Interview - Emil Bohinen, la nouvelle perle norvégienne qui affole l'Europe

Emil Bohinen à la conquête de l'Europe ?
Emil Bohinen à la conquête de l'Europe ? / Briony Painters - 90min/Getty Images
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Nouvel eldorado des recruteurs, la Norvège est indéniablement une terre de talents. Sur les traces de Martin Odegaard, Erling Haaland ou encore Jens Petter Hauge, Emil Bohinen devrait être le prochain diamant norvégien à conquérir l'Europe. Convoité par de nombreux clubs de Ligue 1, le métronome de Stabaek s'est confié en exclusivité pour 90min sur son avenir.


"Mon rêve est de jouer dans un des cinq grands championnats européens."

Emil Bohinen

L'élégant milieu de Stabaek ne s'en cache pas : son ambition à court terme est de voguer vers l'élite du football européen et ainsi "suivre les traces de {s}es anciens coéquipiers en sélections jeunes", en référence évidemment à Erling Haaland, Martin Odegaard ou encore Jens-Petter Hauge, recruté par l'AC Milan lors du mercato estival.

"Ce sont des sources d’inspiration. Ils ont montré que c’était possible pour les talents norvégiens de s’imposer dans les plus grands clubs. "

E. B.

Le nouveau crack d'Eliteserien

Comme ses illustres compatriotes auparavant, Emil Bohinen s'est imposé comme l'un des joueurs les plus talentueux d'Eliteserien, l'élite du football norvégien.

"Beaucoup de talents du pays rejoignent de grands clubs dernièrement. Ça prouve que le niveau est élevé en Norvège et que c’est également possible pour moi d’atteindre cet objectif, argue avec pragmatisme le joueur de 21 ans.

Le niveau du championnat norvégien est compétitif et les clubs n’hésitent pas à donner du temps de jeu aux jeunes joueurs. Quand tu es français, anglais ou allemand, c’est bien plus dur d’éclore car tu joues moins", souligne-t-il ensuite avec justesse.

Déjà auteur de plus de 70 matchs en pro avec Stabaek, son club formateur basé à Baerum, dans la périphérie d'Oslo, Bohinen a véritablement explosé lors de la saison 2019, ponctuée de 4 buts et 6 assists en 29 rencontres.

"Ce club signifie beaucoup. J’ai toujours eu de tops entraîneurs depuis les catégories jeunes. C’est un environnement parfait pour progresser. Je dois énormément à Stabaek."

Emil Bohinen

"J’ai rejoint très jeune le groupe pro à 16 ans. Je me rappelle je voyais certains autres joueurs de ma génération déjà jouer avec les pros, alors que j’ai dû attendre deux ans avant de faire mes débuts. C’était une période de doute, mais quand j’ai enfin eu ma chance, je l’ai saisi et depuis la saison dernière (saison 2019, NDLR) je suis titulaire", retrace le Scandinave.

Une saison en dents de scie

En Norvège, le championnat s'est terminé fin décembre dernier. Le club de Bohinen a terminé à la huitième place. "Ce fut une saison correcte, mais on aurait pu faire beaucoup mieux avec une aussi belle équipe, la faute à un milieu de saison où on a galéré. On a manqué de régularité", constate-t-il.

D'un point de vue individuel, le milieu central a inscrit 5 buts et délivré 2 passes décisives en 24 rencontres d'Eliteserien. Un bilan satisfaisant en apparence, mais qui rend perplexe le jeune Bohinen, qui se veut perfectionniste :

"Je ne suis pas entièrement satisfait de ma saison. J’ai bien démarré mais avec les blessures, je n’ai pas réussi à prendre le rythme que j’aurai voulu. Je sais que je peux donner et montrer bien plus. C’est frustrant car en fin de saison (22 décembre, NDLR) je revenais à 100% et mes performances montaient en puissance".

Un "milieu box-to-box"

Chef d'orchestre de Stabaek, la nouvelle aurore boréale rayonne dans l'entrejeu grâce à ses qualités systématiquement louées par les observateurs du football nordique.

"Je suis un joueur box-to-box. Je préfère jouer milieu défensif où je peux mieux exprimer mes qualités : une bonne conservation de balle et mon jeu de passe."

E. B.

Également "solide dans les duels en 1 contre 1 et endurant", cet acharné de travail brille surtout par sa polyvalence :

"Avant je jouais dans une position plus avancée, nous précise-t-il. J’aime me projeter vers l’avant et participer aux phases offensives pour marquer ou délivrer une assist. En numéro 6 ou numéro 8, j’aime prendre le contrôle du jeu".

L'Europe et la Ligue 1 se l'arrachent

De telles qualités, matérialisées par des performances de haut niveau à seulement 21 ans, ne laissent naturellement pas les recruteurs insensibles. Convoité par Brighton en Premier League et de nombreux clubs de Jupiler League (Belgique), d'Eredivisie (Pays-Bas), de Bundesliga et surtout de Ligue 1, le mercato hivernal devrait lui permettre d'assouvir son rêve de "jouer dans un des cinq grands championnats européens".

Un rêve qui aurait pu prendre forme l'été dernier en France. "J'étais en contacts avec certains clubs français. Il y a eu beaucoup de discussions, mais finalement ça n’a abouti à rien".

"Je me vois totalement jouer en Ligue 1."

E. B.

Selon les informations diffusées dans la presse, Nîmes, Reims et surtout Angers ont tenté de recruter le Norvégien.

"Je me vois totalement jouer en Ligue 1, clame-t-il. Je pense que le championnat français est un des plus difficiles et compétitifs. Le tempo, l’engagement physique… si tu es un bon joueur en Ligue 1, tu peux jouer partout en Europe que ce soit en Premier League ou en Bundesliga."

Sans se précipiter pour autant, Bohinen souhaite "prendre le temps d'élire le bon club". "On verra ce qu’il se passe en janvier. Pour l’instant je suis avec Stabaek et je m’entraîne dur au cas où une belle opportunité arrive."

Le Mondial 2022 avec la Norvège ?

L'autre grande ambition du talent norvégien est la sélection nationale, avec notamment une potentielle participation au Mondial 2022 à l'horizon.

"Un de mes grands objectifs est de jouer avec la sélection nationale, mais pour cela, je dois jouer dans un grand championnat européen. "

E. B.

Un objectif loin d'être utopique. Cadre des Espoirs (10 sélections, 1 buts), il devrait honorer sa première cap avec les A cette année et assurer l'héritage de son père, Lars Bohinen, international de 1989 à 1999 et membre de la génération dorée des Ole Gunnar Solskjaer, Tore André Flo ou Alf Inge Haaland, le père d'Erling.

Après Haaland fils, voici donc Bohinen fils. Encore une preuve que le football est une affaire de famille en Norvège.