Euro 2022 : Bilan des matchs de préparation des Bleues

Corinne Diacre a encore du travail.
Corinne Diacre a encore du travail. /
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Les matchs amicaux des Bleues se sont bouclés vendredi soir, l'occasion pour 90min de faire le bilan de cette préparation à l'Euro. Corinne Diacre a eu l'occasion de faire jouer la grande majorité de ses joueuses face à des adversaires plutôt faibles. De bons enseignements peuvent être tirés à l'approche de l'Euro féminin 2022 (6-31 juillet).

1. Aucune sensation pour Renard, Geyoro et Karchaoui

Wendie Renard
Wendie Renard n'a pas joué. / Elsa/GettyImages

Malheureusement, Corinne Diacre n'a pas pu faire jouer trois de ses cadres. Wendie Renard et Sakina Karchaoui ont été laissées au repos après une longue saison avec leurs clubs. Grace Geyoro s'est elle blessée à l'entraînement et a dû reprendre du rythme avant de fouler les pelouses.

Elles étaient toutes attendues titulaires d'entrée face à l'Italie et risquent de débuter sans sensation. Aucune rencontre en un mois et surtout les autres joueuses ont créé une dynamique sans elles. Forcément, les débuts à l'Euro risquent d'être compliqués.

Les suppléantes ont tenu la baraque en revanche, avec une bonne réponse apportée sur le terrain.

2. Cascarino de mieux en mieux à gauche

Delphine Cascarino
Delphine Cascarino a pris ses marques à gauche. / FRANCK FIFE/GettyImages

Habituée à jouer à droite avec l'Olympique Lyonnais, Delphine Cascarino est obligée de se déporter à gauche avec la France. L'ailière tricolore a marqué face au Vietnam et démontré une belle activité d'ensemble. Corinne Diacre lui fait confiance afin de pouvoir servir Marie-Antoinette Katoto dans la surface.

Si les débuts étaient mitigés, on ressent du mieux au fil des matchs. Elle devra s'y habituer puisque Kadidiatou Diani performe toujours autant dans l'autre couloir.

3. Mbock revient en force

Griedge Mbock Bathy
Griedge Mbock / Robert Cianflone/GettyImages

Dans cette charnière centrale, Griedge Mbock a marqué de gros points. De retour après deux opérations au genou, la cadre de l'OL fut la grosse satisfaction de cette préparation. Un but marqué et un positionnement sensationnel en défense.

Mbock a montré que sa sérénité était un atout pour sa sélectionneuse aux côtés de Wendie Renard, sa compère de toujours à Lyon. On l'a ressenti sûre d'elle et impactante dans la gestion des contres pour les siennes. Malheureusement, difficile de la juger outre mesure.

4. Une défense peu mise à contribution

Marion Torrent au duel
Les défenseures des Bleues n'ont pas eu à se dépasser. / FRANCK FIFE/GettyImages

Nous arrivons dans les pendants négatifs de cette préparation. Comme nous avons amorcé de le présenter, il est très difficile de faire un bilan défensif de cette préparation. Que ce soit le Cameroun ou le Vietnam, aucune des deux nations n'a vraiment mis en danger les Bleues.

Un seul arrêt à faire lors du premier match, aucun lors du second. Les défenseures n'ont pas travaillé leur repli, ni leur marquage sur centres ou même la gestion d'un lourd pressing. Si l'attaque a des repères, les défenseures françaises n'en ont aucun face à des adversaires faibles.

L'Italie aura de bien meilleures armes à présenter que ces joueuses affrontées ces derniers jours.

5. Une attaque qui flambe face à des adversaires très faibles

L'attaque des Bleues
Les Bleues ont beaucoup marqué. / FRANCK FIFE/GettyImages

On a eu des satisfactions offensives claires. Clara Matéo a montré qu'elle pouvait servir, éliminer, marquer et assurer son travail défensive. La milieu offensive du Paris FC apparait légitime et rassurante.

Marie-Antoinette Katoto, Kadidiatou Diani comme Delphine Cascarino se sont bien trouvées dans les espaces. Marion Torrent, Eve Périsset et Selma Bacha ont distribué des beaux centres. Devant, on a senti des automatismes se créer au fil des minutes.

Or, tout ceci est intervenu face à une défense regroupée, sans solution et sans gabarit. Les attaquants françaises battaient aisément de la tête leurs vis-à-vis.

Sans opposition, la récupération du ballon était aisée comme la construction des actions. Qu'en sera-t-il face à des oppositions plus fortes ? Nous le saurons assez vite, pour le meilleur comme pour le pire.

6. Un choix d'opposants qui laisse pantois

Corinne Diacre
Corinne Diacre a choisi la simplicité. / FRANCK FIFE/GettyImages

Les joueuses n'y peuvent rien, évidemment. En revanche, nous pouvons reprocher à Corinne Diacre comme Noël Le Graët le choix des adversaires de l'Equipe de France. Les Bleues ont affronté des nations entre la 40ème et 70ème position au classement FIFA. Elles n'ont reçu aucune réponse que ce soit technique, tactique ou athlétique.

En clair, nous étions sur des rencontres d'entraînement, où le Cameroun comme le Vietnam recevaient des coups sans pouvoir se défendre. 4-0 et 7-0 en termes de score tandis que les Pays-Bas ont affronté l'Angleterre (1-5), la Belgique s'est retrouvée face à l'Autriche (0-1) et l'Espagne a fait nul face à l'Italie récemment (1-1). Les autres pays ont profité de chocs intéressants pour nourrir des réflexions.

En comparaison des autres courtisans à la couronne européenne, la préparation française laisse pantois. Quelles leçons peut tirer la sélectionneuse de tels matchs ?

Clairement, nous n'avons aucune idée du niveau réel des joueuses de Diacre ni de l'impact de sa tactique. La France arrive en confiance, mais pourrait vite déchanter face à des Italiennes beaucoup mieux préparées.