ai parlé avec le staff, la direction du club, leur ambition, c'est le top du top. Leur recrutement n'est pas anodin. Ils veulent vraiment passer un cap. Ils veulent être en sécurité sur tous les postes. Même si à un poste, on a deux grandes joueuses, ça luttera entre les deux. Mais si y a une absente, il y a l'autre aussi. Il ne faut pas miser sur un onze et s'il y a une blessée, on met une jeune, sans manquer de respect aux jeunes. Ils ne veulent vraiment que des tops joueuses et ça montre l'ambition du club. Si elles ont gagné le championnat l'année dernière, ce n'est pas un hasard.

En plus de doubler les postes, c'est un effectif très jeune. On pense à Lea Schüller, Klara Bühl... Ça montre aussi que le Bayern Munich se prépare pour les années à venir...

Effectivement ! La gardienne titulaire, c'est une 2001, elle a mon âge. C'est quand même une équipe jeune. On voit que le club ne veut pas prendre que des joueuses expérimentées et ne pas donner la chance aux plus jeunes. Au contraire, des filles comme Bühl, comme Schüller, se sont imposée, alors qu'elles sont jeunes. Ça montre bien que le club ne prend en compte que le niveau, peu importe l'âge.

"Quand tu quittes un club comme Montpellier et que tu signes au Bayern Munich, tu as gagné beaucoup déjà."

La nouvelle joueuse du Bayern Munich

Est-ce que tu comptes t'inscrire dans la durée au Bayern Munich ?

Quand j'ai discuté avec eux, j'ai signé deux ans. C'est pour voir comment va se passer mon intégration. Et ils n'ont pas caché que si ça se passait bien, ils n'attendraient pas la fin des deux ans pour prolonger. Quand un club te laisse jusqu'à la fin de ton contrat, pour te dire que tu prolonges, tu n'as pas vraiment envie de rester. Ici, ils me l'ont dit direct. J'ai un contrat de deux ans, mais si au bout de six mois ou un an, ça se passe bien, je peux être prolongée. Ils savent que quand il y a des jeunes joueuses qui ont connu le haut niveau et qui ont de l'avenir en sélection, ils ne vont pas les mettre de côté pour garder les plus anciennes.

Est-ce que ça ne te met pas la pression de savoir que tu dois prouver très vite pour être prolongée ?

Je ne suis pas du genre à penser comme ça. Je pense à ce que j'ai à gagner et pas à ce que j'ai à perdre. Quand tu quittes un club comme Montpellier et que tu signes au Bayern Munich, tu as gagné beaucoup déjà. Il y a des fois à Montpellier où je ne jouais pas. Et ne pas jouer à Montpellier et ne pas jouer au Bayern, ce n'est pas la même chose. Sans manquer de respect à Montpellier, qui est un très grand club en France. Si tu joues un peu moins au Bayern Munich, c'est plus compréhensible, parce qu'il y a beaucoup de monde.

Je ne me mets donc pas ça en tête. J'ai quand même discuté avec le coach et c'est le plus important. Il ne pense pas comme ça. Si on m'avait dit de venir mais que je n'allais pas jouer, je ne serai pas venue. Je suis une compétitrice, je veux jouer. Là, on me donne les cartes. Maintenant, c'est à moi de montrer ! C'est comme quand j'ai quitté l'OM pour aller à Montpellier. J'aurais pu finir au placard à Montpellier, mais au final, j'ai réussi à signer mon contrat pro.

J'aime les challenges, je ne me mets pas de barrière ! Même si parfois des gens vont se dire que je ne mérite pas de signer au Bayern, ça ne m'atteint pas. Au contraire, ça me donne encore plus envie de montrer que je mérite d'être là.

On a déjà pu parler des objectifs collectifs. Mais pour terminer, quels sont tes objectifs individuels pour cette saison ?

Gratter le plus de temps de jeu. Plus tu as de temps de jeu au Bayern Munich, mieux c'est ! Avec le club, essayer de gagner le championnat comme l'année dernière. Aller le plus loin possible en Ligue des champions. Montrer mes capacités en m'adaptant au jeu du coach, à ses envies. Et puis toucher la sélection A ! Je veux clairement aller en équipe de France A et j'espère que ça arrivera cette année. J'ai hâte en tout cas.

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