10 expressions allemandes à connaître pour tout fan de foot
Par Alexandre Roux
La Bundesliga est (pour le moment) le seul championnat européen majeur à avoir repris. Pour être au plus près de l'actu, ou pour comprendre le plus possible les échanges très clairement audibles avec le huis clos, voici donc la traduction de 10 expressions incontournables du paysage footballistique allemand !
1. "Angstgegner" = Bête noire
Vous voyez comment les supporters de l'Olympique Lyonnais tremblent lorsque le Stade Rennais se présente au Groupama Stadium ?
Sur leurs 15 dernières confrontations dans le Rhône, les Gones ne l'ont emporté que trois fois. Rennes est en fait leur angstgegner...
Historiquement, c'est le Borussia Moënchengladbach qui est la plus grande bête noire du Bayern Münich. Leur bilan est même positif depuis 2014 contre les Bavarois. Et cette rencontre est encore à jouer, en guise de 32e journée !
2. "Bananenflanke" = centre enroulé
Qui a dit que l'allemand n'était pas une langue cool ? Pour désigner un centre à la trajectoire particulièrement courbe, l'image la plus ressemblante a été choisie : une banane.
Thorgan Hazard a parfaitement démontré ce qu'était un bananenflanke sur le premier but en retour de confinement, le week-end dernier, contre Schalke 04.
3. "Den Okocha Machen" = Rainbow flick
Sur FIFA, ce coup du sombrero où le ballon passe également au-dessus de sa tête après l'avoir fait roulé sur son mollet est particulièrement efficace. Plus connu sous le nom de rainbow flick, ce geste technique est affilié à la légende Jay-Jay Okocha outre-Rhin.
Il faut dire que l'ancien joueur du PSG avait un talent incommensurable, qu'il a démontré en premier en Allemagne puisqu'il a joué son premier match professionnel à l'Eintracht Francfort, en 1992.
4. "Englische Woche" = Jouer tous les trois jours
Les entraîneurs français s'en plaignent très souvent...
Littéralement, englische woche veut dire "semaine anglaise". Cette expression est employée lorsqu'une journée de Bundesliga est prévue en milieu de semaine, entre deux week-ends de compétition, en référence également au Boxing Day britannique où les rencontres s'enchaînent.
Et il y en aura d'ici fin août, pour mener à bien le championnat dans des délais les plus larges possibles par rapport à la saison prochaine.
5. "Fahrstuhlmannschaft" = Équipe qui ne fait que des montées-descentes
Pour bien illustrer avec des exemples sur ces 20 dernières années, il faut citer le FC Metz, le SM Caen, l'EA Guingamp, l'ES Troyes AC...
L'imprononçable fahrstuhlmannschaft est en fait la contraction de fahrstuhl, qui signifie "ascenseur", et mannschaft, qui veut dire "équipe".
Paderborn, pour la première fois de son histoire en Bundesliga en 2014, puis au bord de la D4 trois ans plus tard, puis à nouveau promu en D1 l'été dernier, mais actuellement dernier du classement, en est une version XXL.
6. "Gedächtnisgrätsche" = Tacle les deux pieds décollés
Là, on entre dans le football, le vrai.
Même si la Premier League est le championnat qui vient en premier lorsque l'on passe un gros tacle, la Bundesliga a son expression allouée avec Gedächtnisgrätsche. En même temps, il faut dire que le germanique Lothar Matthaus était plutôt un maître en la matière.
7. "Geisterspiele" = Match à huis clos
C'est malheureusement la norme aujourd'hui.
Si la Bundesliga a repris, c'est sous condition de respecter des règles sanitaires d'une rigueur absolue. Le huis clos est ainsi non-négociable, n'en déplaise à certains qui préféreraient ne pas avoir de football du tout.
8. "Meisterschale" = Trophée de champion
Le Saint-Graal, tout simplement.
Toutes les formations de Bundesliga se lancent chaque saison avec un objectif ultime : décrocher le meisterschale. À la fin, bien sûr, c'est le Bayern Münich qui le soulève.
9. "Sonntagsschuss" = Action du dimanche
Dimanche, 13h30, quatrième division de district dans la Creuse. Coup-franc aux 25 mètres, légèrement excentré. Le "CR7" de l'équipe s'avance et déclenche une frappe qui frôle... le poteau de corner.
Voilà le genre d'action que les Allemands appellent sonntagsschuss. Attention, cela peut aussi s'appliquer à un dribble qui termine en touche ou une passe ratée puisque le ballon a touché le pied d'appui avant.
10. "Torjägerkanone" = Meilleur buteur
Qui de Robert Lewandowski ou Timo Werner sera Torjägerkanone cette saison ? La course est serrée actuellement, même si le Polonais a fait le break avec 26 buts contre 21 pour l'Allemand.
Lewy pourrait faire la passe de trois et remporter un cinquième trophée en sept ans. Ah mais oui, c'est vrai, à la fin, c'est toujours le Bayern qui gagne...