Faces of Football : Maroc - une lettre à l'équipe nationale

Maroc
Maroc /
facebooktwitterreddit

Chère équipe nationale marocaine,

Je suis Nabil Hamdaoui, alias Nabil Skily, alias Nabil au Brésil et, comme la plupart des bébés marocains nés dans les années 80, j'ai grandi en regardant l'Argentine de Diego Maradona, l'Italie de Roberto Baggio, le Brésil de Ronaldo, la France de Zinedine Zidane et, surtout, le Maroc de Mustapha Hadji, Noureddine Naybet et Salaheddine Bassir.

Bien que je n'avais que deux ans et que j’étais trop jeune pour m'en souvenir, j'étais bien vivant pour notre match de huitième de finale lors de la Coupe du monde de la FIFA 1986 - une première pour un pays d'Afrique du Nord. Mes aînés me racontaient les joies de ce tournoi et aussi de la Coupe d'Afrique des Nations de 1976, lorsque Ahmed Faras a mené la nation à son premier titre continental.

Le premier tournoi auquel je me souviens d'avoir assisté au Maroc est la Coupe du monde de 1998 - et ce fut un tournoi doux-amer. Nous avons été éliminés en phase de groupe, mais nous étions si près d'atteindre les huitièmes de finale et nous l'aurions fait si le Brésil ne s'était pas fait surprendre par la Norvège lors de la dernière journée. C'était déchirant, mais j'étais tellement fier de ma nation pour ses efforts en France.

L'excitation et la fierté que nous éprouvons pour notre équipe nationale ont toujours été réelles. Elles nous ont été transmises par les générations précédentes qui ont goûté à la gloire pendant l'âge d'or du football national. Même si nous n'avons pas atteint ces sommets depuis, l'espoir demeure car nous avons toujours été capables de produire au moins un ou deux footballeurs de grande classe.

Des légendes des années 90 que j'ai vu grandir comme Salaheddine Bassir, Noureddine Naybet, Mustapha Hadji, à la nouvelle génération de Hakim Zyech, Youssef En-Nesyri, Yassine Bounou, Achraf Hakimi, nous avons toujours eu de grands joueurs, mais nous avons souvent manqué d'esprit d'équipe et d'unité pour tirer le meilleur parti de ces talents. Russie 2018 en a été un excellent exemple, car il nous a fallu un peu de temps pour nous rassembler en tant qu'équipe, ce qui nous a valu d'être éliminés en phase de groupes.

J'espère que cette Coupe du monde au Qatar sera différente et que nous prouverons nos véritables qualités sur la scène mondiale. Cela fait longtemps que nous n'avons pas donné une bonne image de nous-mêmes lors d'une Coupe du Monde - depuis 1998 - mais nous avons toujours cru que le Maroc avait le potentiel pour faire de grandes choses dans un tournoi majeur, avec les bons joueurs et l'esprit d'équipe. J'espère que nous avons les deux maintenant.

Le tournoi de cette année est essentiel pour nous en tant que nation. Nous devons mettre de côté le changement d'entraîneur de dernière minute et les problèmes internes auxquels l'équipe a été confrontée et donner une bonne image de nous-mêmes afin de montrer au monde qui nous sommes vraiment.

Nous sommes le Maroc.

Nous vivons pour le football.

Nous célébrons l'équipe de tout notre cœur, sur le terrain et en dehors. 

Allons-y pas à pas, et rendons notre pays fier, un match après l'autre.

Nous vous faisons confiance. Nous vous aimons.

90min dévoile son tout premier documentaire “Origins”. C’est l’histoire d’un petit garçon de Bron nommé Karim Benzema, avec le rêve de devenir footballeur professionnel. Celle d’un enfant qui, à force de travail et de détermination, a remporté le Ballon d’Or 2022. Retour sur les origines d’un phénomène.