Euro 2022 : L'Angleterre et l'Allemagne, deux assoiffées de titres à la domination écrasante

La milieue allemande, Lina Magull contre l'Autriche, jeudi 21 juillet.
La milieue allemande, Lina Magull contre l'Autriche, jeudi 21 juillet. / Mike Hewitt/GettyImages
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Depuis le lancement de l'Euro 2022 début juillet, l'Angleterre et l'Allemagne, deux équipes placées parmi les favorites, ont pleinement tenu leur rang. Tant et si bien qu'on se demande bien qui pourra stopper leur course vers la finale à Wembley.

Elles veulent devenir calife à la place du calife. Et contrairement à ce bon vieux Iznogoud, elles peuvent aspirer à une prise de pouvoir légitime durant laquelle elles n'auront pas à user des roublardises les plus ingrates pour parvenir à leur fin.

Festival de buts, leçons de réalisme, défense hermétique ou presque, les Lionnes et la Mannschaft, premières qualifiées pour les demi-finales de l'Euro après leurs victoires respectives contre l'Espagne et l'Autriche, survolent la compétition. Toutes deux sortent de deux succès références et s'avancent comme le duo d'ogres de ces phases finales.

Une domination en chiffres

Car les deux gloutons affolent les statistiques et trustent logiquement les premières places des différents classements depuis le début de l'Euro. L'Allemagne est par exemple celle qui a tenté le plus de tirs (82, les Anglaises sont 3es avec un total de 78), gagné le plus de duel (55), récupéré le plus de ballon (187). La Mannschaft place aussi sa capitaine Popp dans les meilleures buteuses d'un classement mené par l'Anglaise Mead (5 buts, 3 passes décisives).

Beth Mead, Mariona Caldentey
La meilleure buteuse de l'Euro, Beth Mead, contre l'Espagne. / Mike Hewitt/GettyImages

Avec 16 buts, 14 rien qu'en poules, les Anglaises dominent le classement des buts marqués, talonnés par les Allemandes et leurs 11 réalisations (9 en poules). A titre de comparaison, Néerlandaises, Suédoises et Françaises en comptaient 8 au sortir des phases de groupes.

Surtout, seules les Espagnoles et Esther Gonzalez sont parvenues à tromper la vigilance de leur gardienne, Earps. Impressionnant, mais les Allemandes font mieux. Elles n'ont toujours pas encaissé le moindre but, malgré leur présence dans le "groupe de la mort" aux côté de l'Espagne et du Danemark.

C.V. différents, aspirations similaires

L'Allemagne veut retrouver sa gloire passée

Octuple championne d'Europe la Mannschaft est, du fait de son passif, l'un des premiers noms couchés dans la liste des favoris concoctés avant les grands rendez-vous tels qu'un Euro ou un Mondial. Pourtant, c'est une Allemagne en reconquête, portée par une nouvelle génération (Bühl, Oberdorf) encadrée de quelques anciennes (Hendrich, Popp) qui s'avance dans cet Euro pour faire oublier un tunnel long de six années de disette (or olympique en 2016).

En s'imposant (2-0) contre l'Autriche pour rallier les demies, cette nouvelle génération a déjà effacé les deux traumatismes sur lesquels l'Allemagne restait : une double élimination en quarts de finale lors de l'Euro 2017 (2-1, Danemark) et de la Coupe du Monde en France en 2019 face à la Suède.

Dominées face à de séduisantes Autrichiennes, qui ont touché par trois fois les montants, les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg ont rappelé que la science d'une grande nation passait parfois par une efficacité redoutable dans l'adversité. Nul doute qu'elles se feront un malin plaisir de le rappeler à celles qui tenteront de barrer leur route en demi-finales, potentiellement, les Bleues de Corinne Diacre, si elles se débarrassent des Pays-Bas, samedi soir (21h).

L'Angleterre veut (enfin) la ramener à la maison

De leurs côtés, les joueuses de Sarina Wegman caressent le doux rêve d'apporter à l'Angleterre le premier sacre d'une équipe senior masculine ou féminine depuis le Mondial 1966. Les Lionnes n'ont pas pu faire mieux que deux échecs en finale des Euros 84 et 2009.

Les difficiles victoires (1-0) contre l'Autriche en ouverture et surtout contre l'Espagne (2-1 ap) ont permis à cette équipe de s'étalonner, de montrer tout son caractère, et l'avidité qui l'anime à remporter son Euro. Le but de l'égalisation pour arracher les prolongations face à l'Espagne en est le parfait exemple.

Qu'elles affrontent la Suède ou la Belgique le 26 juillet prochain en demi-finales, les Lionnes, invaincues depuis 18 rencontres, sont assurément prêtes à sortir les crocs.