Ballon d'Or : Pourquoi Achraf Hakimi mérite le trophée cette année
- Achraf Hakimi brille par sa régularité et son impact décisif dans les grands matchs.
- Le latéral droit du PSG a remporté la Ligue des Champions, son championnat et plusieurs coupes nationales.
- Il est l'un des favoris au Ballon d'Or 2025.
Par Walid Soltani

Cette année, le Ballon d'Or pourrait enfin récompenser un défenseur et non un attaquant. Achraf Hakimi a brillé par son influence décisive dans les grands matchs, sa régularité hors norme et sa capacité à faire gagner ses équipes sur toutes les compétitions. Avec ses performances exceptionnelles en Ligue des Champions, en championnat et en coupes, le latéral droit marocain impose son nom comme un prétendant incontournable au trophée suprême.
Si le Ballon d'Or est la récompense ultime pour les joueurs, Achraf Hakimi doit le soulever ce lundi 22 septembre. Dans un monde du football qui tend de plus en plus vers la mise en avant de l'individualisme, avec la création d'une multitude de trophées (The Best, Globe Soccer Awards, Joueur du mois, Joueur du match, Joueur de la saison, Joueur de la compétition), il est important d'englober tous les postes. Car oui, soyons clairs, ce sont majoritairement les attaquants qui sont mis en avant dans ce type de récompense, de par leur impact direct sur le score avec les buts, l'émotion procurée aux supporters et surtout les prix faramineux auxquels ils aspirent.
Mais cette année, cela doit changer. Aujourd'hui, il existe des défenseurs qui sont autant, voire plus décisifs que certains grands attaquants. Des défenseurs réguliers dans leurs performances, se battant pour l'équipe, courant un nombre incalculable de kilomètres dans un match, répétant une ribambelle de sprints, et le tout sans rechigner et sans être relayés par les médias. Et si on vous disait qu'à l'heure actuelle, il existe un latéral droit qui a remporté la Ligue des Champions, son championnat, deux coupes domestiques et la Supercoupe d'Europe, en étant décisif dans les grands matchs, tout en étant indubitablement le meilleur à son poste après avoir joué plus de 60 matchs, et la star de son pays ? Certains penseront que c'est impossible, mais non : Achraf Hakimi l'a fait.
Décisif quand ça compte
Cristiano Ronaldo, Lionel Messi, Karim Benzema : tous ces lauréats, désormais au panthéon du football, ont eu besoin d'un point commun pour soulever le trophée de 15 kilogrammes d'or. Lequel ? L'impact dans les grands moments, marquer quand ça compte, quand l'adversité est à son paroxysme, quand tout le monde regarde la télévision. Des triplés, des buts dans les derniers instants ou des ouvertures du score : face aux grandes équipes, tous les moyens sont bons pour marquer les esprits. Cette année, Achraf Hakimi l'a fait, notamment en Europe, non pas une fois, ni deux, trois ou quatre, mais bien cinq fois.
Lorsque le PSG titubait entre la 24e et la 25e place du classement de la phase de ligue de Ligue des Champions, l'international marocain a inscrit un but contre le PSV, qui, au final, sauve comptablement le PSG. Il poursuit avec deux passes décisives contre Salzbourg, dans un match où les Parisiens auraient pu être éliminés. On pourrait penser qu'il n'est décisif qu'en "poules", mais c'est là qu'il est le plus impactant : buteur contre Aston Villa en quarts de finale, contre Arsenal en demies, puis en finale contre l'Inter Milan. Du jamais vu dans toute l'histoire du football pour un défenseur. Comparé aux favoris, tels que Dembélé, qui n'a marqué qu'en huitièmes et en demies, ou Yamal, qui a certes marqué en huitièmes, quarts et demies mais qui s'est fait éliminer, Hakimi a été décisif plus que certains attaquants.
Le meilleur du monde à son poste
Si certains ont voulu faire croire que le Ballon d'Or devait seulement récompenser le joueur ayant remporté le plus de trophées sur l'année, comme Varane en 2018 ou Jorginho en 2021, c'est qu'ils ont probablement mal interprété la définition du Ballon d'Or. Remporter ce trophée signifie surtout que tu as été le meilleur joueur du monde sur toute la saison précédente, que tu as écrasé la concurrence à ton poste, permis à ton équipe de remporter des trophées tout en marquant les esprits individuellement. Et dans ce cas, Hakimi coche toutes les cases. À son poste de latéral droit, très peu de joueurs approchent son niveau tant sa palette est complète : puissant, rapide, endurant, technique, buteur, passeur, combatif, leader. Trent Alexander-Arnold, Jules Koundé, Jürrien Timber et Jeremie Frimpong ne peuvent rivaliser avec le natif de Madrid cette année.
Hormis la 4e place de Carvajal l'an dernier, la dernière fois qu'un latéral de base figurait parmi le top 3 du Ballon d'Or, c'était il y a 22 ans, en 2003, lorsque Maldini a terminé 3e derrière Henry et Nedved. Les centraux comme Fabio Cannavaro (vainqueur en 2006) et Virgil van Dijk (deuxième en 2019) ont eu plus de spots que les latéraux, malgré la présence de Marcelo, Dani Alves et Philipp Lahm dans l'échiquier du football sur les 15 dernières années. C'est dire la grandeur de ce qu'accomplit Hakimi, littéralement le meilleur à son poste sur l'exercice 2024/25.
Si Rodri l'a pris, pourquoi pas lui ?
L'an dernier, l'argument du Ballon d'Or de Rodri reposait principalement sur le fait de récompenser "les joueurs de l'ombre", les joueurs exemplaires dont on parle moins, afin de montrer qu'il n'y a pas que les attaquants qui sont éligibles à cette récompense. Cette année, quelle serait la raison de ne pas le donner au Marocain ? Sur le terrain, il est irréprochable, occupe un poste peu médiatisé, fait partie d'un collectif huilé, tout comme Rodri avec City et l'Espagne. Il possède également les statistiques et les trophées qui parlent pour lui, comme évoqué précédemment. Il est l'étendard du Maroc sur la scène mondiale, capitaine de sa sélection, qualifié pour la Coupe du Monde 2026, et a brillé lors de la Coupe du Monde des Clubs cet été malgré la fatigue dans ses jambes depuis les JO de juillet 2024.
Si Rodri l'a obtenu alors qu'il n'avait même pas tout gagné et brillé dans les grands matchs comme son candidat principal Vinicius Junior, pourquoi Hakimi ne le mériterait-il pas aussi ? Tant de questions qui soulignent que le poste de défenseur est encore plus difficile à récompenser que celui de milieu, et que la renommée de sa nation n'est pas forcément aussi médiatique que l'Espagne de Yamal ou la France de Dembélé. Tant d'hypothèses auxquelles on ne pourra répondre que lundi 22 septembre.
Ce qui est sûr, c'est qu'Achraf Hakimi mérite amplement le trophée cette année, de par ses statistiques, son apport dans ses équipes respectives, son impact dans les grands matchs ainsi que son fair-play, soit toutes les conditions que le Ballon d'Or exige.
feed