France : Le gros regret de Michel Platini, qui dézingue le football moderne
- Michel Platini juge le football moderne trop physique et trop formaté.
- Il estime que la créativité s’est déplacée des milieux vers les ailes.
- Pour lui, le football est désormais un spectacle plus qu’un jeu d’inspiration.
Par Walid Soltani

Présent au Festival dello Sport en Italie, Michel Platini n’a pas mâché ses mots. L’ancien président de l’UEFA a livré un constat amer sur le football actuel, qu’il juge trop formaté, trop physique, et surtout vidé de sa créativité. Un sport devenu, selon lui, davantage un spectacle qu’un jeu d’artistes.
Invité d’honneur du Festival dello Sport, Michel Platini a pris la parole avec le franc-parler qu’on lui connaît. À 69 ans, l’ancien numéro 10 des Bleus a dressé un portrait lucide — et un brin nostalgique — du football moderne. « Le jeu a changé », a-t-il expliqué, regrettant un sport désormais dominé par la puissance et la vitesse. Là où les techniciens et les créateurs régnaient autrefois, ce sont désormais les athlètes et les systèmes tactiques qui dictent le tempo. Pour Platini, le football a certes gagné en intensité, mais il a perdu une partie de son âme.
L’ex-dirigeant de l’UEFA déplore surtout le déplacement du génie sur le terrain. « Pendant longtemps, c’étaient les milieux de terrain qui donnaient le ton. Aujourd’hui, la créativité vient surtout des ailes », a-t-il analysé. Une évolution logique, selon lui, dans un football de transitions rapides où la construction a laissé place à l’explosion. Le cœur du jeu, autrefois lieu d’inspiration et de rythme, s’est transformé en champ de bataille où la solidité prime sur l’improvisation.
« Le football est devenu un spectacle »
Fidèle à sa vision romantique du jeu, Platini regrette cette bascule vers un football qu’il juge trop scenarisé. « Les défenseurs jouent plus haut, les entraîneurs veulent du spectacle, mais beaucoup ne savent plus défendre », a-t-il lancé, pince-sans-rire. Pour lui, les scores fleuves — 4-3, 5-4 — ne sont plus des exploits, mais des symptômes d’un sport devenu produit de consommation.
Pas question pour autant de tomber dans la nostalgie : « Ce n’est pas mieux ni pire, c’est simplement différent », a-t-il conclu. Mais derrière cette nuance, difficile de ne pas sentir une pointe de regret chez celui qui a toujours vu le football comme un art avant d’être un business.
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