France - Pays-Bas : les Bleues face au révélateur néerlandais en quarts de finale de l'Euro 2022

La milieue de terrain des Pays-Bas, Jackie Groenen, devra être surveillée de près par les Bleues, samedi.
La milieue de terrain des Pays-Bas, Jackie Groenen, devra être surveillée de près par les Bleues, samedi. / ANP/GettyImages
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Samedi 23 juillet (21h), l'Équipe de France affronte les Pays-Bas en quarts de l'Euro 2022. Un premier grand choc pour les joueuses de Corinne Diacre dans cette compétition face à des Oranges tenantes du titre, qui ont fait preuve d'une grande résilience pour atteindre les phases finales.

Elles ont su crocheter la poisse des blessures et lober un Covid-19 enquiquinant, non sans quelques pertes, mais elles ont assuré l'essentiel en s'extirpant d'une phase de groupes où les pépins se sont enchaînés. Personne n'aurait imaginé voir les Pays-Bas, champions sortants, flirter avec une élimination historique (jamais la tenante du titre n'a été éliminée dès les poules d'un Euro), et pourtant.

""Pour l'instant, nous avons fait un bon match contre la Suède, vingt-cinq bonnes minutes contre le Portugal (3-2) et contre la Suisse, on a senti qu'il y avait du doute. On était menacés d'élimination et l'équipe était en difficultés (...) C'est très dur, mais on s'en sort bien.""

Mark Parsons, sélectionneur des Pays-Bas

Un parcours qui ne fait néanmoins pas des Bleues, qui n'ont jamais passé les quarts de finale de cette compétition, les favorites. Déjà, du fait de leurs expériences récentes. Les Pays-Bas restent sur un titre en 2017 et une finale au Mondial 2019 en France. Aussi du fait que leurs adversaires ont des circonstances très atténuantes, le loupé n'a rien à voir -s'il faut une comparaison- à cette Norvège totalement passée à côté de son sujet et de son Euro.

Covid-19 et blessures, un sacré cocktail à digérer

Si les coéquipières de Wendie Renard ne se sont pas écroulées après le forfait définitif de leur avant-centre star Marie-Antoinette Katoto, les Oranges ont été privées de pas moins de cinq cadres. Elles n'ont pas eu une mais trois blessées, dont deux forfaits définitifs à digérer. Dès la 22e minute du match contre la Suède, c'est la gardienne et capitaine Sari van Veenendaal qui sortait sur blessure, puis c'est l'attaquante Lieke Martens, qui avait porté la sélection jusqu'au titre en 2017, qui devait quitter le groupe.

Les scénaristes avaient décidé d'épicer encore un peu plus la chose en envoyant le coronavirus s'agripper à deux cadres supplémentaires pour proposer un deuxième acte d'antologie : la métronome du milieu de terrain, Jackie Groenen, et l'avant-centre star et meilleure buteuse de l'histoire des Pays-Bas, Vivianne Miedema.

Sari Van Veenendaal
La détresse de Sari van Veenendaal / BSR Agency/GettyImages

Le retour attendu de Vivianne Miedema

Des péripéties multiples qui auront eu le mérite de permettre à certaines remplaçantes de se sublimer. Chose qu'une Melvine Malard est aussi parvenue à faire côté français, mais passons. Du haut de ses 22 ans, la portière Daphne van Domselaar s'est illustrée en désamorçant plus d'une situation chaude, et la doublette offensive Romee Leuchter (21 ans) et Victoria Pelova (23 ans), a su trouver les chemins des filets.

Eprouvées par les circonstances, les Oranges n'ont pas pu offrir de festival offensif, art dans lequel elles sont passées maîtres, mais ont montré qu'elles étaient capables de faire le dos rond et d'appuyer là où ça fait mal, quand il le faut. Le tout grâce, notamment, à une précision chirurgicale sur centre. Les Pays-Bas détiennent le pourcentage de centres réussis le plus élevé de la compétition. Les protégées de Mark Parsons ont également pu s'appuyer sur un engagement, qui leur permettent de remporter un nombre considérable de duels (3e derrière l'Allemagne et l'Islande).

Les Bleues ont une revanche à prendre

Malgré ces nombreux cailloux dans les crampons, les Oranges présentent, au sortir de la phase de groupes, un bilan similaire à celui des joueuses de Corinne Diacre (2v, 1n, 8 buts inscrits, 3 encaissés). Seuls l'Angleterre et l'Allemagne, devenus grandissimes favoris, font mieux. Le très probable retour de Vivianne Miedema, sortie de l'isolement le 20 juillet, constituerait à coup sûr un renfort de choix.

Assez pour chasser définitivement les oiseaux de mauvais augures ? Les Bleues espèrent bien que non. D'autant qu'elles ont une revanche à prendre. En 2009, ce sont ces mêmes Pays-Bas qui leur avaient barré la route en quarts de finale de l'Euro. Pour elles aussi, il est temps de renverser le sort.