Euro 2022 : les clés du quart de finale de l’équipe de France contre les Pays-Bas

La France se prépare à jouer les Pays-Bas
La France se prépare à jouer les Pays-Bas / BSR Agency/GettyImages
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Samedi soir (21h), les Bleues de Corinne Diacre tenteront d’exploser le plafond de verre qui coince l’équipe de France en quarts de finale des compétitions majeures depuis près de 10 ans (demi-finaliste aux JO 2012). Pour rallier le dernier carré de l'Euro 2022, il faudra renverser des Pays-Bas, amoindris mais de caractère, et accessoirement tenants du titre et finalistes du Mondial 2019.

La défense bleue, à l’épreuve de la profondeur et des centres létaux

Maillon faible du collectif tricolore depuis le début de l'Euro, sa capacité à se transcender dans ce premier match à élimination directe sera assurément l'une des clés de la rencontre. Comme les Pays-Bas, l'équipe de France a concédé au moins un but par match lors de la phase de poule. Mais contrairement aux Oranjes, les Bleues disposent de toutes leurs forces dans le secteur.

Si l'armada offensive a su confirmer une partie de ses promesses malgré la perte de Marie-Antoinette Katoto, la défense bleue que l'on pensait inébranlable propose une friabilité aussi dangereuse qu'inhabituelle. La faute peut-être à des repères bousculés à chaque match, le turnover installé en charnière centrale entre Griedge Mbock et Aïssatou Tounkara n'aidant probablement pas.

Wendie Renard
La capitaine des Bleues, Wendie Renard, devra retrouver tout son allant pour permettre à l'équipe de France de relever le défi face aux Pays-Bas. / BSR Agency/GettyImages


A l'image de la capitaine et défenseure, Wendie Renard, les Bleues ont pêché à contrôler les espaces dans leur dos, soit par un alignement approximatif, soit en étant tout simplement prises de vitesse ( exemple : l'égalisation belge). Elles ont aussi concédé bons nombres d'occasions dangeureuses sur des centres mal appréciés dans le jeu (but italien) ou sur coup de pieds arrêtés.

"La France va nous donner deux challenges : le premier, c'est quand elles vont être agressives au pressing, elles vont laisser de l'espace derrière les milieux qui vont monter au pressing et il faudra savoir prendre cet espace. Le deuxième c'est quand elles vont avoir un bloc plus compact, il faudra réussir à les faire sortir et pour cela il faudra être patient. "

Mark Parsons, sélectionneur des Oranjes

Eléments qui n'ont évidemment pas échappé à l'oeil des championnes d'Europe 2017, elles qui se sont démarquées jusqu'alors par leur capacité de débordements et une flopée de buts sur coups de pieds arrêtés (2 buts sur corners contre le Portugal, un contre la Suisse) et centres parfaitement ajustés. Les Bleues sont prévenues.

Commencer ou finir fort ? Une leçon d'efficacité

"Il faudra être efficace dans les deux surfaces", a répété plusieurs fois Wendie Renard la veille de la rencontre, comme pour chasser les doutes d'un secteur défensif qui doit retrouver des couleurs et envouter un secteur offensif qui ne pique qu'en première période.

Le poncif est usé, il n'en reste pas moins une réalité : le haut niveau se joue sur des détails, ce genre de matchs éliminatoires, et entre grandes nations, d'autant plus. La rencontre se jouera autant dans la capacité à faire le dos rond qu'à sauter sur la moindre occasion de but.

Sur ce dernier point, les deux nations surfent sur des dynamiques opposées. Si toutes deux concèdent un nombre conséquent d'occasions, les Bleues, qui n'ont pas marqué le moindre but en deuxième période, ont pris l'habitude de commencer fort... De leur côté, sur leurs huit buts, les Pays-Bas en marqué six en deuxième période. Contre la Suisse, les Oranjes en ont même claqué trois en dix minutes (84e, 89e, 90e) pour valider la qualification.

Si les coéquipières de Delphine Cascarino ne parviennent pas à déjouer le sort, les Bleues auront tout intérêt à prendre une avance très confortable dès qu'elles le pourront. Et ne devront pas se laisser aller à leur pêché habituel de relâche de deuxième période sans quoi, les joueuses de Mark Parsons, habituées des renversements de situation, se feront un malin plaisir de les châtier.

Une question de forme physique

La forme physique de ces deux équipes est évidemment un paramètre que l'on ne peut pas éluder puisqu'elle conditionnera les autres clés du match en accordant plus ou moins de lucidité aux joueuses dans les moments chauds.

Quelles conséquences aura la vague de Covid-19 ayant touché plusieurs joueuses néerlandaises sur le groupe de Mark Parsons ? On rappelle notamment que son avant-centre star, Vivianne Miedema, qui devrait faire son retour ce soir, a été clouée au lit plusieurs jours.

Les Bleues auront-elles enfin digéré leur préparation physique éreintante ? Si Corinne Diacre a sollicité de nombreuses joueuses pour tenter de gérer les temps de récupération, les Tricolores ont souvent manqué de cannes, de souffle, de lucidité pour maîtriser leur rencontre de bout en bout. Leur incapacité à maintenir la pression en deuxième période et à marquer est profondément liée à une fatigue que l'on espère désormais derrière elles.

Difficile d'imaginer qu'elles pourront se sortir du piège néerlandais sans proposer une opposition solide sur l'ensemble de la rencontre.