Focus sur Alvaro Gonzalez : Jamais mieux qu'au port pendant la tempête

Alvaro est notre focus-player du week-end avant le Classico de ce dimanche soir
Alvaro est notre focus-player du week-end avant le Classico de ce dimanche soir / Sylvain Lefevre/Getty Images
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Depuis son arrivée à Marseille, le défenseur espagnol ne cesse de clamer son amour pour l'OM mais s'est retrouvé lié à de nombreux incidents écornant son image ou mettant en doute la réciprocité de cet enthousiasme de la part des supporters. Fidèle supporter de l'Olympique de Marseille, @basilebilo met les choses au clair.

Sur la planète football, on se souviendra probablement d'Alvaro Gonzalez comme l'auteur de supposés propos racistes envers Neymar et d'une polémique interminable. A Marseille, on gardera du défenseur espagnol l'image d'un amoureux du maillot olympien dont on n'a pas douté, même au coeur de la tempête.

Une communication excessive, une passion réelle

Alvaro Gonzalez débarque en 2019 en terre phocéenne, prêté par Villarreal pour une durée d'un an avec option d'achat obligatoire que l'OM se fera un plaisir de lever suite à une saison très encourageante sur le plan sportif comme extra-sportif... après une prise de température plus ou moins longue chez les supporters olympiens.

"Alvaro paraissait en faire trop au départ avec sa com où on avait l'impression qu'il se forçait à prendre les codes et expressions marseillaises, analyse notre Twittos. Mais en fait on s'est très vite rendu compte qu'il est véritablement tombé amoureux du club comme nous tous, supporters."

Sur les réseaux sociaux comme sur le terrain, l'Espagnol se donne à fond pour sa ville adoptive et prouve, match après match, déclaration après déclaration, son amour pour l'écusson étoilé.

"Et je pense que son côté guerrier avec toute cet grinta et son niveau fait que forcément on l'apprécie énormément. Il a L'ADN OM ça ne pouvait que fonctionner entre lui et nous" décrit "Basile".

L'affaire Neymar : le véritable test de confiance

Le 13 septembre 2020 marque néanmoins un tournant dans la carrière d'Alvaro. Suite à un Classico animé entre le PSG et l'OM remporté par les Olympiens, le défenseur espagnol est accusé d'avoir proféré des insultes racistes envers Neymar pendant le match. La communauté (immense) du Brésilien ainsi que de nombreux internautes, médias et amateurs de football du monde entier lui tombent dessus.

Jamais certifiés ni prouvés unanimement par les experts en analyse labiale ou autres observateurs, les supposés propos racistes laissent toutefois place à une naturelle présomption d'innocence, suffisante aux Marseillais pour continuer à soutenir leur soldat.

"Tout supporter marseillais quelqu'il soit aurait condamné Alvaro et l'aurait emmené directement à l'aéroport si des propos racistes avaient été révélés. Marseille est la capitale de l'Anti-Racisme et ses tribunes se battent contre ça depuis plus de 30 ans" entame notre interlocuteur.

" Nous, Marseillais, soutenons forcément notre joueur qui a été accusé sans preuves. Neymar, avec ses 100 millions (50M sur Twitter et 146M sur Instagram*) de followers l'a attaqué et lui a collé une réputation de raciste qu'il gardera à vie, ce qui est extrêmement grave. C'est impardonnable et rien n'a été fait pour punir sa diffamation ce que je trouve scandaleux. Peut être Neymar a t-il dit ça pour couvrir son collègue Di Maria qui venait de cracher sur Alvaro en période de Covid ou pour couvrir ses propres propos racistes envers Sakai, je ne sais pas."

Dans une ville ou le racisme est sévèrement réprimé, Alvaro y trouve majoritairement un soutien de poids parmi ses propres supporters qui l'aident à traverser une période de doute profonde au cours de laquelle il laisse échapper quelques larmes face aux dirigeants et leaders de groupes de supporters, et demande à son propre président de le laisser partir s'il n'a plus confiance en lui.

Il n'en sera rien. Eyraud, Villas-Boas et la majeure partie des supporters de l'OM réitèrent leur confiance envers le défenseur espagnol qui traverse la tempête, ramené à bon port par les vagues de soutien sur les réseaux.

Le terrain comme réponse

Porté par ses supporters, Alvaro le leur rend bien en se montrant comme l'un des seuls à surnager au milieu d'un navire en perdition. Le soldat olympien s'acharne à remotiver les troupes après chaque contre-performance et continue de s'affirmer comme un véritable leader au sein du collectif marseillais.

Au retour, lors du Trophée des Champions contre le PSG, le défenseur ne perd pas la face et musèle Neymar. L'ancien de Villarreal ne lésine pas sur les moyens pour stopper la star parisienne allant jusqu'à l'agripper par la tête pour le faire tomber.

Les fautes à répétition agacent les supporters parisiens... et les joueurs aussi, Marquinhos dénonçant, à quelques jours du Classico de ce week-end, une agressivité compensant un manque de qualité technique de la part du défenseur marseillais pour prendre la balle proprement. Là encore, les supporters marseillais, "Basile" en tête de liste, répondent présent derrière leur guerrier.

"Marquinhos est fortement culotté sachant qu'au dernier OM - PSG, il provoque une faute complètement inexistante de Strootman annulant un but qui nous aurait permis d'égaliser. Mais bon, je pense surtout qu'Alvaro a prouvé qu'il avait largement le niveau pour ne pas se contenter de juste faire des fautes à répétition. Après ça fait partie du jeu pour déstabiliser l'équipe adverse."

Le futur capitaine ?

Fort de son caractère, de sa rigueur sur le terrain et de sa polyvalence, l'Espagnol s'impose comme un leader au sein du collectif marseillais, peut-être le leader ?

On a donc posé la question à notre interlocuteur sur la possibilité pour Alvaro de devenir le prochain capitaine de l'OM, et la réponse témoigne d'une confiance inébranlable.

"Dans une période de crise c'est là qu'on reconnaît les grands hommes et les leaders. Sportivement et sur le terrain il s'est très rapidement imposé comme un des patrons de l'OM, il nous a prouvés à quel point il pouvait être touché par la situation (plus que d'autres..). Lors de l'envahissement des supporters (à la Commanderie) c'est un des seuls à être sorti, il a toujours répondu présent. Et malgré tout l'immense respect que j'ai pour Mandanda, je n'ai pas l'impression qu'il soit un si grand capitaine au vu du nombre de crises que nous avons traversé avec lui. Alvaro pourrait donc l'être parfaitement."

Victime d'un jet de projectiles lors de l'irruption de 300 supporters au sein du centre d'entraînement de l'OM la semaine passée, Alvaro a une nouvelle occasion, ce dimanche soir, lors d'un Classique coché à l'encre rouge sur son calendrier personnel, d'effacer les quelques doutes qui subsisteraient encore dans les rangs olympiens.