Et si... l'arbitre de la finale France-Italie n'avait pas vu le coup de tête de Zidane sur Materazzi ?

Zidane qui donne un coup de tête à Materazzi lors de la finale de la Coupe du Monde 2006.
Zidane qui donne un coup de tête à Materazzi lors de la finale de la Coupe du Monde 2006. / JOHN MACDOUGALL/Getty Images
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​Une seconde, un souffle, une image et un carton rouge : l'expulsion de Zinédine Zidane en finale de la Coupe du monde face à l'Italie en 2006 a conditionné l'issue d'un destin tragique pour les Français.

"Avec des si on ne refait pas le monde et encore moins avec des "on en parlera plus tard"" (Patrick Louis Richard 1958). Et si Horacio Elizondo n'avait pas été averti dans l'oreillette du coup de tête de Zinédine Zidane à l'encontre de Marco Materazzi ? Et si Zinédine Zidane avait pris la place de David Trezeguet lors de la séance des tirs au but ?

Quelle serait l'issue d'une soirée qui était promise en cadeau d'adieu à un monument du football français ? Howard Philips Lovecraft semble déjà avoir la réponse : "le temps, l'espace, la vue et la réalité ont leurs tours et leurs détours que seul un rêveur peut percer à jour." Place au rêve.

Un penalty pour l'Histoire

9 juillet 2006, peu de temps avant minuit, ​la Fran​ce retient son souffle sur le dernier tir du destin. À la barre, Zinédine Zidane va s'élancer pour l'acte deux de cette finale de la Coupe du monde entre l'Équipe de France et l'Italie après avoir trompé une première fois Gianluigi Buffon d'une panenka parfaitement inspirée.

L'espace d'un instant, le temps se fige sous les crampons d'un homme prédestiné à conduire pour la deuxième fois les Bleus sur la plus haute marche du podium. Le Madrilène s'élance pour ne plus jamais s'arrêter : la France est championne du monde.

Au lendemain d'une scène de liesse inoubliable marquée par les accolades, les embrassades et l'euphorie de tout un peu peuple qui a célébré jusqu'à tard dans la nuit sur les Champs-Elysées, les Français se réveillent avec le sentiment du devoir accompli.

Le journal l'Equipe titre en Une : "Un homme, Un destin, Un sacre" en plaçant sur un piédestal une figure du football français.

L'allégorie du radeau de la Méduse fait suite au sacre des Bleus.
L'allégorie du radeau de la Méduse fait suite au sacre des Bleus. /

Un destin qui n'aurait probablement jamais vu le jour après ce coup de tête inapproprié sur Marco Materazzi non sanctionné d'un carton rouge par l'arbitre principal de la rencontre, Horacio Elizondo, qui a expliqué après la rencontre au journal britannique "The Blizzard" qu'il "n'avait pas vu la faute".

"Quand Materazzi est tombé au sol, la balle était à l'autre bout du terrain et évidemment, mon attention était focalisée sur l'action en cours. Je siffle pour une faute de main et j'accorde un coup franc. Mais là, des joueurs remontent la moitié du terrain pour me signaler que de l'autre côté, Materazzi est allongé au sol et je me souviens qu'à cet instant, je le vois étendu sur la pelouse. J'attends de voir quand il va se relever. Mais il ne se relève pas. Et j'interromps la rencontre. (...) Je vais alors voir mes assistants mais le premier me dit qu'il n'a rien vu. Le second non plus. Je décide donc de poursuivre la partie."

Un petit coup de pouce du destin qui va changer radicalement l'approche du football par les instances européennes et internationales. En 2007, à peine élu à la tête de l'UEFA, Michel Platini engage des concertations avec Sepp Blatter pour mettre en place une assistance vidéo

L'arrivée du VAR

En cette fin d'année 2007, lors d'un congrès à Genève où plusieurs délégations sont conviées pour entériner le projet du "VAR", une assistance vidéo révolutionnaire - qui doit notamment venir corriger et assister les arbitres dans leur fonction, la proposition est approuvée à l'unanimité par le comité de pilotage.

Cette première grande manœuvre de Michel Platini à la tête de la Confédération européenne intervient dans un contexte de troubles où plusieurs observateurs avaient déjà demandé un recours vidéo suite au coup de tête de Zidane qui n'avait pas été sanctionné.

Finalement, l'ancien meneur des Bleus en avait fait une promesse de campagne pour éviter tout conflit d'intérêt en raison de leur nationalité commune.

Chose promise, chose due, le VAR intervient dans un premier temps lors de plusieurs rencontres amicales afin de promouvoir et d'apporter les correctifs nécessaires à sa mise en place définitive lors de l'Euro 2008 où l'Équipe de France fait d'ailleurs figure de favorite.

L'amour d'un été

Après une campagne européenne mitigée en 2008 (quart de finaliste), l'Équipe de France s'est qualifiée difficilement face à l'Irlande en barrages de la Coupe du monde 2010.

L'essentiel assuré, les hommes de Raymond Domenech ont embarqué pour l'Afrique du Sud dans l'espoir de renouveler leur performance quatre ans plus tôt. Et ils pourront compter sur un joueur pour y parvenir.

Au sortir d'un titre de champion d'Angleterre avec Chelsea, Nicolas Anelka est en pleine bourre et compte bien mettre à profit son excellente saison avec les Blues après avoir trouvé le chemin des filets à 11 reprises en ​Premier League.

Titulaire lors de la première sortie des Bleus face à l'Uruguay (0-0), Nicolas Anelka est remplacé par Thierry Henry (72e) en vue de la deuxième confrontation face au Mexique.

Reconduit le 17 juin face aux Mexicains, l'international français réalise une première période de haute volée en inscrivant un but avant de délivrer une passe décisive à son coéquipier en club : Florent Malouda.

Vainqueurs par deux buts d'écart, les Français se mettent en bonne position pour valider leur qualification pour les huitièmes de finale avant un dernier match face à l'Afrique du Sud.

Invités à réagir sur le plateau de Téléfoot, Nicolas Anelka et Raymond Domenech ont livré leurs analyses de ce début de tournoi. Plutôt satisfaits sur le plan collectif, les deux hommes se sont ensuite étreints, preuve de la bonne ambiance qui règne dans le vestiaire.

La stabilité

À l'issue d'un ​Mondial qui laisse encore aujourd'hui quelques regrets, Fernand Duchaussoy, président par intérim de la FFF, a annoncé la reconduction pendant deux ans de Raymond Domenech à la tête de l'équipe de France.

"Notre objectif a toujours été clair. Nous souhaitons en priorité apporter de la stabilité à un groupe qui vit très bien depuis plusieurs années. C'est dans la continuité de notre projet. Une récompense méritée à la hauteur du travail accompli."

En lice pour le poste de sélectionneur, Laurent Blanc a finalement été recalé par l'instance nationale, qui, par la voie d'un communiqué, s'est adressée à l'ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux en réclamant de la "patience" et de la "persévérance".

Un message bien reçu par le principal intéressé qui a déclaré le lendemain sur les ondes de RMC être aussi en "négociations avec Jean-Michel Aulas".

"Je prends acte de la décision de la Fédération française de football. J'ai d'autres propositions qui sont actuellement à l'étude. Et je vais voir celle qui sera le plus adaptée. Mon choix n'est pas encore fait mais le projet lyonnais est attrayant. Par respect pour Claude Puel, qui est toujours en poste, je ne peux pas vous donner plus de détails."

Un dénouement inévitable pour l'ancien Monégasque.