Faces of Football : Portugal - une lettre à l'équipe nationale

Faces of Football - Portugal | Diogo Lopes for AC Momento
Faces of Football - Portugal | Diogo Lopes for AC Momento /
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Cher équipe nationale portugaise, 

C’est le trophée qu’il nous manque. Vous désirez ce trophée Jules Rimet, autant que je le veux, autant que nous tous les Portugais le souhaitent. Cela semble impossible à atteindre mais la victoire à Paris le semblait aussi.

Peut-être que vous ressentez un poids supplémentaire sur vos épaules. Les experts vous ont renommé la génération dorée, ils vous rappellent chaque jour que vous êtes dirigés par ce qui se fait de mieux dans l’histoire de notre football. Mais, la vérité est que ce vestiaire a déjà déjoué les pronostics.

Vous avez dû vivre toute votre vie avec la pression, avec les expectatives de votre famille, de vos amis, coéquipiers, familles et coachs. Et pendant tout ce temps, vous avez rehaussé vos épaules, vous êtes entrés sur le terrain, vous êtes sortis la tête baissée ou bien sous une pluie d’applaudissements en répétition chaque semaine.

C’est pourquoi vous êtes ici, bien sûr, pas moi, pas vos amis qui regardent vos matchs au café. Certains ne daignent même pas regarder vos matchs de football en plus. C’est vous, parce que vous avez été bénis et dotés de talent quand nous avons tous rêvé d’en obtenir en grandissant et vous y avez rajouté une ténacité de fer.

Il n’y a qu’une responsabilité qu'on vous confie et c’est votre mission de porter haut le vert et le rouge. Je ne vous fatiguerai pas avec des litanies sur la fierté patriotique et les exploits d’autrefois. La force de notre équipe est ici et maintenant, c’est clair et net.

C’est dans cette notion incroyable de communauté, qui englobe les parents qui vous ont emmené à l’entraînement, les grand-mères qui ont nettoyé vos chaussures, les amis du quartier, les collègues d’entraînement (que la vie a peut-être laissé aux championnats mineurs mais qui ont vécu votre carrière comme si c’était la leur), les enfants qui collectionnent vos posters, qui vous achètent aussi sur Football Manager, et même ceux qui n’aiment pas le ballon mais qui font une exception quand le Portugal joue, mangent devant le match et essayent de ne pas trop demander ce que veut dire la règle du hors-jeu, que vous existez.

Dans cette Coupe du monde entourée de polémiques, votre représentation est encore plus importante pour les femmes et les personnes LGTBTQ+ qui sont parmi nous et qui ne se sentiront pas suffisamment en sécurité pour être dans les tribunes.

Pour quelqu’un qui a grandi dans une famille d'immigrés en France comme moi, l’équipe nationale me rappelle le souvenir de Paris avec qui j’ai ouvert cette lettre. Ce souvenir, c’est la célébration du but d’Eder, entouré à mes frères sur une place remplie de Français, avec tous les regards braqués sur nous. C’est pourquoi toute cette unité est à la fois tangible et difficile à saisir, car elle n’est pas limitée géographiquement. La diaspora dépasse largement notre petit rectangle vert, mais ne dépend pas non plus du sang, de la langue ou de la carte d’identité.

Le Portugal n’est pas seulement trois syllabes, comme l’a noté un poète, mais nous ne parvenons pas non plus à saisir totalement le sentiment qui se trouve au-delà de ce nom. Quoi qu’il en soit, je sais que le football m’aide à le ressentir. Avant de penser à écrire l’histoire, pensez à tout ceci. La récompense viendra en conséquence.

Continuez à nous représenter aussi bien.

Mondialito, c’est l’émission spéciale Coupe du Monde de 90min. Avec Sara Menaï, Hadrien Grenier, Quentin Gesp et Alexis Amsellem. Après la victoire (4-1) de l’équipe de France, on se demande si finalement on n’a pas trouver notre charnière centrale, l’avion à réaction Adrien Rabiot, le Karking Olivier Giroud et notre Griezmann of steel national ! Abonnez-vous à notre chaîne YouTube !