L'affiche historique : Quand Marseille signait une remontada de folie face à Montpellier

Une soirée historique dans la cité phocéenne.
Une soirée historique dans la cité phocéenne. / CHRISTOPHE SIMON/GettyImages
facebooktwitterreddit

Ce dimanche (21h), l'Olympique de Marseille défie Montpellier à l'Orange Vélodrome lors de la 31ème journée de Ligue 1. Si ces deux formations se retrouvent pour la 3e fois cette saison, un Marseille-Montpellier d'août 1998 a particulièrement marqué les esprits. Et les Olympiens s'étaient imposés (5-4) dans un match riche en buts et au scénario totalement fou.


Si l'Amérique a assisté, stupéfaite, à une gifle de Will Smith donnée à Chris Rock lors des Oscars, le public marseillais, présent au Vélodrome un samedi soir d'août 1998, a vécu quelque chose d'indescriptible. D'ailleurs, le scénario de ce Marseille - Montpellier aurait mérité une récompense lors de cette cérémonie dédiée au 7e art.

Car, en 1998, l'Olympique de Marseille n'est plus cette équipe flamboyante qui avait conquis l'Europe. Quatrième la saison précédente, l'OM veut retrouver sa gloire d'antan. Et sur le banc marseillais, Rolland Courbis est chargé d'emmener cette équipe vers la gloire. Dans son effectif, le club phocéen peut d'ailleurs se targuer d'avoir trois récents champions du monde : Laurent Blanc, Robert Pirès et Christophe Dugarry.

Présidé par le charismatique et emblématique Louis Nicollin, le club de Montpellier veut faire mieux que sa douzième place acquise lors du dernier exercice. Adjoint de Michel Mézy, Jean-Louis Gasset remplace Mézy, qui veut prendre du recul, à la tête de l'équipe. Sa première expérience en tant que coach numéro un.

Le choc au Vélodrome

Et à Montpellier, il y en a un qui connaît bien l'enceinte marseillaise. Après un passage à l'Atalanta puis à Strasbourg, Franck Sauzée a posé ses valises dans l'Hérault. Le milieu de terrain a été l'une des figures emblématiques des années Tapie et membre de l'équipe sacrée en C1 en 1993. Et, titulaire ce soir-là, l'ancien marseillais a peut-être distillé quelques conseils à ses partenaires.

Résultat, la formation montpelliéraine débarque à Marseille sans le moindre complexe. Positionné en meneur de jeu, Xavier Gravelaine est au top de sa forme dans ce premier acte. D'un ballon astucieux, l'ex-Marseillais sert parfaitement Ibrahima Bakayoko qui ouvre le score (15e). Et Stéphane Porato, le gardien de l'OM, va vivre un enfer dans ce premier acte.

Il ne peut rien sur la frappe croisée de Laurent Robert (19e), il est surpris par la trajectoire du coup franc de Franck Sauzée (23e) et il est trop esseulé face à Bakayoko qui trouve la lucarne marseillaise (34e). Tout sourit à Montpellier devant à la mi-temps (4-0). La cinquantaine de milliers de spectateurs marseillais n'y croit pas ses yeux, les sifflets descendent des tribunes et certains préfèrent même quitter l'enceinte.

Coach Courbis

En regardant le score, les Phocéens doivent se dire que leur calvaire va encore durer 45 minutes. Un homme y croit et il va le confier à Louis Nicollin. "Quand je pense qu'on va gagner 5 à 4", glisse Rolland Courbis au président du MHSC. L'échange entre les deux hommes est savoureux. Des années plus tard, Coach Courbis deviendra même entraîneur du club héraultais.

Le premier quart d'heure du second acte ne va pas rassurer les fans marseillais. Mais un long ballon de Laurent Blanc vers Christophe Dugarry, rentré il y a quelques secondes, va réveiller le Vélodrome. Le centre du champion du monde trouve la tête de Florian Maurice qui catapulte le cuir dans les filets de Martini (61e).

Rolland Courbis l'avait peut-être vu dans sa boule de cristal, mais cette entrée de Christophe Dugarry est déterminante. Sur son côté droit, le champion du monde a des fourmis dans les jambes et une envie certaine de performer. D'une tête sur un coup franc (64e) puis d'un coup de boule (71e), le BFF de Zizou s'offre un doublé et relance totalement cette rencontre.

Le Président délivre Marseille

À dix minutes du coup de sifflet final, le Vélodrome pousse son équipe. Dur d'imaginer le contraire vu le scénario. Déterminé, l'OM égalise sur une frappe puissante d'Éric Roy (84e). Visiblement, les cages situées à droite portent peut-être malheur. Et les Olympiens peuvent encore viser un succès dans cette rencontre.

Dans le temps additionnel, l'improbable se rapproche à pas de géants. Depuis le côté droit de la surface, Pirès tente de faire la différence et déborde Cyril Serredszum, son ancien coéquipier à Metz, qui le fauche dans le grand rectangle.

Meilleur buteur de l'histoire du club de Montpellier, Laurent Blanc a l'occasion d'offrir la victoire à l'Olympique de Marseille. Le récent champion du monde ne tremble pas et trouve la lucarne de Martini, parti du bon côté. Le Vélodrome explose et, comme l'avait dit Courbis, Marseille s'impose (5-4) face à Montpellier.

Le début d'une belle histoire

Signe du destin ou non, cette rencontre lance parfaitement la saison olympienne. Cet exercice 98-99 conduira l'OM a terminer vice-champion de France pour un petit point face à Bordeaux. Et les hommes de Rolland Courbis parviendront aussi à retrouver les sommets européens avec une finale en Coupe UEFA face à Parme, perdue (3-0) par les Olympiens.

Voir neuf buts dans un match de football n'est pas quelque chose de commun. Le public du Vélodrome n'a certainement pas oublié cette soirée et ils seront plusieurs à s'en rappeler lorsque les deux équipes pénétreront dimanche sur la pelouse de l'enceinte marseillaise. En espérant vivre une aussi belle soirée que celle du samedi 22 août 1998.