Interview exclusive : L'usine, parcours sinueux des footballeurs, un repas par jour... Gaïus Makouta se raconte

  • Gaïus Makouta évolue actuellement en Turquie, à Alanyaspor.
  • Le milieu de terrain est international congolais.
  • Il est notamment passé par les centres de formation d'Auxerre, d'Amiens et du Havre.
Gaïus Makouta, avec Alanyaspor
Gaïus Makouta, avec Alanyaspor / 90mi
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Footballeur professionnel au parcours atypique, Gaïus Makouta a quasiment tout connu dans le football, à 27 ans. Du centre de formation à l'usine, des retards de paiements aux entraînements avec un repas par jour, le milieu de terrain congolais est un modèle d'humilité et d'opiniâtreté. Reconnu par ses pairs au Portugal, où il avait été élu joueur du mois avec Boavista en août 2023, il s'est forgé une image d'exemple de persévérance dans le football. Loin, très loin des clichés, le joueur d'Alanyaspor se raconte dans un long et riche entretien.

90min - Salut Gaïus ! Si tu devais te présenter en quelques mots pour ceux qui ne te connaissent pas, que dirais-tu ?

Gaïus Makouta - Je m'appelle Gaïs Makouta. J'ai 27 ans. Je suis milieu de terrain à Alanyaspor, en Turquie, en première division. Je suis aussi international congolais.

Gaius Makouta
Gaïus Makouta avec Alanyaspor. / Ahmad Mora/GettyImages

90min - Tu évolues en Turquie, mais ton parcours est loin d'être aussi simple que la plupart des joueurs qu'on connaît. Raconte-nous ta carrière, étape par étape. La première, bien sûr, étant le centre de formation. Il me semble que tu as essayé d'entrer déjà quand tu étais tout jeune à l'INF Clairefontaine, mais que ça ne s'était pas passé comme prévu...

G.M - Quand j'étais en U13, je jouais à Moissy-Cramayel, en Seine et Marne. Le club, nous a inscrits aux tours de détections de l'INF Clairefontaine, au début de saison. Ils estimaient qu'on avait une bonne génération, capable d'accéder à Clairefontaine. J'ai enchaîné les tours de détection, jusqu'à arriver au stage final. Et puis, malheureusement, je n'ai pas été sélectionné. Pour moi, c'était un premier échec. Clairefontaine, c'était encore quelque chose de particulier à l'époque, parce qu'on a vu les Ben Arfa, on a vu les Diaby... Et c'est surtout qu'on se disait que si tu signes à Clairefontaine, tu as 80% de chances de finir professionnel.

90min - Et malgré cet échec, tu te retrouves à l'AJ Auxerre. Combien de temps est passé entre l'INF Clairefontaine et l'AJ Auxerre ?

G.M - Ça ne s'est pas fait en même temps. Le stage final de Clairefontaine, ça devait être vers le mois d'avril ou du mois de mai, si je me souviens bien. À l'AJ Auxerre, j'avais fait un stage de trois jours pendant les vacances de la Toussaint. Il avait été concluant. Ils avaient donc décidé de continuer à me suivre tout au long de la saison parce que c'était trop tôt pour se prononcer. Comme ensuite, j'ai été jusqu'au stage final de Clairefontaine, il y allait y avoir une décision à prendre. Si j'intégrais Clairefontaine, je ne rentrais pas au même moment à l'AJ Auxerre. Comme je n'ai pas été pris à la fin de ce stage, j'étais éligible pour rentrer à l'AJ Auxerre plus tôt, dès la pré-formation, à 13 ans.

90min - Là encore, finalement, il y a quelques complications à l'AJ Auxerre.

G.M - Absolument. Parce que quand j'étais petit, j'étais quelqu'un d'assez dynamique, on va dire. J'ai eu des problèmes scolaires. Après un jour d'école, j'ai eu une altercation avec un autre élève qui jouait avec moi à l'AJ Auxerre, mais qui avait un an de plus. Nous avons eu une altercation physique et, à la suite de ça, j'ai été renvoyé d'Auxerre et ai dû retourner chez mes parents.

90min - Malgré cet épisode, tu trouves un refuge du côté d'Amiens. Comment ça s'est fait ?

G.M - Dès que je me fais renvoyer de l'AJ Auxerre, je passe par l'ESA Linas-Montlhery. Le club m'accueille du mois de février jusqu'au mois de mai, je termine ma saison en région parisienne. En étant à Linas-Montlhery, je fais des essais à Châteauroux et à Amiens. Les deux sont concluants et ensuite je dois faire un choix. Et mon choix se porte vers Amiens, parce qu'à l'époque, c'était un club de Ligue 2, qui avait donc le statut professionnel. Et il y a aussi eu un feeling. Le jour où je faisais le test, ils m'ont directement remis un dossier à remplir pour l'école, etc. Ç'a été très vite leur choix de me garder.

90min - Comment ça s'est passé à Amiens ?

G.M - J'ai fini donc ma deuxième année de pré-formation à Amiens. J'étais à l'internat du lycée. J'ai enchaîné avec deux années de centre de formation. Je n'avais que des contrats d'un an, renouvelables à chaque fois. Et à la fin de ma troisième année, le club perd le statut professionnel. On a alors des choix à faire. On peut rester au club. Ceux qui ont des sollicitations de clubs professionnels sont aussi libres de partir. A ce moment-là, Le Havre me sollicite pour un essai, une détection. Je l'ai fait. C'était une journée et à la suite de ces détections, ils m'annoncent que je suis sélectionné et qu'ils veulent me faire signer.

90min - Et là, je crois qu'il y a eu encore un autre élément qui a fait que finalement, tu n'es pas resté très longtemps au Havre, c'est ça ?

G.M - Oui. J'arrive au Havre, qui me fait signer un an. Il faut savoir qu'à l'époque, quand je viens faire les essais au Havre, je suis en 17 ans, deuxième année. Je rentre en U19, première année, mais ils me font évoluer directement avec l'équipe Réserve. Donc, par rapport à ce qu'ils ont vu lors de la détection, ils ont estimé que j'avais le niveau pour aller directement avec l'équipe Réserve. Nous n'étions que trois joueurs nés en 1997 à nous entraîner avec la Réserve. Il y avait un gardien qui s'appelait Romain, il y avait un défenseur central qui s'appelle Harold Moukoudi, qui aujourd'hui évolue à l'AEK Athènes, et moi. Ça voulait dire quelque chose, je pense.

Harold Moukoudi
Harold Moukoudi avec l'AEK. / BSR Agency/GettyImages

Mais je m'entraînais toute la semaine avec l'équipe Réserve et le week-end, je redescendais en U19. Au début, ça se passait pas trop mal, mais, c'est vrai qu'après c'était un peu compliqué pour moi en U19. Je n'avais pas trop de repères, pas trop d'alchimie avec mes coéquipiers parce que je ne m'entraînais que les veilles de match avec eux. Et comme je m'entraînais en réserve, j'avais un pass pour jouer titulaire le week-end. Mais ça ne s'est pas passé comme ça devait se passer. Je n'ai pas eu l'impact que je devais avoir au sein de de l'équipe. A la fin de saison, ils ont décidé de ne pas continuer avec moi.

90min - Et là, comment est-ce que tu rebondis ?

G.M - Après ça, toutes ces années de centres de formation, de pré-formation, d'échecs, je voulais un peu prendre du recul, respirer et me laisser le temps de voir ce que je voulais faire. Quand je rentre de cette période, je ne pense pas tout au football. Je pense davantage à aller en vacances, à me reposer et à me vider la tête.

En août, j'ai un contact avec le grand-frère d'un ancien coéquipier à moi, qui jouait avec moi quand j'étais à l'US Créteil en Benjamin. Son frère était agent et il venait de faire signer pro deux jeunes joueurs qui étaient issus de l'US Créteil. Ça ressemblait à un nouveau projet, qui faisait confiance aux jeunes. Créteil, à ce moment-là, était en Ligue 2. Lui, il connaissait bien le coach de la réserve et il me dit : "Viens à Créteil, je vais te mettre avec l'équipe Réserve et peut-être que de temps en temps, tu iras avec les pros. Il y a peut-être quelque chose à faire, il y a peut-être un truc à faire à l'US Créteil."

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L'US Créteil. / AFP/GettyImages

Mais quand j'arrive en réserve. Il y a beaucoup de joueurs. Le coach ne me connaît pas forcément, je ne suis pas dans ses plans. Et ce n'est pas une réserve d'équipe professionnelle comme on a l'habitude d'en voir, avec que des jeunes. Là, c'était comme s'il y avait une deuxième équipe senior. C'était très compétitif, il y avait beaucoup d'adultes, donc ça visait vraiment la performance. Le but n'était pas de former des joueurs. J'ai fini par jouer avec les U19.

90min - Qu'est-ce qui fait que tu te retrouves à travailler à côté, en plus de ton parcours de sportif ?

G.M - Quand j'ai quitté Le Havre, je ne voulais pas spécialement jouer au foot. Je ne voulais pas non plus aller à l'école. Du coup, j'étais chez ma mère. Les entraînements, c'était trois ou quatre fois par semaine, mais ce n'était que le soir. Je ne voulais pas être cet enfant qui reste tout le temps chez sa mère, qui dort toute la journée, qui vide le frigo et qui ne fait rien de spécial. J'ai dit à ma mère que j'allais travailler. Comme ça, je pouvais l'aider financièrement et, au moins, je faisais quelque chose.

Je voulais m'acheter la Playstation, donc j'avais travaillé deux semaines avec ma mère à son travail, pendant des vacances. Ensuite, je me suis inscris à la boite d'intérim de ma ville, à Combs-la-Ville. J'ai postulé pour un poste de manutentionnaire, en tant qu'intérimaire. C'est là que j'ai eu mon job. Ca s'est fait très rapidement, dans un entrepôt juste derrière chez moi, à 10 minutes en vélo. C'était vraiment pour être actif aux yeux de ma mère et ne pas être là à ne rien faire, à 18 ans. J'étais juste un intérimaire qui venait travailler de 6h00 à 13h00.

90min - Et physiquement, c'était pas trop éprouvant comme quotidien ?

G.M - Se réveiller tôt, entre 4h30 et 5h30 du matin, quand tu entends l'alarme, ça pique un peu. Surtout que parfois, je rentrais tard. C'est un rythme de vie. Je m'y suis fait. J'avais toute l'après-midi derrière pour me reposer, faire des siestes.

90min - Ensuite, dans ton parcours incroyable, il y a aussi ce passage en Irlande, à Longford Town. Comment t'es-tu retrouvé à jouer là-bas ?

G.M - C'est mon oncle qui avait un ami, qui connaissait un agent. Philippe, un Grec. Il nous dit qu'il avait des touches avec ce club-là, qu'il connaissait bien le coach et venait justement de placer un autre Français là-bas. Il était venu à Créteil, au Stade Duvauchelle. On avait fait quelques vidéos : de la jonglerie, des petits slaloms, que je montre que je sais manier le ballon techniquement. Il envoie la vidéo au coach. Le coach regarde, dit : "OK, ça me va". Et je rejoins Dublin.

90min - Comment c'était le foot en Irlande ?

G.M - C'est spécial parce que c'est de la première division, mais dans mon équipe, il y avait quand même des gens qui travaillaient à côté, comme en N2, N3. Nous, les étrangers, on avait un salaire fixe et ne on travaillait pas.

C'est la première fois que j'apparaissais dans le jeu FIFA. Pour moi, qui était un grand fan du jeu, de me voir dedans, j'étais très content et très fier. Ça fait toujours un petit effet.

Mais la saison en Irlande, c'est du mois de mars au mois d'octobre. Et j'y avais signé fin juillet. J'y ai fait à peine trois mois et n'ai pas forcément beaucoup joué. Mais comme m'avait dit l'agent, c'était plus pour mettre un pied dans le monde pro.

90min - Et derrière, tu rentres en France, c'est ça ?

G.M - Oui, au mois d'octobre, parce que mon contrat s'est fini et que je n'ai pas tout de suite de club. Je dois attendre le mois de janvier. Entre temps, je suis en France. Je pars faire un essai à Nottingham Forest aussi, en Angleterre. À l'époque, ils étaient en Championship (D2), mais ça ne s'est pas avéré concluant. Je devais encore attendre pour trouver un autre club, mais mes finances ne faisaient que de diminuer. J'ai dû repartir voir la boite d'intérim pour leur demander s'il y avait de la place quelque part. Sauf que c'était une nouvelle boîte et un nouveau type de travail que je ne maîtrisais pas et qui était très difficile. J'y suis resté une heure à peine.

90min - Et ensuite, comment tu te retrouves à signer pour l'Aris Salonique ?

G.M - Je suis mis à l'essai par l'Aris Salonique à partir du mois de janvier. C'est le même agent, Philippe, qui me trouve cette entrée. Je vais en Grèce. J'y reste deux ou trois semaines à faire des essais, à m'entraîner avec l'équipe, jusqu'à ce qu'une décision soit prise.

Ensuite, le club a statué, ils voulaient me faire signer. Derrière, on enchaîne avec un match de coupe contre l'Olympiacos, dans leur stade. Je joue titulaire. Pour moi, c'était grandiose de jouer un premier match en coupe contre l'Olympiacos, dans leur stade. Je fais un bon match et m'attends à jouer ensuite pour l'Aris Salonique.

PAOK v Aris - SuperLeague Greece
L'Aris Salonique. / Anadolu/GettyImages

Mais non. Mon temps de jeu est très faible. Je suis toujours dans le groupe, mais je ne joue jamais, toujours sur le banc, je ne rentre jamais. C'était une équipe très expérimentée, avec beaucoup de joueurs qui connaissaient la Grèce, beaucoup de joueurs qui avaient joué en D1... Parce que le club était en deuxième division. Il était descendu de manière administrative. Moi, j'étais un peu le jeune qui n'avait pas d'expérience et qui devait être là, à regarder et apprendre.

90min - Il y a un épisode fou en Grèce : tu te retrouves à l'hôtel et n'est pas payé par ton club...

G.M - Oui, c'est ça. J'avais décidé de ne pas prendre d'appartement parce que je ne voulais pas devoir cuisiner, ranger. Je ne savais pas trop comment ça se passait, donc j'ai préféré continuer avec l'hôtel qu'ils m'avaient pris quand j'étais à l'essai, pour avoir l'esprit tranquille. Je devais payer un loyer à l'hôtel chaque moi. Et l'hôtel fournissait avec la chambre, un repas par jour. Si tu mangeais à midi, tu ne pouvais pas manger le soir, à moins que tu payes le repas en plus. Et inversement. Et c'est vrai qu'on n'était pas payé en Grèce, il y avait beaucoup de retard. Et j'étais jeune, je n'avais pas forcément beaucoup d'argent.

Les joueurs expérimentés réclamaient leur salaire, ce qui est normal, mais ils étaient plus à l'aise que moi. Et comme je n'avais pas d'argent, je ne pouvais pas payer mon loyer à l'hôtel. Donc, plusieurs fois, ils m'ont dit : "Aujourd'hui, c'est le dernier jour. Si aujourd'hui, tu payes pas ta chambre, tu devras sortir de la chambre." Mais moi, je pouvais pas sortir de la chambre. Si je sortais de la chambre, j'allais où ? À chaque fois, je devais venir au club et ils payaient la chambre d'hôtel, mais ne payaient pas mon salaire. Pour manger, si on n'avait pas de repas d'équipe ou si je n'étais pas invité par un des joueurs à aller manger dehors, je divisais mon repas. Quand je rentrais de l'entraînement, je mangeais le plat principal. Comme c'était quelque chose de chaud, je le mangeais tout de suite. Surtout que je venais de faire des efforts. Et le soir, je mangeais le dessert qu'on avait, soit un yaourt, soit des fruits, avec une salade, qu'ils servaient le midi en entrée. Donc je mangeais la salade avec du pain. Le soir, ça me permettait de ne pas manger trop lourd. C'est comme ça que je divisais mon repas à l'hôtel.

90min - Et en mangeant si peu à ta faim, comment trouvais-tu la force de t’entraîner au quotidien ?

G.M - Ça allait. Parce que le matin, j'avais droit au petit déjeuner aussi. Avant d'aller au foot, je prenais mon petit déjeuner. Je m'entraînais et je venais de manger, donc ça allait. Quand je sortais du foot, je mangeais mon plat principal, ça allait. Et le soir, je me débrouillais... Le pain, ça remplit quand même le ventre. Donc j'essayais de garder au moins deux, trois morceaux pour manger avec la salade et un petit dessert. On dit que le soir, c'est mieux de manger léger. Je ne voulais pas trop m'endetter auprès de l'hôtel, c'est pour ça que je ne prenais pas d'autres plats à mettre sur ma note. Ça m'est déjà arrivé une fois ou deux, parce que parfois, j'avais faim. Mais je ne pouvais pas faire ça tous les jours, parce que je ne gagnais pas beaucoup.

90min - Et finalement, tu arrives à partir de Grèce pour rejoindre le Portugal, à Covilha ?

G.M - Dans mon équipe, j'avais un Portugais, Hugo Sousa, qui m'a mis en contact avec ses anciens agents. Il m'a dit qu'il me voyait bien jouer au Portugal, que si j'y arrivais, j'allais tout exploser. Ces agents me trouvent encore une fois un essai à Covilha. Début juillet, je pars à Covilha, je m'entraîne avec l'équipe, je fais des essais d'une semaine, qui se finissent par un match amical. Après le match, ils me disent : "Nous, on te fait signer directement, tu restes là."

Gaius Makouta
Gaïus Makouta, avec Covilha. / Gualter Fatia/GettyImages

Au début, ça se passe bien, puis l'entraîneur s'en va et je ne joue plus, le coach privilégie ses autres milieux, qui connaissent le championnat, ont plus d'expérience que moi. Après les vacances de Noël, deux milieux se blessent, j'ai ma chance.

Je joue un match amical, ça se passe bien. Ensuite, j'enchaîne avec le match de reprise de championnat, on gagne. Et je ne suis plus jamais sorti du onze. Je finis ma première année comme ça et je pars en vacances. On revient à la pré-saison, ça se passe extrêmement bien. On a le nouveau coach, qui me kiffe de fou. Il me fait jouer en numéro 10, assez libre.

Au mois de janvier, j'ai une approche du SC Braga pour aller avec l'équipe B, qui était aussi en deuxième division portugaise, et une opportunité en Arabie Saoudite, dans un club qui était en première division. Mais à cet âge-là, j'ai préféré signer au SC Braga. Je trouvais que c'était une bonne opportunité pour moi, qui me permettait "d'arriver là où je pensais devoir être".

90min - Et du coup, tu joues avec la réserve ?

G.M - Les six premiers mois, je jouais avec la réserve. Malheureusement, quand j'arrive, elle est déjà dans une situation assez délicate. Elle était dans zone rouge et on n'arrive pas à remonter la pente, donc on descend. Pourtant, on avait une sacrée équipe avec de très bons joueurs. Mais, l'équipe B de Braga, c'était l'équipe formatrice, avec beaucoup de jeunes en deuxième division, dans un championnat où la plupart des équipes jouaient avec leur première équipe, avec des adultes. Nous, c'était vraiment la formation, avec beaucoup de jeunes, de talents.

Yvan Neyou
Yvan Neyou / Quality Sport Images/GettyImages

Il y avait Miguel Crespo, qui aujourd'hui joue aussi en Turquie, à Başakşehir. Il y avait Yvan Neyou, qui aujourd'hui joue à Léganes. On avait Pedro Amador qui aujourd'hui joue à Atlanta en MLS... Il y avait pas mal de bons joueurs. Et malheureusement, on descend. Pour moi, j'avais fait le tour et je voulais progresser et partir au sein d'une première division : soit reprendre avec l'équipe première de Braga et montrer en pré-saison pour essayer d'avoir ma chance, soit partir en prêt. Et le problème, c'est qu'aucune des deux issues ne s'est offerte à moi. J'ai dû rester avec l'équipe en troisième division. Et ça, ça ne m'a vraiment pas plu.

90min - Et là, tu es entraîné par Ruben Amorim, n'est-ce pas ?

G.M - Quand Ruben Amorim arrive, il me dit : "Je sais que tu as la tête ailleurs, mais moi aussi, je viens d'arriver. Aide-moi et moi aussi, par la suite, je t'aiderai". Il me dit qu'il a regardé un peu l'équipe et quand il a vu mon style de jeu, mon profil, j'ai été l'un des joueurs qui l'enthousiasmait le plus à entraîner. Mais c'est vrai que je n'avais pas vraiment la tête à Braga et donc je n'étais pas dans de bonnes dispositions pour l'équipe.

Ruben Amorim
Ruben Amorim, désormais à Manchester United. / Matt McNulty/GettyImages

90min - Comment est-ce que tu rebondis ?

G.M - Je ne joue pas beaucoup avec l'équipe B. J'avais des envies d'ailleurs. Au mois de janvier, un club bulgare, Beroe, sollicite Braga. Au début, j'entends Bulgarie, je me fais un peu des films dans ma tête par rapport à la Grèce. "C'est encore un club qui ne va pas me payer, ça va être encore plein de galères." Mais il s'avère qu'il y avait un joueur là-bas, Ahmed Touba, un international algérien qui aujourd'hui évolue en Belgique, à Malines.

On avait un contact en commun, il nous a mis en contact. J'ai parlé avec Ahmed et je lui ai dit : "Beroe est intéressé par moi. Je sais que tu es là-bas. Est-ce que tu peux me parler un peu du club ?" . Il me dit que des bonnes choses et me dit : "Franchement, je pense qu'on a l'un des meilleurs terrains du championnat. Le terrain d'entraînement aussi est bien. On est toujours payés en temps et en heure. C'est le club du gouvernement, il n'y a pas de problème. On a des primes, etc. Je suis aussi venu ici pour me relancer, pour jouer."

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Ahmed Touba. / BRUNO FAHY/GettyImages

J'aimais beaucoup le Portugal. C'était un peu ma zone de confort. Mes anciens agents, eux, voulaient que j'aille en deuxième division au Portugal. J'étais prêt à y aller juste pour pouvoir rester au Portugal, j'aimais vraiment mon style de vie là-bas. Mais parallèlement, je voulais aussi quitter ces agents-là. Et après une conversation avec ma mère et mon oncle, j'ai décidé de rallier la Bulgarie. Un choix que je ne regrette pas.

90min - C'est là que tu changes vraiment de dimension et que tu t'installes comme un joueur de première division, c'est ça ?

G.M - C'était la première fois que je jouais dans une première division J'ai retrouvé vraiment pleinement confiance en moi, mes capacités, ma manière de jouer. Je me sentais vraiment libre. On avait une bonne équipe, beaucoup de Français et de francophones. Il y avait une très bonne ambiance et on faisait des bons résultats. Ca m'a requinqué d'aller là-bas, pendant un an et demi.

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Le stade du PFK Beroe Stara Zagora, où ont évolué les Bleuets lors des qualifications à l'Euro Espoirs 2019. / DIMITAR DILKOFF/GettyImages

90min - Et après, à la fin de ce prêt, tu as plusieurs intérêts de gros club et tu signes à Boavista ?

G.M - Lors de la deuxième saison, au mois de décembre, j'ai une réunion avec Ludogorets. Ils me disent qu'ils veulent me faire signer, qu'ils sont très intéressés par moi, qu'ils voulaient me prendre en hiver, mais Beroe leur a demandé de me laisser à Beroe. Après tout ça, je me dis qu'à la fin de saison, Ludogorets reviendra pour moi, que ça allait être quelque chose de magnifique par rapport à d'où je viens, à tous les petits chemins par lesquels je suis passé. D'arriver dans un club structuré comme Ludogorets qui finit tout le temps champion, qui a des bonnes infrastructures et joue souvent l'Europe... C'était quelque chose qui était totalement inimaginable quelques années auparavant.

Quand vient la fin de saison, plus de son, plus d'images : plus de nouvelles de Ludogorets. Je ne sais pas ce qu'il se passe. J'ai quelques intérêts de clubs turcs en D2. Il y a des petits pourparlers avec des clubs turcs de D1, mais rien de vraiment croustillant. Je retourne du coup à Braga, faire la pré-saison, et ils me mettent dans un loft. Ils me disent : "On sait que tu veux partir, que tu ne veux pas rester ici. Du coup, le temps que tu trouves un club, tu vas t'entraîner à part." Mais moi, je voulais partir de Braga il y a un an et demi. Un an et demi après, je suis revenu avec des bonnes statistiques, avec des bons matchs. Je m'attendais à quand même avoir ma chance avec l'équipe première et au moins la pré-saison, montrer de quoi je suis capable. Je n'ai pas dit que je voulais partir, mais ils ont directement estimé que je voulais partir ou qu'ils ne comptaient pas sur moi.

J'étais au loft et j'attendais. Pendant trois semaines, après une saison où j'avais marqué 11 buts, je n'avais pas de club intéressé, je n'avais rien. Le seul club que mes agents m'avaient trouvé, c'était Châteauroux. Ils venaient de descendre de Ligue 2 à National. Un jour, je suis dans ma chambre et il y a mes anciens agents qui me contactent et me disent : Boavista veut te faire faire signer. Ces agents-là, je n'avais plus de contacts avec eux.

Je ne sais pas s'ils avaient quelque chose à gagner dans cette affaire ou pas, mais ils m'ont appelé. Dans ma tête, j'ai pensé Boavista, club historique. Je me dis première division portugaise, Porto, Benfica, Sporting, ça va vite dans ma tête. Je ne savais même pas combien ils étaient prêts à me payer, mais je me suis dis: "Donne-moi ce que tu veux, j'y vais." Je voyais l'opportunité derrière.

Je dis à mes agents : "Il y a Boavista qui me veut. Je ne sais pas combien ils vont me payer, mais je vais à Boavista. Je sais qu'il y a des problèmes, qu'il y a des salaires impayés, qu'ils payent en retard, que la situation du club est difficile, mais pour moi, c'est une trop grosse opportunité pour refuser. Donc je vais là-bas."

90min - Et tu n'as jamais eu de problèmes, justement, avec les salaires ?

G.M - Si, on en a eu, mais je savais que ça arriverait... Je m'étais préparé. En amont, j'avais parlé avec Yanis Hamache qui, à l'époque, jouait à Boavista. Il m'avait tout dit. On a eu des trois mois d'impayés, on n'était jamais payé en temps et en heure. Mais à la fin, on avait toujours notre argent. J'étais vraiment venu dans l'optique de me montrer, de jouer et de saisir cette opportunité. Là, il n'était vraiment pas question d'argent. C'est un championnat très exposé, où il y a beaucoup de scouting, un championnat qui vend très bien. C'était plus ça que j'avais dans ma tête.

90min - Là, tu as complètement impressionné parce que beaucoup t'ont considéré comme un des meilleurs joueurs du championnat. Comment as-tu réussi à te montrer à ce point-là ?

G.M - Avant de signer avec Boavista, j'avais parlé avec Rolando, qui a joué à Marseille. Il m'a dit que Boavista, c'est un club qui allait bien m'aller, qui jouait avec beaucoup d'envie, qui n'abandonnait jamais. Quand je suis arrivé, j'ai trouvé un club qui matchait bien avec mes caractéristiques. J'ai eu aussi la chance d'avoir de bons joueurs autour de moi. Ça m'a facilité la vie aussi. J'ai pu m'exprimer comme je devais m'exprimer, grâce aussi aux entraîneurs, que ce soit João Pedro Sousa ou bien Armando Petit qui lui a succédé. Ce sont des gens qui m'ont donné de la confiance, qui m'ont montré que j'étais important. C'était simple de jouer et de montrer ce que je savais faire.

90min - Et à la fin de tes trois ans, tu signes finalement en Turquie à Alanyaspor...

G.M - A la fin des trois ans, ça me fait penser un peu à mon après Beroe. Au départ, il n'y a rien. Quand je dis il n'y a rien, c'est par rapport à ce à quoi je m'attendais : intégrer un des cinq grands championnats. Je n'avais jamais connu cette sensation de pas avoir de contrat, de pas avoir de club, mais je savais que j'allais avoir des sollicitations, que j'allais signer quelque part. Mais c'était frustrant.

Alanya, dès ma fin de saison, m'avait déjà contacté. Ils ont vraiment montré un vif intérêt. J'ai dû poser le pour et le contre. J'avais 27 ans, une famille, un enfant, une femme. Le championnat turc, c'est une première division. Il y a des grosses équipes aussi. Il y a des gros joueurs qui viennent. J'ai regardé la ville, le cadre de vie. J'ai vu que c'était bien pour ma femme et ma fille. J'ai vu aussi le côté financier. J'ai tout additionné et j'ai trouvé que c'était le meilleur choix pour moi de venir ici. Tout se rejoignait, par rapport au parcours que j'ai eu. Ca me ressemblait bien, de découvrir encore un nouveau championnat, un nouveau pays, de voyager, de découvrir une nouvelle culture.

90min - Peux-tu nous parler de ton lien avec le Congo ?

G.M - On a des bons joueurs partout dans le monde. Il y a beaucoup de Congolais, de binationaux. On a une belle panoplie de joueurs, de la qualité. Il faut juste trouver la bonne recette pour nous permettre d'accéder aux grands championnats. Ce qui est dommage parce que j'en ai raté deux, deux CAN.

Celle qui m'a fait le plus mal, c'était pour la CAN en Côte d'Ivoire. On joue contre la Gambie, on doit gagner pour se qualifier. On mène 2-0. Jusqu'à 10 minutes de la fin, on est rattrapés à 2-2 et on rate notre qualification à la CAN. Celle-là, c'était vraiment à 10 minutes près. On avait commencé à créer un groupe, il y avait une nouvelle dynamique, quelque chose qui se créait. Au vu de la physionomie du match, ne pas se qualifier à 10 minutes de la fin, ça fait vraiment mal...

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La Coupe d'Afrique des Nations / FRANCK FIFE/GettyImages

On aime venir en sélection, se retrouver, jouer, être ensemble. On voit qu'on a du potentiel, on est conscient qu'il y a un truc à faire. Mon rêve ultime, c'est de pouvoir au moins disputer un grand tournoi avec le Congo. Là, le prochain grand tournoi où on peut se qualifier, c'est la CAN qui se joue dans trois pays, la Tanzanie, le Kenya, et l'Ouganda, en 2027. L'objectif sera de se qualifier.

90min - Comment as-tu réussi à garder foi dans ce monde du foot quand tu as vécu autant de mésaventures et à garder ton rêve en tête ?

G.M - Je me disais que j'étais quand même assez particulier, qu'il n'y avait pas énormément de milieux avec les qualités que j'ai. J'ai toujours cru en mon talent et en ce que je savais faire. J'ai toujours eu cette conscience-là. Les échecs, c'est sûr que ça peut casser un moral. Parfois, t'as envie de t'éloigner un peu parce que le football, c'est beaucoup d'émotions. Mais j'ai toujours eu la certitude que je pouvais faire quelque chose dans le football. J'ai aussi eu des opportunités qui se sont offertes à moi et que j'ai saisies.

90min - Et mentalement, qu'est-ce qui fait que tu as réussi à ne pas craquer complètement par rapport à ces échecs ?

G.M - Ce n'est pas une question facile. Je pense qu'à chaque fois, j'ai eu la chance de rebondir assez rapidement. Et je n'ai jamais reculé devant l'inconnu. Je n'ai pas eu le temps de trop attendre, de trop me reposer. J'ai eu la chance de pouvoir rebondir rapidement à chaque fois, d'avoir des gens qui m'aidaient, qui me disaient : "J'ai un contact là, il y a ceci pour toi, il y a cela pour toi." Et après, derrière, c'est moi aussi qui saisissais mes chances.

Gaius Makouta
Gaïus Makouta avec Boavista / Carlos Rodrigues/GettyImages

90min - Justement, pendant ces périodes un peu plus difficiles, quelles ont été les personnes qui t'ont un peu aidé à tenir le cap et à ne pas abandonner ?

G.M - Ça dépend des périodes. Quand j'ai quitté le Havre, c'était une période où ça faisait cinq ans que je naviguais entre pré-formation, centre de formation, la maison, pas la maison. Quand je suis revenu chez ma mère, ça m'a fait énormément de bien de pouvoir être là. Je pouvais voir mes amis tous les jours. S'il y avait des anniversaires, je pouvais être là. S'il y avait des sorties, par exemple, au parc d'Astérix, je pouvais être là. Ce sont des choses que je n'avais pas vraiment eues durant ma jeunesse, à l'adolescence. À ce moment-là, j'étais avec mes amis. De manière contradictoire, c'était l'une de mes périodes préférées, la période où j'ai travaillé à l'usine, quand je suis rentré chez ma mère. Parce que je me sentais bien. J'étais revenu chez mes parents, j'étais avec mes amis. Au foot aussi, j'étais avec beaucoup d'amis avec qui j'avais joué quand j'étais jeune. Il y avait toutes sortes de choses qui étaient positives.

En Grèce, il y avait Efstáthios Tavlaridis qui était avec moi et avec qui je suis toujours en contact aujourd'hui. Il me parlait beaucoup, m'aidait beaucoup. Et quand je quitte la Grèce, j'arrive au Portugal. Heureusement, sur place, j'avais avec moi, Boubakary Diarra, un Français. Lui, il jouait, moi, je ne jouais pas, mais le fait d'être avec lui tous les jours, au quotidien, ça me permettait de passer ces moments de manière plus tranquille. Pareil, quand j'arrive à Braga et que je ne joue pas, à cette époque-là, heureusement qu'il y avait ma femme actuelle et Yvan Neyou, qui était avec moi et qui me changeait les idées... Quand je quittais le foot, je ne pensais plus au foot. J'étais souriant parce qu'ils étaient là. Je n'étais jamais tout seul, en fait.

Efstáthios Tavlaridis
Efstáthios Tavlaridis / Dean Mouhtaropoulos/GettyImages

Après, il y aussi ma mère qui est là, mais pas physiquement. A distance, ce n'est pas pareil. Il y a beaucoup de gens qui sont là à distance, tes amis qui te parlent, qui te remontent le moral parfois, ta mère qui te parle, ça peut être tes oncles. Mais quand j'étais sur place, c'était ces personnes-là qui étaient avec moi qui me permettaient de passer ces moments de manière un peu plus tranquille.

Quand j'étais à la l'Aris Salonique, quand on n'était pas payé, que c'était un peu chaud, heureusement que j'avais Pitu Garcia avec moi. C'est quelqu'un avec qui je suis toujours en contact aujourd'hui, qui m'a beaucoup aidé, que ce soit mentalement, ou sur le plan des fois financier. Il me faisait toujours sortir avec lui. Avec Pitu, on est arrivé un peu au même moment. C'était un mec qui était très cool et qui m'avait un peu pris sous son aile. C'était lui qui me permettait de relativiser et de passer des moments un peu plus tranquilles.

Gaius Makouta
Gaïus Makouta contre le Sporting CP / Gualter Fatia/GettyImages

90min - Tu es un exemple de résilience et de persévérance. Quel message ferais-tu passer, aux jeunes joueurs qui peuvent douter ou qui ne sont pas parvenus à passer professionnels via un centre de formation et le cursus un peu classique ?

G.M - Aujourd'hui, le cursus classique, il se fait de moins en moins. Maintenant, si tu ne rentres pas à Clairefontaine, ce n'est pas quelque chose qui dérange. Maintenant, si tu ne fais plus de centre de formation, ce n'est pas quelque chose qui dérange. Ca me fait plaisir d'être considéré un exemple. Mais je ne pense pas que je sois le seul. Pour ceux qui doutent, qui ne sortent pas de centre de formation pour signer pro, ils peuvent penser à Riyad Mahrez, ils peuvent penser à Franck Ribéry, à Mathieu Valbuena, à Édouard Mendy... Il y a des gens qui n'ont pas fait de centre de formation, mais qui ont eu de grosses carrières.

Je pense que douter, ça arrive à tout le monde. Même Kylian Mbappé, quand il arrive au Real Madrid, au début, ça ne va pas trop pour lui parce qu'il doute. Je pense que ça arrive à tout le monde de douter. Il faut toujours croire en soi, en ses capacités, en ses qualités. Si tu ne crois pas en toi, même si d'autres gens croient en toi, ça va être dur de faire quelque chose.

Il faut aussi s'accrocher à des exemples. Des exemples de réussite, des gens qui ont un peu le même parcours que toi ou qui ont des similitudes, pour que tu te rendes compte que tout est possible. Après, il faut performer. Le plus important, c'est sur le terrain. Il faut montrer ce que tu sais faire.

Et après, peut-être avoir un peu de chance, aussi. Certaines personnes peuvent t'aider, il faut avoir des contacts. J'ai eu beaucoup de joueurs qui étaient plus forts que moi, qui avaient peut-être un peu plus de talent que moi, mais qui n'avaient pas vraiment envie de réussir ou qui avaient peur de l'inconnu, préféraient leur zone de confort. Plein de paramètres peuvent faire la différence. Le tout, c'est de faire des choses pour ne pas avoir à regretter par la suite.

Gaius Makouta
Gaïus Makouta / Gualter Fatia/GettyImages

C'est aussi valable dans la vie. Si demain, tu ne réussis pas dans le foot, il y a d'autres choses. On voit beaucoup de jeunes qui dépriment, ce qui est normal quand tu t'investis autant dans un rêve et que ça se concrétise pas. C'est vrai que c'est triste. Aujourd'hui, il y a des coachs mentaux, des choses sont mises en place pour aussi avoir un état d'esprit, un mental assez fort. Ca peut faire la différence. Tes pieds, c'est ce qui te guide pour jouer. Mais après, tu réfléchis avec ta tête, ton mental. On peut être tous les deux sur un terrain, tu peux être plus fort que moi. Mais si j'ai plus d'envie que toi, je peux combler mon déficit.

Et dans la vie, il n'y a pas que le football. Tu peux devenir entraîneur, agent, coach assistant, directeur, tu peux être analyste vidéo, coach sportif, journaliste et tu peux être toute autre chose. Il y a des millions de boulots dans la vie. D'autres emplois peuvent te coller ou te rapprocher au maximum de ta passion. Et tu peux prendre aussi un autre chemin comme plein d'autres l'ont fait et qui sont aussi heureux dans la vie sans pour autant être footballeurs. La vie offre plein d'opportunités.

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